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Retourner à: Harry Potter » L'ascension du réprouvé -Tome 1: L'enfant disparu

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Le Terrier - Loutry Sainte Chaspoule
 

L’ordre du Phénix, un groupe illicite de sorciers et de sorcières fondé dans le but de combattre le Seigneur des Ténèbres, mené par nul autre qu’Albus Perceval Wulfric Brian  Dumbledore,  Président-Sorcier du Magenmagot, Manitou Suprême de la Confédération internationale des mages et sorciers et Directeur de Poudlard, l’institution magique la plus renommée du Vieux Continent, s’était réuni sous le toit de la famille Weasley.

 L’édifice délabré qui se serait effondré depuis fort longtemps sans le concours de plusieurs enchantements, était l’une des dernières places fortes où le groupe pouvait se rassembler en toute sécurité.  Envolés étaient les temps où le groupe hétéroclite brillait aux yeux de tous tel un phare parmi les ténèbres grandissantes.  En vérité, le phare n’était désormais  plus rien qu’une pâle lueur vacillante  dont la survie ne tenait qu’au caprice du prochain coup de vent qui la malmènerait. La guerre avait  fait bien des ravages parmi leurs nombres. Bien trop étaient déjà tombés sous les maléfices des baguettes ennemies et bien plus encore avaient changé de camp durant le combat, réduisant par la même significativement leurs rangs.

Le sorcier centenaire, qui affichait à présent tout le poids de ses années, n’arrivait toujours pas à concevoir la tournure que les évènements avaient subitement prise. Il avait perdu ses camarades en lesquels il avait le plus confiance  en l’espace d’une minute, obligeant par la même les combattants restants à battre hâtivement en retraite dans leur dernier bastion. Le Directeur éclata presque de rire, presque, à la pensée d’assimiler le  Terrier à un bastion, mais il ne put trouver la force en lui d’étirer ses lèvres en un sourire.  Il était trop las et découragé pour ne serait-ce que feindre l’amusement.  Le pétillement de ses yeux qui avait été sa marque de fabrique durant tant d’années, avait été oublié depuis belle lurette, son regard  à présent éteint par les longues batailles et la soudaine trahison de nombreux de ses plus fidèles amis.

Il n’arrivait toujours pas à se faire à l’idée que tant de personnes  avaient déserté pour rejoindre l’ennemi.

Minerva.

Minerva, entre tous, l’avait trahi.

Il ne désirait rien d’autre que de croire qu’elle avait été soumise à l’Imperium, mais il savait qu’il en allait tout autrement. Il pouvait s’apercevoir quand une personne était soumise à l’influence du Sort Impardonnable et le regard manifestement clair de son ancien bras droit quand elle avait lancé un maléfice, à personne d’autre que lui-même, ne laissait aucun doute dans son esprit quant  à son allégeance véritable.

Ils étaient compromis. Il lui avait confiée la plupart de ses secrets et à présent, elle avait changé de bord. Et non seulement elle. Seule une poignée de membres n’avait pas rejoint le Seigneur des Ténèbres et son Général, Sirius Black.

Comment était-ce possible ? Comment cet homme pouvait-il rallier tant de personnes à sa cause ? Qu’avait-il bien pu leur promettre pour leur faire  changer aussi radicalement de  côté ?

Il les connaissait tous. Ou du moins avait-il cru les connaître. Ils s’étaient tous forgé une réputation de personnes honnêtes. Altruistes, braves. Ils s’étaient tenus à ses côtés pour le Plus Grand Bien, le suivant jusqu’au cœur de la bataille sans sourciller.

Mais à présent, seuls quelques-uns demeuraient pour se battre pour ce qui était juste. Molly, Arthur, Mondingus, James.

Même Lily les avait trahis.

 Trahi son mari et ses enfants.

 Trahi l’Elu.

 Trahi le Bien.

 Dire que les Potter n’avaient pas très bien accueilli cette nouvelle eût été un euphémisme. James fut  abasourdi par son départ. Les choses n’allaient pas très bien entre eux, et il pouvait la comprendre dans une certaine mesure. Son mari avait changé et malheureusement ce changement n’avait rien eu de positif, mais cela ne pouvait certainement pas avoir été suffisant pour motiver sa défection vers les rangs ennemis.

Son fils fut absolument anéanti. Le sauveur prophétisé du Monde Sorcier avait été réduit à l’ombre de ce qu’il avait été autrefois. Albus n’avait aucune idée de ce que sa mère lui avait dit durant la bataille, mais quoi que ce fût, cela l’avait brisé.

Et à présent, ils étaient réunis là. Une poignée de combattants qui n’avaient pas la moindre idée de la marche à suivre. Les mêmes personnes qu’ils s’étaient juré de protéger s’étaient retournées contre eux sans raison apparente.

« Albus. » l’appela Molly avec un ton notoirement soucieux dans sa voix. « Que se passe-t-il Albus ? Que pouvons-nous bien faire à présent ? Mes enfants… »

Le vieux sorcier se pinça l’arrête de son nez aquilin à la recherche d’une réponse qu’il n’était pas certain de pouvoir trouver. Tous ses plans, toutes ses machinations, toutes ces années de manigances, tout s’était écroulé comme un château de sable au milieu d’une tempête.

Que devait-t-il faire à présent ?

Que pouvait-il faire à présent ?

 Il n’y avait aucune possibilité de riposte, pas assez de personnes pour entreprendre quoi que ce soit, et surtout, pas assez de confiance.

Les quelques personnes qui restaient se toisaient du regard en se demandant sans nul doute qui serait le suivant à retourner sa baguette. Pour autant qu’il pouvait en voir, et en tout et pour tout, ils avaient déjà perdu. Sans confiance entre eux, ils n’étaient plus un groupe, simplement un rassemblement d’individus que la situation dépassait complètement et qui ne pouvait que s’interroger vainement sur la raison de pareille débâcle.

Dans les circonstances actuelles, il n’y avait pas grand chose qu’ils fussent en mesure de faire. Il ne subsistait qu’une seule éventualité, et elle ne le réjouissait guère.

« Nous devons partir, Molly. Nous devons disparaître. Prenez le strict nécessaire et partez. Rassemblez vos enfants et partez. S’il vous est possible, quittez le pays jusqu’à ce que je sois en mesure de vous contacter de nouveau. »

« Quoi ? » crissa la matrone d’une voix stridente qui le fit grimacer. « Mais Albus… Fred et George sont toujours portés disparus et Bill… »

« Fred et George sont probablement en sécurité. Ils ont certainement dû aller se cacher dans un endroit sûr. » ‘S’ils n’ont pas déjà rejoint l’ennemi à leur tour.’ « La boutique est restée intacte. Il n’est donc pas exagéré d’en conclure qu’ils n’ont pas été attaqués. Quant à Bill, il se trouve à Gringotts. Pas même le Seigneur des Ténèbres ne se risquerait à provoquer les Gobelins à l’heure actuelle. »

« Mais…il doit certainement y avoir quelque chose que nous puissions faire. Nous ne pouvons tout simplement pas nous en aller ainsi. » insista-t-elle.

« Maman, il a raison. » intervint la cadette des rejetons Weasley, du haut de ses seize ans. « Présentement et étant donné l’état des choses, il n’y a rien que nous puissions faire. Nous ne savons rien du tout de notre ennemi. Nous ne connaissons même pas nos propres alliés. Regarde autour de toi Maman. Nous avons été trahis. Il n’y a rien que nous puissions faire. Il n’y a personne à qui nous puissions faire confiance. Pour ce que nous en savons, il pourrait y avoir d’autres traîtres parmi nous en ce moment même. »

« Ginevra ! Ce n’est pas quelque chose dont tu dois te soucier. Les enfants doivent rester en dehors de ça… »

« LES ENFANTS ? LES ENFANTS ? » éclata Ginny. « L’enfant que tu vois devant toi s’est battue comme tout le monde durant l’année passée. Je suis peut-être encore une mineure mais je ne suis plus une enfant. J’ai arrêté d’être une enfant depuis ma première année à  Poudlard. Tu te souviens du fiasco de la Chambre des Secrets, Maman ? J’ai fait parti de cette guerre depuis mes onze ans. »

« Ginevra Molly Weasley ! Je n’accepterai pas que tu me parles sur ce ton ! Je suis ta mère et tu me dois le respect, je te rappelle. »

« Ta mère a raison Ginny. » intervint Arthur depuis le canapé. «  Reste en-dehors de ça. »

« En quoi est-ce que cela a un rapport avec notre situation actuelle ? Ce n’est pas une réunion familiale que je sache. Si vous ne pouvez pas me respecter suffisamment pour reconnaître que je suis une combattante comme tous les autres présents ici, alors je n’ai aucune raison de rester. » répliqua vertement la jeune fille.

« Il suffit ! » s’exclama Dumbledore d’une voix forte. « Il n’y a guère de temps pour des querelles de famille. La jeune Ginevra a raison, Molly. Il n’y a rien que nous puissions faire tant que nous ne serons pas en mesure de discerner les personnes en qui nous pouvons avoir confiance de celles qui n’en sont pas dignes. Cachez-vous. Disparaissez de la circulation. Je contacterai tout le monde dès que ce sera sûr. Nous n’avons pas de temps à perdre. J’ai installé quelques champs de protections mais… »      

La diatribe de Dumbledore fut interrompue par  l’arrivée à travers le mur d’un Patronus ayant pris la  forme d’un lynx. La manifestation argentée sembla balayer la pièce du regard jusqu’à ce qu’il remarque la silhouette du vieux sorcier et s’avança vers lui. La voix de Kingsley résonna à travers l’animal scintillant.

« Le Ministère est tombé. Ils arrivent. Fuyez. »

Ce fut la goutte qui fit déborder le vase. Le chaos éclata dans la maison. Tout le monde criait  à qui mieux mieux les premières choses qui leur venaient à l’esprit à son voisin. Certains semblaient crier pour eux-mêmes. Dumbledore était sur le point de restaurer l’ordre en employant son fameux ‘frappement de mains tonitruant’ quand une violente secousse ébranla soudainement l’édifice.

« Que se passe-t-il Albus ? » s’enquit soucieusement James Potter. Le vénérable sorcier interrogé porta sa main à sa poitrine.

« Quelqu’un tente de détruire les champs de protection que j’ai installés lorsque nous sommes arrivés. Ils sont déjà là. »

« NON ! CA NE PEUT PAS ETRE POSSIBLE ! » feula soudainement une Molly éplorée.

La raison du supplice qui l’agitait ainsi se trouvait juste devant elle, juste derrière la barrière qui délimitait le domaine du Terrier.  Parmi une quinzaine de personnes drapées de noir et dissimulées sous un masque argenté, se trouvait un individu à visage découvert et dont la main reposait sur la sphère à présent visible du champ protecteur. Les cheveux roux et la boucle d’oreille en dent de dragon constituaient autant d’indices révélateurs quant à l’identité du briseur de sortilèges qui tentait de créer une percée à travers les protections.

« NON ! PAS BILL ! PAS LUI AUSSI ! »

Personne n’aurait jamais cru que Bill Weasley puisse se retourner contre sa famille, pas même sous l’emprise du Sortilège de l’Imperium. Et pourtant il se tenait là, sa main crépitant de magie contre la surface des champs de protection dont il tentait de venir à bout. La manifeste lueur de concentration dans son regard, semblable à Minerva il y avait de cela pas même une heure, ne laissait aucun doute quant à la clarté de ses pensées. Briser des champs de protection n’était pas une tâche dont pouvait s’acquitter un esprit luttant contre une forme de contrôle étrangère. William ‘Bill’ Weasley était en pleine possession de sa volonté. Et elle était dirigée contre eux.

Albus Dumbledore n’était pas peu fier de son habilité à ériger des champs de protection à toute épreuve. Plus d’un siècle d’existence lui avait enseigné bien des choses dans cet art délicat, mais tout son savoir et ses compétences faisaient bien pâle figure devant le jeune prodige qui allait faire voler sa protection en éclats. Ils ne disposaient probablement que de quelques minutes avant que leur dernière ligne de défense ne cède.

« Fuyez tous ! Maintenant ! Les protections ne vont pas pouvoir tenir encore longtemps. Sortez des champs anti-transplanage et rendez-vous dans un lieu sûr. Nous devons… »

*BOUUM*

Défiant ses estimations les plus réfléchies, il n’avait même pas fallu quelques minutes pour que le rouquin ait raison de ses défenses, mais quelques secondes seulement. Un sort de bombardement frappa le sol à quelques pas de la porte, faisant voler des mottes de terre un peu partout. La probabilité pour que leurs ennemis – dont le talent n’était certainement pas négligeable – manquent une cible de la taille du Terrier, était quasiment nulle. Ils ne tentaient donc pas de les tuer.  Si tel avait été le cas, un simple Finite Incantatem aurait eut raison des enchantements qui faisaient tenir la maison debout, et cette dernière se serait effondrée sur eux.

Mais le sort  eut l’effet escompté. Il provoqua la panique générale parmi les personnes à l’intérieur. Ils commencèrent à courir partout à la recherche d’une échappatoire. L’exigüité de la pièce dans laquelle ils se trouvaient, cependant, ne laissait que très peu de marge de manœuvre. James attrapa son fils apathique et plongea à travers une fenêtre, bientôt suivi par les autres.

 Dans la confusion, Molly ne parvint pas à attraper sa fille mais elle la vit suivre Dumbledore dans l’arrière jardin. Si quelqu’un pouvait préserver son bébé de tout mal et la garder en sécurité, c’était assurément le plus grand sorcier au monde. Elle suivit prestement son mari qui empruntait un chemin menant à un petit bosquet en dehors des champs anti-transplanage.

Il subsistait cependant une faille à son raisonnement dicté par ses instincts maternels…Qui allait préserver le plus grand sorcier au monde de tout mal?

Albus Dumbledore forçait son chemin vers l’extérieur des protections anti-transplanage avec grande difficulté. Malgré tous ses pouvoirs, ses ennemis étaient extrêmement doués, ne l’attaquant jamais à plus de cinq mais toujours avec une parfaite coordination. S’il avait été un sorcier d’un peu moindre envergure, il serait tombé il y a bien longtemps. Pourtant, le mieux qu’il pouvait faire était de se protéger et esquiver les sorts de ses assaillants masqués.

Les choses se compliquèrent quand ils se mirent à viser la jeune sorcière rousse qui l’avait suivi dans l’espoir de se voir être menée en sécurité. Cela avait été manifestement une erreur d’appréciation de sa part, étant donné que le groupe semblait clairement en avoir après lui, bien qu’ils n’employassent aucun sort mortel. Il était évident qu’ils tentaient de le capturer vivant.

Peut-être y avait-il encore de l’espoir pour ces âmes égarées.

« Restez derrière moi Ginevra ! Je ne laisserai aucun mal vous arriver. » lança le vieux sorcier d’un ton qui se voulait rassurant.

 Ginevra était la pierre angulaire de son plan. Pour alimenter ‘le pouvoir qu’il ne connaissait pas’ il se devait de la garder en sécurité. L’Elu éprouvait des sentiments très forts pour la cadette des Weasley. Et tant que l’Elu continuait de vivre et d’aimer, il subsistait de l’espoir pour le Bien.

Il ne vit jamais arriver le sortilège de désarmement  qui le frappa dans le dos, mais vit clairement la Baguette du Sureau s’envoler de sa main par-dessus son épaule. Il se retourna pour faire face à l’ennemi qui s’était  dérobé à sa perception et qui venait de s’emparer de l’allégeance de la Baguette de la Mort, seulement pour voir ladite baguette atterrir dans la paume ouverte d’une Ginevra Molly Weasley au sourire narquois.

« Et moi qui m’étais donnée tant de mal pour vous avertir que les traîtres se tapissaient partout. Vous vous êtes avéré être bien décevant, Monsieur le Directeur. »

« Ginevra, vous… » balbutia le sorcier devenu complètement pâle, et en proie à l’hébétement le plus total.

« En effet Monsieur le Directeur. Moi. » Le groupe de mages noirs rassemblés, ricanaient à la vue de son expression ahurie. « Je dois vous remercier pour votre consternante prévisibilité durant tout ce temps. Cela a rendu les choses bien plus faciles. »

Le ton d’amusement dans sa voix fit bouillir son sang. Il ne pouvait plus combattre, mais sans la jeune femme traîtresse qui se tenait devant lui, il pouvait s’enfuir bien plus aisément.

« Fumseck ! » hurla-t-il, appelant par ce cri son compagnon de longue date. Le phénix apparut dans un déluge de flammes et s’envola vers lui, seulement pour atterrir gracieusement et avec un trille mélodieux sur l’épaule de la même rousse qui avait volé sa baguette juste quelques instants plus tôt, et se mettant à frotter affectueusement son bec contre sa joue.

L’expression du visage de Dumbledore relevait du plus haut comique à ce point. Ses yeux avaient atteint la taille démesurée  de ceux d’un elfe de maison et sa bouche était bée de stupeur incrédule.

« F-f-fumseck ? »

Le phénix se tourna à peine pour lui lancer un regard empreint de mépris avant que Ginny ne prenne de nouveau la parole.

« Bien trop prévisible, vieil homme. Bien trop prévisible. »

Il était bien trop stupéfait pour penser à éviter les deux Stupéfix que lui  lancèrent conjointement la baguette de Ginny et la Baguette de la Mort. L’obscurité accueillit obligeamment son esprit troublé, et il perdit connaissance.

 


 

Lieu : Incartable

Ses yeux s’ouvrirent de nouveau un moment indéfinissable plus tard. Il ne se trouvait plus sur le jardin verdoyant du Terrier mais dans un manoir finement décoré. Ses poignets avaient été entravés par une simple corde, quelque chose dont il aurait pu aisément se défaire à l’aide de sa magie libre, s’il n’avait pas été piégé dans un cercle runique drainant toute forme de magie en son sein.

Il était complètement impuissant.

A sa gauche Ginevra s’agenouillait devant une silhouette encapuchonnée. « Mon Seigneur. Albus Dumbledore est à votre merci, comme vous l’aviez ordonné. »

La silhouette se tourna pour lui faire face, mais son visage était recouvert d’un masque blanc qui ressemblait à un crâne avec trois marques verticales qui ornaient le côté gauche telles la griffure d’une quelconque bête sauvage. Qui que fût cette personne, ce n’était assurément pas Voldemort.

Le Directeur déglutit avec quelques difficultés. Il devait avoir été inconscient pendant un bon bout de temps.

« Qui…? » fit-il d’une voix que sa gorge douloureuse rendait enrouée. Le sorcier tourna sa tête pour lui adresser un regard tandis que Ginny plaçait la Baguette du Sureau dans sa paume ouverte.

« Ah. Vous êtes déjà éveillé. Nullement surprenant, compte tenu de la quantité de magie que vous possédez.  Bienvenue en mon humble demeure M. Dumbledore. Pardonnez-moi du moyen pour le moins cavalier que j’ai dû employer pour vous amener ici. J’avais l’impression que vous auriez ignoré une invitation dans les règles. »

« Vous me voyez désavantagé monsieur… ? »

« Erebeus. » répondit le sorcier masqué.

 Albus se pétrifia et déglutit une fois de plus. Les rumeurs étaient donc vraies ? Il y avait deux Seigneurs des Ténèbres ?

« Pourquoi…m’avez-vous amené ici. Pourquoi ne m’avez-vous pas tué plutôt ? »

« Parce que j’ai besoin de vous en vie. Parce que j’ai besoin de votre aide. »

Dumbledore était complètement perdu. Il n’avait aucune idée d’où il se trouvait, ni de ce qui se passait au  juste. Seule une chose demeurait claire dans son esprit.

« Alors vous ferez mieux de terminer ce que vous avez commencé et me tuer. Je ne vous aiderai en aucune façon. Vous pouvez me torturer tout votre content ou même essayer de me placer sous Imperium.  Cela ne fonctionnera pas. » Un léger pouffement retentit de derrière le masque. Le Seigneur des Ténèbres se leva de son siège et s’avança vers son prisonnier avant de se pencher vers lui de sorte que le crâne blanc ne se trouvât qu’à quelques centimètres du visage du vieux sorcier.

« Je n’en serai pas si sûr Dumbledore. » statua Erebeus en plaçant sa main au dessus de la surface lisse de son masque. Il entreprit alors de le retirer révélant ses traits au vieux sorcier complètement choqué.

Le monde d’Albus s’écroula quand les yeux verts flamboyants de son interlocuteur plongèrent dans les siens. Quelque chose dans son esprit sembla avoir un déclic et des années d’indices et d’allusion s’emboîtèrent alors  brusquement, formant un tableau dans lequel lui, le maître de l’échiquier, s’avérait finalement n’avoir été qu’un pion qui s’ignorait.  Son esprit éperdu traitait des années d’informations à un rythme impressionnant. Tellement de faits, tellement d’indices. Il avait été trop absorbé dans ses propres plans pour réellement s’en rendre compte. Il voulut dire quelque chose, afin de montrer que finalement tout ne lui échappait pas, qu’il comprenait désormais au moins la situation, mais la seule chose qui échappa de ses lèvres fut un unique nom, la clé de l’intégralité du puzzle.

« Harry. »

Erebeus se contenta d’étirer ses lèvres en un rictus satisfait. La victoire avait un goût incomparable.

 

 

 

 

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