Naissance d'un Mage Prologue Un serpent rampait dans l'herbe grasse, s'approchant toujours plus près de la silhouette d'une petite fille qui semblait distraite par les bruits qui l'entouraient. Ses yeux étaient paniqués et effrayés alors qu'elle tâtonnait autour d'elle avec frénésie. Le serpent s'approchait insidieusement et dans un silence consommé par l'expérience. Ses yeux qui brillaient dans le petit matin semblaient contenir une haine mal dissimulée à l'encontre de sa proie. Il se dressa lentement dans les airs, juste derrière la petite fille. Cette dernière avait des cheveux d'un roux assombri qui étaient attachés en une queue de cheval qui lui allait bien pour quelqu'un de son âge. Elle ne semblait pas avoir plus de sept ans. Le serpent n'accordait aucune compassion pour son âge ni son sexe. Il la voulait morte...et il s'assurerait par lui-même que son désir soit assouvi. Le serpent ouvrit sa mâchoire, révélant ses crochets acérés et du venin en coula. Il tomba par gouttes tel la bave d'un animal affamé. Un sentiment de satisfaction malsain semblait irradier du serpent alors qu'il avançait ses crocs... et mordit le cou de la petite fille. Un hurlement retentit dans la douce quiétude du jour... Un jeune Harry de sept ans s'éveilla en sursaut, haletant frénétiquement. De la sueur collait à sa peau et ses yeux balayèrent la chambre à un rythme précipité. Il rejeta ses draps qui le recouvraient et se mit sur ses pieds. Il courut vers la porte, et l'ouvrit à la volée. Sa silhouette menue sortit et se retrouva dans le couloir en un instant. Il courut à travers les larges corridors du manoir jusqu'à ce qu'il se retrouve devant une porte. Sa respiration était entrecoupée par ses halètements épuisés. Le fait de s'être réveillé d'un cauchemar éprouvant, avoir couru à toute vitesse sans même penser à s'arrêter ou même ralentir le rythme consistait en une véritable épreuve pour les poumons du jeune garçon. Harry frappa à la porte sans réfléchir. « Rose! » cria-t-il d'une voix éteinte. La chambre demeura silencieuse et Harry sentit son cœur se serrer. Soudainement des bruits de pas se firent entendre de l'autre côté de la porte. Cette dernière s'ouvrit assez rapidement pour révéler une jeune fille de sept ans aux cheveux d'un roux sombre. Ils reposaient relâchés sur ses épaules et étaient dans un état d'enchevêtrement que seule une sortie précipitée du douillet confort d'un lit pouvait provoquer. Ses yeux étaient à demi ouverts indiquant qu'elle était encore dans un état semi comateux. Ses yeux verts semblèrent lui lancer des éclairs pendant un moment. « Quoi?! » demanda-t-elle d'une voix irritée en levant sèchement sa tête. Dans son mouvement, les cheveux qui tombaient sur son front s'écartèrent, en dévoilant une cicatrice en forme d'éclair. Harry eut un petit soupir. ' Bien sûr qu'elle va bien, c'était juste un rêve. ' pensa-t-il avec un écœurement grandissant pour avoir paniqué comme il l'avait fait. « Non...rien. » fut tout ce qu'il répondit, en faisant volte-face pour repartir. Elle lança un regard noir à son dos avant de s'en retourner dans sa chambre. Il était bien trop tard dans la nuit pour ce genre de choses, et elle était bien trop fatiguée. Harry retourna dans sa chambre en traînant des pieds, reprenant peu à peu ses esprits. Il jeta un coup d'œil à travers les nombreuses fenêtres du manoir Potter à la lune rousse qui pendait aux ténèbres que constituait le ciel. Harry s'arrêta dans le couloir et se contenta de la regarder. Son esprit semblait perdu pendant quelques instants avant qu'il ne se focalise à nouveau sur son rêve. « Elle va bien. » se répéta-t-il. Cependant son hurlement résonnait encore dans sa tête comme un écho lui rappelant à quel point ce rêve avait semblé réel et il ferma ses yeux pour essayer de s'en débarrasser. Il tendit ses mains et les referma en des poings. Alors qu'il faisait cela, une fissure apparut sur la fenêtre, mais elle passa inaperçue aux yeux du garçon. Il reprit son trajet vers sa chambre. Son esprit élabora une solution face à son petit dilemme. « J'en parlerai à maman le matin, après avoir récupéré mon sommeil. » dit-il en caressant avec satisfaction l'idée de retrouver son lit chaud et accueillant. Il commençait à ressentir les effets de l'heure tardive. C'était probablement pour cela qu'il ne remarqua pas la fissure commencer à se répandre en une toile sur la surface entière de la fenêtre. * * * Harry s'éveilla paresseusement. Il ne savait pas l'heure qu'il était mais se doutait qu'il devait être assez tard dans l'après-midi en jugeant la manière dont le soleil illuminait sa chambre de ses rayons. Il s'habilla lentement et mit ses lunettes à montures fines. En bien des points, il était ce qu'on pouvait dire un garçon en pleine santé. Il n'était pas vraiment musclé mais ce n'était pas réellement un trait qu'on pouvait associer un garçon de sept ans. Il semblait déjà posséder le charme irrésistible de son père, aussi bien que les yeux verts frappants de sa mère. Il aimait ses yeux plus que tout autre chose dans son physique, ils avaient un certain charme et donnaient à son regard une profondeur troublante pour qui s'attirait ses foudres. Ils étaient le seul élément prouvant que sa sœur et lui étaient apparentés. Ils étaient saisissants et mystérieux, et Harry avait pu constater en bien des occasions que lorsque frappés par une lumière quelconque, ses yeux et ceux de sa sœur semblaient luire. Penser à ces choses et à sa sœur le ramena à son rêve. Il secoua sa tête, ne se laissant pas aller à ces considérations. Il émit un bâillement sonore et se dirigea hors de sa chambre. Il pouvait déjà sentir la délicieuse et alléchante odeur du petit déjeuner...non...du déjeuner. Harry se sentit baver quelque peu en imaginant les appétissants mets que sa mère était probablement en train de préparer. Il descendit les escaliers dans un état hébété. Cela ne lui prit pas longtemps pour arriver à la cuisine. Effectivement, sa mère était devant le four, faisant cuire une sorte de mixture qui exhalait une saveur divine, mais dont il n'aurait su déterminer le nom même au dépend de sa vie. Sa mère remarqua sa présence, et lui lança un regard sévère. « J'ai entendu dire que tu avais réveillé ta sœur en plein milieu de la nuit...sans aucune raison. » déclara-t-elle en le regardant, en attente de sa réponse. « Désolé...j'étais inquiet pour elle...j'ai fait un cauchemar. » dit-il. Les traits de Lily s'adoucirent et elle poussa un soupir. « Que vais-je donc bien pouvoir faire de toi. » dit-elle en se dirigeant vers lui pour l'étreindre doucement. Elle laissa un sourire se dessiner sur son visage avant de le relâcher. « S'il te plaît, ne la dérange plus ainsi...elle a besoin de tout le repos qu'elle peut obtenir…» pria-t-elle en laissant sa phrase en suspens. Harry savait néanmoins où elle voulait en venir. Sa sœur avait défait Voldemort lorsque tous les deux n'étaient encore que des bébés. Comment elle y était parvenue, était une chose qui échappait à tout le monde, mais cela s'était produit. Cependant, malgré la mort du Seigneur des Ténèbres, ses parents s'étaient mis à avoir peur pour elle. Harry savait que sa sœur deviendrait une grande et puissante sorcière dans le futur, il pouvait le sentir. Et le fait qu'elle ait déjà vaincu un Seigneur des Ténèbres parlait forcément en sa faveur, mais même lui pouvait ressentir la menace qui pendait sur la tête de sa sœur. Le Seigneur des Ténèbres avait des serviteurs, que se passerait-il s'ils cherchaient à se venger? Et s'il était encore en vie? Ces questions dénonçaient à quel point la vie de la jeune Rose était susceptible de tourner à tout instant au tragique. L'histoire tendait à se répéter, et le fait que quelque chose d'aussi sinistre se soit déjà produit dans sa vie pouvait aisément signifier que cela se reproduirait à l'avenir. C'était pour cela que leur père avait commencé à lui enseigner la magie, depuis un mois. Il était un Capitaine de la division d'…lite des Aurors, et était donc tout indiqué pour cette tâche. Harry n'avait pas le droit à ces leçons spéciales, mais il aurait adoré les recevoir. Son père avait statué qu'il avait besoin de se concentrer sur Rose. D'une triste manière, cela avait du sens, mais Harry ne pouvait s'empêcher de se sentir amer à propos de cela. Toutefois, on ne lui avait pas interdit d'apprendre la magie à un tendre âge. Il avait déjà passé en revue la Bibliothèque des Potter et étudié certaines matières. Il n'avait pas encore de baguette à lui et sa sœur avait seulement une baguette d'entraînement. Cela réduisait ainsi fortement ses chances d'apprendre et développer sa magie. Harry avait cependant découvert qu'il était tout de même capable d'avoir une bonne connexion avec sa magie. Il n'avait jamais vraiment réussi à l'invoquer selon sa volonté; cela serait considéré comme de la magie baguette, un talent de naissance qu'on ne pouvait pas gagner par le travail: soit on l'avait, soit on ne l'avait pas. Il était content de sentir que sa magie semblait puissante, mais là encore, il ne pouvait rien en faire. Harry bailla alors qu'il finissait son repas. C'était délicieux, mais il n'avait toujours aucune idée de ce que c'était. Il bailla une nouvelle fois et se leva pour s'excuser de table. Il posa son assiette dans l'évier et sortit de la cuisine où il avait mangé. D'ordinaire, ils mangeaient dans la salle à manger, mais il ne s'était pas senti l'envie d'y aller pour seulement deux minutes et revenir dans la cuisine pour déposer son assiette. Il passa la porte pour sortir, et quelques moments plus tard il fut dépassé par son père et sa sœur totalement épuisée. James Potter adressa un sourire à son fils puis un hochement de la tête, et Harry le lui renvoya. Rose, cependant, était trop fatiguée pour solliciter inutilement ses muscles endoloris et se contenta de le gratifier d'un regard dédaigneux. « Quoi? » claqua-t-elle d'un ton agacé. Harry eut un léger sourire. « Rien » fut tout ce qu'il dit. Le visage de sa jumelle sembla prendre un masque d'agacement face à sa réponse, mais il avait déjà poursuivi son chemin. Harry faisait peu cas de l'attitude de sa sœur, elle lui en voulait toujours pour l'avoir réveillée la nuit précédente. Il décida de sortit du manoir Potter et de se rendre au lac. C'était un petit emplacement très pittoresque qui se situait de l'autre côté de la forêt de leur propriété. Le ciel en dehors était d'un bleu clair et brillant. Une fraîche brise le caressa alors qu'il marchait d'un bon pas. Harry ferma les yeux et laissa la douce sensation de l'air effleurant sa peu l'envahir ; c'était relaxant. Beaucoup trouveraient étrange qu'un enfant de son âge puisse apprécier une telle chose mais Harry avait toujours été un enfant étrange. Il était vraiment mûr pour son âge et il aimait à penser qu'il avait une certaine intelligence. Il marcha vers et à travers la forêt, ses pensées retournant à son cauchemar. Il les balaya, cela ne signifiait rien. Harry s'appliqua plutôt à considérer sa situation. Ses parents se concentraient exclusivement sur sa sœur dernièrement. Elle était spéciale, elle était célèbre et tout le monde attendait beaucoup d'elle. Mais où cela le menait-il? A quoi ressemblerait sa vie à lui? Il se retrouva au lac en peu de temps, mais il ne prêta aucune attention à la masse d'eau tranquille qui s'étendait devant lui. « Ai-je un talent? » se demanda-t-il. « Puis-je seulement me comparer à elle? » Harry se laissa à ressentir toutes ses émotions enfantines et reconnut qu'il était jaloux de sa sœur. Personne n'attendait de lui qu'il soit quelque chose, peut être un sorcier moyen avec un bon cœur qui excellerait avec un peu de chance dans une branche de la magie, mais pas assez pour devenir un maître. Il sentit son corps se glacer pendant un instant. Puis il se secoua et soupira. Calme, mature et intelligent, il l'était sans doute, mais le fait demeurait qu'il était toujours un enfant et toutes ces profondes pensées finirent par lui donner mal à la tête. C'était trop pour un enfant de son âge de penser aussi intensément à de pareils sujets et il n'était même pas sûr que cela lui importe réellement présentement. Harry désirait simplement contempler le lac. Il s'assit finalement et prêta attention à l'eau paisible. Ses yeux s'écarquillèrent...le lac entier était gelé...et c'était le milieu de l'été ! Harry continua à fixer le lac avec une lugubre fascination et en vint à se poser une seule question. « Comment? » Harry ne parvenait pas à comprendre comme cela avait pu se produire. Il était certain que le bref moment pendant lequel son esprit avait reconnu qu'il était arrivé au lac, l'eau avait été normale. Mais là encore, dans le monde de la magie, tout était possible. Il leva les yeux au ciel et s'aperçut que le soleil avait décliné quelque peu. Il devait avoir pensé plus longtemps qu'il ne le pensait. Harry s'interrogea succinctement sur la durée réelle qu'il avait passée assis là. Il devait avoir perdu le fil du temps pendant un moment, cela lui arrivait de le faire de temps à autre. « Harry! » Harry se retourna et regarda en direction de la forêt. Il perçut la voix de sa sœur qui était assez éloignée de lui. Elle était probablement en train de le chercher à la demande de leurs parents. Il se leva et s'apprêtait à aller à son encontre lorsqu'il trébucha. Il agrippa sa main brièvement et le rêve assaillit son esprit. Cette fois-ci ce n'était pas fugitif. Il vit toute la scène se dérouler et l'inquiétude naquit dans son cœur. L'endroit où sa sœur avait été attaquée par le serpent ressemblait beaucoup à la forêt du domaine des Potter. Un sentiment d’effroi s'instilla en lui et commença à grandir dans son estomac et il bondit en direction des bois. « Harry! » hurla Rose encore une fois alors qu'elle regardait autour d'elle. La forêt était calme et elle se sentait irritée. Elle était fatiguée, et ses parents lui avaient demandé d'aller chercher Harry. Elle avait accepté pensant que cela serait rapide mais réalisa bien vite qu'elle n'avait aucune idée d'où il était. « Stupide Harry. » pensa-t-elle en plissant son visage en une expression d'agacement enfantine. Elle avait toujours trouvé que son frère était bizarre. Il était calme, et avait des comportements des plus étranges. Il la regardait toujours avec inquiétude, comme s'il pensait à quelque chose. Harry la regardait comme si elle était un bébé. « Pour l'amour du ciel, il est l'aîné de seulement trois minutes! » Rose s'arrêta à mi-chemin dans la forêt et balaya les alentours du regard. Le silence l'avait agacé en premier lieu mais maintenant...cela donnait le frisson. Bien vite elle commença à entendre des sons étranges, qui ressemblaient à des échos mais provenant cependant d'une source bien plus proche. « Je t'apporterai de la douleur » siffla une voix. Rose regarda autour d'elle avec frénésie, la voix avait retenti comme si elle provenait de partout et de nulle part en même temps. « Je t'apporterai de la sssoufrance » entendit-elle encore siffler. Rose entendit le léger son de quelque chose qui glisse sur l'herbe et un frisson glacial parcouru son échine. Elle était effrayée et se sentait proche des larmes. Elle voulait sa maman et son papa à ce moment, plus que tout au monde. Penser à eux lui fit se rappeler de la baguette d'entraînement qu'on lui avait offerte. Elle la saisit dans la poche de sa robe, mais fut paralysée par la peur avant même qu'elle puisse la brandir. Elle entendit un sifflement derrière elle. « Je t'apporterai l'éternel ssssomeil! » Elle sentit l'air se déplacer derrière elle et quelque chose bondir. Un hurlement strident jaillit de sa bouche. Harry aperçut le serpent derrière elle. Il se lança dans les airs avec ses crocs dévoilés pour l'attaquer. Harry paniqua et trébucha dans sa précipitation. Il brandit une de ses mains en direction de ses mains comme pour l'atteindre. Ils étaient encore éloignés de plusieurs dizaines de mètres. Harry cria en même temps que Rose. « ROSE! » Et là tout se figea. Le hurlement devint silencieux, l'air tendu, et le serpent...était figé dans les airs. Rose était toujours dans la même posture tétanisée et hurlante mais aucun son ne sortait de sa bouche. Son corps était figé en plein milieu du mouvement qu'elle avait esquissé pour voir son assaillant. Harry fixa la scène avec fascination. Il ne pouvait pas bouger non plus, mais il pouvait penser, ses yeux bougeaient librement et il était conscient de ce qui se passait. Harry avait le sentiment que Rose et le serpent n'avaient pas ce luxe. Si le temps en venait à reprendre son cours, il leur semblerait qu'il ne s'était jamais arrêté. Harry sentit sa main brandie brûler de magie. Elle irradiait de son membre, et luisait même légèrement. Son corps ne bougeait pas mais de toute évidence, sa magie n'était pas soumise à pareille restriction. Son regard se reporta sur Rose et il souhaita ardemment qu'elle soit sauve. Le temps reprit son cours et Harry fut proche de la panique. Le serpent allait continuer son assaut contre sa sœur. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il constata que le serpent demeurait figé alors que Rose achevait de se retourner. La jeune fille réussit à reprendre ses esprits pour brandir la baguette qu'elle avait agrippée dans sa robe. Elle prononça une incantation que Harry ne connaissait pas et un jet d'étincelles frappa le serpent qui fut propulsé en arrière et explosa en mille morceaux. Rose s'affaissa sur ses genoux, ayant mis trop de forces dans son sort. Harry se reprit et accourut vers sa sœur. Elle haletait et leva les yeux vers lui. « Quoi? » demanda-t-elle. Il poussa un soupir de soulagement puis sourit d'un air malicieux. « Rien » dit-il. Le visage de la jeune fille sembla gonfler d'agacement à cette réponse. * * * Harry se tenait debout dans le couloir. Il était théoriquement supposé être au lit à cette heure-ci. Cependant, ses parents avaient présentement une discussion avec sa sœur à propos de ce qui était survenu plus tôt dans l'après-midi. Harry leur avait raconté ce qu'il avait vu lorsqu'il était rentré à la maison. Il devint rapidement apparent aux parents que Rose en savait plus que lui, puisque l'incident lui était arrivé à elle. Néanmoins elle semblait hésiter à leur parler devant lui. Il s'était demandé pourquoi, puis il pensa que cela avait peut-être quelque chose à voir avec l'épisode du serpent se figeant dans les airs. Harry ne savait toujours pas si cela avait été sa magie ou celle de sa sœur qui en était responsable. Harry se cacha derrière une armure dans le couloir afin que sa sœur ne le remarque pas lorsqu'elle passerait. Ensuite, il pourrait parler à ses parents lui-même. Il voulait leur parler du cauchemar qu'il avait fait et comment il était devenu réalité. Il attendit quelque temps avant que la porte s'ouvre finalement sur le bureau de la maison. Sa sœur en sortit et leur mère lui tenait la main, la menant vers le couloir. « Va te reposer maintenant, ma chérie. » dit Lily d'une voix douce. « Oui maman. » répondit Rose en s'éloignant, semblant épuisée. Harry s'apprêtait à s'avancer vers sa mère à ce moment là, lorsqu'il remarqua l'expression de son visage. C'était un visage marqué par une telle inquiétude que la douleur tendait les traits habituellement doux de sa mère. Cela pétrifia Harry. Lily retourna dans le bureau de son mari. Harry nota qu'elle avait laissé la porte ouverte et s'approcha furtivement au niveau de la porte. Il jeta alors un coup d'œil à l'intérieur. « J'ai vu le serpent. » dit James avec un visage sinistre. « Je suis sûr que c'est Nagini...ou plutôt c'était. » « Qu-Qu'es-ce que cela signifie James? » interrogea Lily d'une voix tremblante. « Je ne pense pas que cela ait une quelconque signification. »avança James. « Simplement un serpent cherchant à venger son maître. » Il y eut un moment de silence tendu. « Et à propos du fait qu'elle ait entendu Nagini parler? » « Lily, chérie, toi et moi savions pertinemment ce que cela signifiait lorsqu'il l'a marquée. » dit James. Il parlait avec un ton logique mais qui était teinté d'une certaine incertitude. « Nous savions qu'il y aurait des effets secondaires...mais pour ce qui est de comment le serpent s'est fait pétrifier... » « Magie accidentelle? » suggéra Lily. « C'est un accident très commode. » douta James. Harry décida qu'il ferait mieux de ne pas écouter davantage. C'était malpoli d'écouter aux portes, spécialement ses parents. Il commença à s'éloigner. « Je pense...que cela a quelque chose à voir avec la prophétie. » dit James. Harry se figea lorsqu'il entendit cela. Il jeta un regard en arrière vers la pièce, perplexe. « Qu'est-ce que tu veux dire par là James? » s'enquit Lily. « Dumbledore nous a révélé la prophétie...rappelle-toi. » « Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois... et le Seigneur des Ténèbres le marquera, en fera ainsi son égal. Mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois... » James termina de réciter la prophétie. « Je pense que ce qui a stoppé le serpent était la volonté de la prophétie...elle ne peut pas mourir tant qu'elle n'a pas tué Voldemort... » assuma James. « Ou qu'il la tue. » rétorqua Lily les larmes aux yeux. James se dirigea vers elle et l'enlaça en essayant de la réconforter. « Shhh » fit James tandis que Lily commençait à sangloter. « Nous la préparerons de notre mieux...Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'elle devienne forte. » Derrière la porte, Harry recula d'un pas. Mourir. Sa petite sœur pouvait mourir. L'image du cadavre de sa sœur s'imposa dans son esprit et Harry sentit ses larmes couler sur ses joues. Il secoua alors énergiquement la tête. « Non...Je ne la laisserai pas mourir. » Harry s'éloigna du Bureau dans lequel ses parents sanglotaient dans les bras l'un de l'autre. Il ne savait pas si c'était lui qui avait arrêté le serpent...et peu lui importait, la prochaine fois que quelque chose comme cela surviendrait, il sera indubitablement la personne qui l'arrêterait. « Je suis son grand frère...et je la protègerai. Quoi qu'il m'en coûte. » Naissance d'un Mage Double anniversaire Les yeux de Harry papillonnèrent et s'ouvrirent lentement dans la claire pénombre de sa chambre. Il était tard dans l'après-midi, mais tout ce qu'il désirait était de retourner se coucher. Il bailla copieusement et s'étira alors qu'il quittait son lit et se levait. Il agita nonchalamment la main et les rideaux s'ouvrirent instantanément. Il se dirigea lentement vers sa salle de bain et se déshabilla. Il commença alors à se laver et laissa l'eau chaude et relaxante couler le long de son corps alors qu'il s'appuyait contre le mur carrelé de la douche. Après avoir terminé, il coupa l'arrivée d'eau et rentra dans sa chambre, une serviette autour de ses reins. A dix ans, le corps de Harry Potter était plutôt bien proportionné pour quelqu'un de son âge. Il n'était pas tellement musclé, simplement plus large et peut-être plus grand que les gens de son âge. Lui et sa sœur allaient bientôt se rendre à Poudlard. Leur anniversaire était dans un mois et après cela, ils n'auraient pas longtemps à attendre pour quitter la maison et se rendre à l'école de Sorcellerie. Harry passa sa main sur ses cheveux. A tous points de vue il apparaissait et se comportait comme un adolescent. Il ramassa un livre qu'il avait pris dans la Bibliothèque des Potter à la section Créatures Magiques. Harry veillait jusqu'à très tard toutes les nuits, les gens le qualifiaient de paresseux mais en réalité il lisait des livres jusqu'à tard dans la nuit... et s'entraînait en cachette. Cela l'obligeait à rattraper son sommeil durant la journée. Ce n'était pas vraiment une bonne habitude aux regards de la raison motivant ses études acharnées, mais sa sœur serait sauve pour le moment. Non seulement Rose était capable de se protéger à l'aide de la magie, mais on lui interdisait aussi de quitter la maison sans que l'un de ses parents l'accompagne. Pour le dire simplement, tant qu'ils restaient à la maison, elle était en sécurité. Il bailla de nouveau; cela semblait être devenu une de ses habitudes parce qu'il le faisait même lorsqu'il n'était pas fatigué. Il ajusta ses lunettes sur son nez et ouvrit la porte de sa chambre pour sortir dans le couloir. Il pouvait déjà sentir l'odeur du déjeuner et très vite il se retrouva dans la cuisine. Les elfes de maison des Potter cuisinaient aujourd'hui; sa mère s'était finalement résignée à requérir leurs services lorsqu'elle avait eu son petit frère et sa petite sœur. Apparemment, les jumeaux avaient la préséance dans cette génération de Potter. Il prit un sandwich sur la table, malgré la nourriture beaucoup plus roborante que les elfes de maison étaient en train de préparer. Il l'engloutit sur le chemin de la Bibliothèque et s'arrêta soudainement. 'Oh mince' se dit-il. A cet instant même, sa mère apparut devant lui. « Ah je vois que tu es debout" déclara Lily d'un ton satisfait. « …coute, ils ouvrent leurs présents à quatre heures » Harry opina et poursuivit son chemin. « Tu as oublié, hein? » accusa Rose alors qu'elle apparaissait à ses côtés. « Non » mentit Harry très perceptiblement. Rose eut un soupir. « Tu es tellement stupide, je n'arrive pas à croire que nous sommes de la même famille » dit-elle. Elle prit quelque chose de sa poche et le lui présenta. C'était un vif en argent. « J'ai trouvé cela à la vitrine d'un magasin au Chemin de Traverse... il ne vole pas comme le ferait un vif d'or normal, mais gravite autour de son propriétaire. C'est supposé être très divertissant pour les enfants. » expliqua la jeune rouquine. Elle le mit alors dans la main de Harry. Ce dernier haussa un sourcil , posant une question muette. « Moi, contrairement à toi, je me suis déjà procuré un cadeau à leur offrir. » indiqua-telle d'un ton condescendant. Harry reporta de nouveau son regard sur le vif dans sa main et haussa les épaules. Il glissa la balle volante en argent dans sa poche et reprit son chemin avec un bâillement très audible. Rose jeta un regard irrité à son dos. « De rien surtout! » hurla-t-elle passablement agacée par le comportement de son frère avant de se diriger dans une autre direction que celle prise par Harry. Harry rit sous cape. Il aimait sa sœur jumelle plus que tout, mais il ne pouvait s'empêcher de grandement apprécier la mettre dans tous ses états. C'était un divertissement innocent, alors aucun de ses parents ne semblait lui en tenir rigueur lorsqu'il le faisait. Son père affirmait que c'était un bon entraînement s'il aspirait à devenir le prochain Maraudeur de Poudlard. Harry bailla de nouveau; il avait fait une nuit blanche et n'avait réussi à obtenir que six heures de sommeil, ce qui était vraiment bien trop peu pour le garçon en pleine croissance qu'il était. Il se retrouva bien vite dans la grande salle à manger. Assis sur une des chaises était son père occupé à faire sauter sur ses genoux son petit frère et sa petite sœur. Alex et Violette Potter avaient trois ans aujourd'hui et ne pouvaient pas être plus heureux qu'ils ne l'étaient déjà. Tout du moins était-ce ce que présumait Harry en voyant la manière dont des morceaux de gâteau étaient étalés sur leurs visages rieurs. « Tu sais que maman va te tuer pour les avoir laissés manger le gâteau si tôt. » fit remarquer Harry d'une voix nonchalante. Il dépassa son père et bailla puis s'assit sur l'une des chaises entourant la table. Harry cala ses pieds sur la table et s'étendit sur sa chaise. Son père était à présent en train de faire des grimaces à ses enfants de maintenant trois ans campés sur ses genoux. Les yeux de James voyagèrent brièvement en direction de Harry. « Tes pieds » indiqua-t-il avec un sourire. « Hmm? » fit Harry. « Je t'assure que tu grandis bien trop vite, déjà dans la période difficile 'n'écoute pas à ses parents' de ton adolescence » déclara James avec un sourire « Est-ce que la puberté t'as déjà frappé mon fiston? Si c'est le cas sens-toi libre d'en parler. » Son père était presque sur le point d'éclater de rire à son commentaire. « J'imagine que j'ai reçu ma maturité de toi papa. » répliqua Harry « Peut-être me marierais-je aussi à une femme le jour même où je serai diplômé de Poudlard » « Ouch » fut tout ce que son père répondit, feignant d'être blessé par les propos de son fils en portant la main sur son cœur. Les deux bébés sur ses genoux se mirent à glousser en le voyant faire. Harry baissa son regard vers eux et leur sourit. Il sortit le vif que sa sœur lui avait donné. « Cado » s'écrièrent-ils à l'unisson « De 'Arry? » Il secoua la tête en relâchant le vif. « De la part de Rosy » rectifia-t-il. Les deux cadets des Potter le fixèrent du regard pendant une minute. Le vif vola vers eux et ils semblèrent hypnotisés...pendant un court moment. « Cado de 'Arry? » s'enquit Alex. « Vii, où est cado de 'Arry? » renchérit Violette. Harry haussa les épaules. « Vous savez, je ne sais plus trop. » dit-il en leur lançant un regard malicieux. Sa main était derrière son dos, il la fit tournoyer et conjura deux boules de verre dans sa main. Cela passa inaperçu aux yeux de tout le monde présent dans la pièce. Harry concentra sa magie dans les globes en verre. James leva les yeux vers lui en ressentant la légère trace de magie. Il eut un sourire en se demandant quelle sorte de tour Harry était sur le point de jouer. Harry retira ses mains de derrière son dos et les brandit devant les jumeaux, poings fermés, puis il les ouvrit d'un geste théâtral. Les deux enfants étirèrent leur cou et jetèrent un coup d'œil pour voir... ses mains vides. Ils parurent tous les deux déçus, lorsqu'ils remarquèrent quelque chose autour de leur cou. Sur chacun de leur cou était un collier au bout duquel pendait un globe de verre d'environ quinze centimètres de diamètre et qui luisait à la douce lumière éclairant la pièce. Des flammes bleues dansaient à l'intérieur des globes et changeaient de couleur en fonction de la proximité respective des sphères. James eut un rire tonitruant. « Très bien Harry tu as gagné, j'abandonne. Comment t'es-tu procuré ces choses? Je sais que tu ne les a pas achetés. » demanda James. Harry bailla. « Je n'en sais trop rien. » éluda-t-il. Il posa son regard sur le vif en argent qui voletait dans les airs. Les jumeaux semblaient l'avoir complètement oublié. « Eh bien vous savez...Rosy m'a donné cette chose, pensant que je n'avais aucun présent pour vous. » Les jumeaux le regardèrent avec curiosité. « Mais je l'aime bien...alors peut-être que je devrais juste le prendre. » « NOON! » s'écrièrent-ils tous les deux attrapant instantanément le vif qui flottait paisiblement dans les airs. « C'est de la part de Ros', on va 'ouer avec. » dit précipitamment Alex. « Oui oui, on 'ouera on 'ouera » confirma Violette avec véhémence. Harry eut un sourire satisfait. « Alors allez la remercier pour son cadeau » leur dit-il. A peine eut-il terminé sa phrase que les deux jumeaux sautèrent des genoux de leur père et se précipitèrent hors de la pièce à la recherche de leur sœur. « Harry » appela son père Harra lança à son père un regard indolent et haussa un sourcil. « Je suis heureux de voir que tu as découvert un moyen pour pratiquer la magie...Je voudrais m'excuser auprès de toi pour n'avoir pas pu t'enseigner. » Harry le regarda surpris pendant un moment. « Ne t'inquiète pas pour ca » répondit Harry en se retournant et se dirigeant vers la porte. « …coute si tu as des questions...n'hésite pas à me les poser » continua James avec un sourire « Juste parce que je suis trop occupé à enseigner à Rose ne signifie pas que je ne peux pas essayer de t'aider. » Harry interrompit sa marche vers la porte, le dos toujours tourné vers son père. Il tourna sa tête et lui lança un sourire narquois. « Comme si un vieillard comme toi pouvait m'apprendre quelque chose. » James se mit à rire en entendant la pique. « Montre du respect à tes aînés » dit James en posant sa main sur le cœur feignant d'être blessé. Le rictus de Harry se transforma en sourire puis il reporta son attention vers la porte et sortit de la salle à manger. * * * Rose déambulait dans la cuisine, vaquant à ses propres occupations. Elle n'était pas une personne cruelle; beaucoup disaient qu'elle était très gentille, elle adorait sa famille, même son frère malgré le fait qu'il semblait avoir fait un sport de l'agacer continuellement, et écoutait toujours ce que ses parents lui disaient. Elle n'avait rien fait de mal pour autant qu'elle sache, alors pourquoi donc se demandait-t-elle,était-elle assaillie par deux petits asticots? Alex et Violette était sur son dos, agrippés à son dos par leur petites mains potelées et semblaient avoir décidé d'un commun accord de la rendre sourde par leurs cris excités « Merci pour le cadooo! » hurla Alex « Merci, merci! » répéta Violette de tous ses poumons. Rose parvint à se retourner et les deux jumeaux tombèrent sur le sol, riants aux éclats. « Merci pour quoi? » demanda Rose confuse. Quoi que cela pouvait être, cela avait apparemment fait grand plaisir aux deux petits jumeaux. « Pour cadoo. » précisa Alex. « Vi, vii cadooo. » appuya Violette. Rose cligna des yeux, seulement pour voir le vif flotter autour de la tête des cadets Potter. Soudainement, la tête de Harry apparut dans son champ de vision devant elle. Il la gratifia de son habituel sourire paresseux. « Ils tenaient à te remercier. » « C'est le cadeau qui était supposé être de ta part. » fit remarquer Rose. Harry détourna son regard vers le plafond, comme s'il était subitement devenu du plus haut intérêt. « Effectivement... je me demande bien ce qui a pu se passer... » lâcha-t-il d'une voix traînante avant de reprendre son chemin. « 'arry nous a donné ça! » indiqua Alex en montrant son collier. « Y sont jolis hein? »renchérit Violette. Rose fixa les colliers pendant un moment puis reposa son regard sur Harry. Il lui adressa un sourire innocent. « Bon, puisque vous avez ouvert vos cadeaux, je serai dans ma chambre. »informa Harry en baillant. Rose sembla prise de court pendant un moment. « A-Attends Harry » le rappela-t-elle. « Tu ne peux pas nous quitter comme ça, il nous reste encore à célébrer; Oncle Sirius et Oncle Remus ne sont pas encore là. » Harry eut un autre bâillement, ce qui irrita Rose. « Venez juste me chercher lorsqu'ils arriveront. » rétorqua-t-il en poursuivant son chemin vers sa chambre. Avant que Harry ne puisse s'éloigner davantage il sentit une pression sur ses jambes. Il baissa les yeux pour voir Alex et Violette agrippés à ses deux jambes. Ils levèrent les yeux vers lui. « Pars pas. » supplia Alex. « Non non non. » renchérit Violette en secouant la tête énergiquement. Harry poussa un soupir et mit ses mains dans ses poches . Il leva sa jambe et la suspendit horizontalement dans les airs. Sa petite sœur resta accrochée à celle-ci et le défia du regard. « Tu ne vas pas la lâcher n'est-ce-pas? » demanda Harry. Violette, pour toute réponse, secoua sa tête et Harry poussa un autre soupir. « Très bien, je ne pars pas. »Il bailla de nouveau. « Mais si je m'endors, ce ne sera pas de ma faute. » Les deux jumeaux délivrèrent ses jambes de leur emprise et se poursuivirent en retournant dans la salle à manger. Harry baissa son regard et eut un sourire satisfait. « Et maintenant qu'ils sont partis... » fit-il en reprenant le chemin menant à sa chambre, mais fut interrompu lorsqu'il vit sa mère. Lily Potter avait les bras croisés et un regard des plus sévères sur son visage. « Et où allais-tu comme ça? » interrogea Lily en tapant du pied. Harry entendit Rose pouffer derrière son dos en le voyant fourré dans les ennuis. « Humm » « Marche. » ordonna-t-elle en pointant la direction de la salle à manger. Harry se retourna la mine renfrognée et les mains dans les poches. Il se dirigea vers l'endroit ou ses frère et sœur patientaient. Lily soupira et porta son regard sur Rose. « Ton frère. » dit-elle avec un un petit soupir et un sourire aux lèvres. « Je me pose réellement des questions à son propos parfois. » Le sourcil de Rose s'éleva. « Pourquoi? » s'enquit-elle. « Il n'est rien qu'un gros tas de mou agaçant » « Qui est plus ou moins un génie. » ajouta Lily. Rose leva instantanément les yeux vers elle. « Quoi? » « Il est très mûr pour son âge, et bien que cela soit dur à remarquer, je l'ai vu en plus d'une occasion faire preuve d'une intelligence bien au-delà de son âge. » déclara Lily en regardant sa fille avec un sourire. « Je pense qu'on peut attendre de grandes choses de ton frère. » « Es-tu en train de me dire qu'il peut me surpasser? » questionna Rose, paraissant quelque peu offensée. Lily eut un petit rire. « Je n'ai jamais dit ça. Je n'ai aucune idée de son niveau en ce qui concerne la magie... Je commentais juste son intelligence remarquable. » répondit-elle. Rose sembla un peu soulagée par la réponse de sa mère. La dernière chose qu'elle souhaitait était que son frère ait cette victoire à lui montrer au nez. Elle se retourna et suivit sa mère vers la salle à manger. * * * Harry eut un bâillement alors qu'il regardait sa mère gronder son père pour avoir laissé les jumeaux manger le gâteau avant même qu'ils aient pu leur chanter un joyeux anniversaire. « Franchement James, as-tu ne serait-ce qu'une once de maîtrise de soi? » disait-elle. Harry sentit une présence pénétrer la pièce et couvrit ses yeux. « Qu'est-ce que tu veux Sirius? » interrogea Harry avec un sourire malicieux. « Oh zut tu m'as eu Cornemenue. » s'exclama théâtralement l'homme derrière lui d'une voix blagueuse. Harry entendit un soupir à sa droite et sut que c'était Remus. « Comment ça va, gamin? » demanda ce dernier. Harry se contenta de hausser les épaules, tandis qu'il se dirigeait vers eux pour les étreindre tous les deux. « Salut petite Rosy. » dit Sirius. « Tu es devenue si grande depuis la dernière fois que je t'ai vu. » « Tu m'as vue la semaine dernière. » fit observer Rose. Sirius se frappa le front de stupeur. « Si longtemps. » s'exclama-t-il. « Alors tu mérites un cadeau. » « Ce n'est pas mon anniversaire. » rétorqua Rose. « Mais ça le sera dans moins d'un mois alors pourquoi attendre jusque là. » dit Sirius en révélant un pendentif avec un petit phénix en or accroché. Les ailes de l'oiseau mystique avaient une légère lueur rappelant des flammes sur elles. Harry le contempla avec curiosité, ressentant la magie qui en émanait. C'était un enchantement de traçage. Le pendentif était très probablement la dernière idée que ses parents avaient eue pour garder un œil sur Rose lorsqu'elle serait à Poudlard. Il observa ensuite Rose pour voir si elle avait remarqué. Cela ne semblait pas être le cas et Harry poussa un léger soupir. Sirius porta son regard sur Harry. « Mais toi, petit morveux gâté. » dit-il en plaisantant. « Puisque tu n'as aucun concept de l'amusement, et aucun respect pour ton père, tu devras attendre tout un mois avant de recevoir ton cadeau. » Sirius avait un large sourire sur son visage en disant tout cela. Il ébouriffa les cheveux de Harry d'un geste affectueux. Sirius était un homme de grande taille, avec des cheveux d'un noir de jais qui étaient longs et lui arrivaient jusqu'aux épaules. Il était d'une carrure athlétique et personne le voyant n'aurait hésité à le qualifier de séduisant. Il avait les poils naissants d'une barbe rasée et qui étaient disposés d'une telle manière qu'ils lui donnaient un air négligé mais avec cependant une touche de mystère. Remus quant à lui avait des cheveux courts et des yeux couleur miel. Il avait toujours l'air fatigué et même un peu pâle. Harry en connaissait la raison, mais les adultes n'étaient pas conscients qu'il savait. Remus était probablement le plus protecteur d'entre tous. Il ne se préoccupait pas seulement de Rose mais s'inquiétait aussi pour Harry et depuis peu les jumeaux. Harry ne savait pas si c'était un trait caractérisant tous les loup-garous, mais il savait que Remus se souciait très profondément de leur bien être à tous. « Alors Harry, es-tu excité de rentrer à Poudlard? » demanda Remus. Harry poussa un bâillement en mettant sa main devant sa bouche. « Seulement si les fans de ma sœur se tiennent suffisamment loin de moi pour qui je puisse dormir un peu, alors oui...je suis excité. » répondit Harry d'une voix lente. Remus, Sirius et James se mirent à rire en entendant son commentaire tandis que Rose et Lily le regardaient d'un œil désapprobateur. « Bien, et si on mangeait? » proposa James. Cornedrue, Patmol et Lunard se servirent avec enthousiasme alors que le reste de la famille était plus modéré...enfin disons plutôt que Harry, Alex et Violette mangeaient à un rythme plus effarant encore, laissant seulement Rose et Lily se sustenter comme des personnes civilisées. C'était un jour heureux pour la famille Potter. Naissance d'un Mage Chemin de Traverse Harry déambulait d'un pas lent dans les couloirs du manoir. Lui et sa sœur avaient eu onze ans deux jours plus tôt. Cela avait été une petite fête, très similaire à celle de son frère et de sa sœur cadets. Harry et Rose avaient reçu leurs lettres de Poudlard la veille et toute la petite famille s'apprêtait à présent à se rendre au Chemin de Traverse. Harry laissa échapper un bâillement. Sa sœur aurait affirmé non sans raison qu'il paressait encore plus paresseux que de coutume...mais intérieurement son esprit travaillait à un rythme bien au-delà de ce qu'on pourrait attendre d'un adulte moyen. Il rassembla une partie de sa magie autour de son index et bien vite, une douce aura bleue recouvra son doigt. Harry se concentra davantage et la lueur disparut, ne laissant qu'une magie indétectable à l'emplacement où elle avait été. Il avait pratiqué pendant un nombre innommable de nuits pour maîtriser ce sort parfaitement. Il retint la magie autour de son doigt et poursuivit son chemin dans le couloir. Cela ne prit pas longtemps pour qu'il se retrouve nez à nez avec Rose. « Harry regarde-toi! Ne me dis pas que tu comptes sérieusement rester habillé comme ça! » se récria Rose d'une voix à demie étranglée. Harry cligna des yeux et baissa les yeux pour inspecter ses habits. Il portait un haut bleu plus grand que lui, qui dépassait de manière troublante d'un jean tout aussi large. Il portait à son cou une cravate de Gryffondor héritée de son père nouée de telle manière qu'une personne le regardant en aurait été amenée à se demander quelle genre de mains pouvaient réaliser un motif aussi peu conventionnel. Harry reporta de nouveau son regard sur Rose et nota qu'elle semblait assez ennuyée par son état d'habillement. Il haussa un sourcil et usant de son index lui appliqua une petite chiquenaude sur le nez. La magie contenue sur son doigt se posa et se répandit silencieusement sur tout le corps de Rose, lui conférant une légère aura bleue visible uniquement par Harry. Il sourit avec satisfaction en constatant le succès du sort, Rose ne s'étant aperçue de rien. Le sort était son propre charme de traçage, ainsi qu'un mineur bouclier de protection. C'était aussi une alarme qui l'alerterait instantanément si elle se retrouvait en danger. Harry poussa un soupir. « Les choses que je ne ferais pas pour toi » pensa-t-il joyeusement. Rose qui portait la main à son nez semblait mortifiée d'avoir reçu la chiquenaude. Il y avait une lueur de rage dans ses yeux. Harry se contenta de la gratifier d'un sourire innocent tout en ébouriffant ses cheveux. Il entreprit ensuite de poursuivre son chemin, le plus naturellement du monde. Les yeux de Rose lancèrent des éclairs dangereux à son dos pendant un moment avant qu'elle ne se décide finalement à marcher derrière lui en silence. * * * James regardait son fils avec un sourire. De jour en jour, le garçon lui ressemblait de plus en plus et il ne pouvait pas être plus fier qu'il ne l'était déjà. La seule déception de James résidait en lui-même. Il ne connaissait pratiquement rien de son fils. Bien sûr le gamin dormait beaucoup et était un peu paresseux sur les bords. Mais il avait aussi une certaine intelligence qu'on ne pouvait pas lui dénier et que James et Lily lui avaient très vite reconnue. Cela le rendait d'autant plus difficile à lire et à comprendre. « Tellement différent de ce qu'il était il n'y a pas si longtemps. » pensa James. Oui, Harry avait toujours été un enfant silencieux et plutôt intelligent. Mais plus il grandissait, plus son attitude indolente se faisait prononcée. Harry ne gémissait jamais pour quémander une friandise ou recevoir un balai comme un enfant de son âge qui se respecte. A vrai dire, il ne demandait jamais rien. James eut un soupir. « Ils grandissent si vite. » dit-il pour lui-même. « Tu as dis quelque chose papa? » interrogea Harry en levant les yeux vers lui avec un sourcil haussé. « Non, rien du tout. » répondit James en frappant le dos de son fils. « Maintenant rentre dans le feu. » James s'interrompit une seconde pour contempler à quel point ce qu'il venait de dire sonnerait étrange pour qui n’était pas sorcier. Sans plus s'attarder sur la question, il s'écria « Chemin de Traverse! » et poussa son fils dans le feu vert, son sourire d'ancien Maraudeur toujours présent sur ses lèvres. Harry trébucha à travers le feu et arriva à destination, l'une des cheminées d'un des nombreux magasins de l'allée marchande, avec une élégance toute particulière en s'affalant de tout son long sur le sol. Son visage était renfrogné et il marmonnait quelque chose dans sa barbe à propos de « pères surexcités ». Pendant qu'il se levait, le reste de la famille apparaissait un par un, en se réceptionnant avec l'équilibre parfait qui lui avait fait défaut plus tôt. James sortit du feu, un large sourire sur son visage. « Alors comment était ton trajet? » demanda-t-il les yeux rieurs. En entendant cela, les yeux de Harry furent sur le point de tiquer. « Soyez sages vous deux...bon voyons voir...où allons-nous nous rendre en premier? » dit Lily en déroulant une impressionnante liste de fournitures à acheter. A côté d'elle, il y avait une poussette contenant les jumeaux Violette et Alex. Dans le monde Sorcier, le terme « poussette » convenait très peu à cet engin puisqu'il était enchanté pour suivre les parents sans avoir besoin d'être poussé. La poussette ne s'éloignait jamais de la portée des parents empêchant ainsi toute séparation accidentelle. « Bon à plus tard. » dit Harry en agitant nonchalamment sa main alors qu'il s'éloignait déjà. « Et où est-ce que tu vas comme ça? » s'écrièrent Lily et Rose en même temps. « Faire du shopping » répondit sobrement Harry. « Oh non, nous allons faire ça ensemble, en famille. » contra Lily. « Qu'est ce qui te fait croire que tu peux juste partir à l'aventure tout seul? » « Ça. » dit Harry en pointant derrière sa famille. Ils se retournèrent et avisèrent une foule immense qui fixait Rose du regard avec admiration et révérence. Des murmures s'élevaient à présent dans le magasin dans lequel elle se trouvait. Rose eut la décence de paraître embarrassée. « Humm » dit-elle en essayant de dissimuler son visage. Elle n'avait jamais aimé ce genre d'attention. Recevoir des lettres de ses admirateurs était agréable, et recevoir des éloges l’était encore plus, mais avoir des étrangers qui vous dévisageait silencieusement lorsque vous étiez dans les alentours la rendait excessivement nerveuse. « Je ne veux pas paraître impoli, mais je préférerai éviter le fan club de ma sœur si possible. » dit Harry en se remettant en marche. « Attends un peu » intervint cette fois James Potter. Harry s'arrêta encore et se retourna pour faire face à son vieil homme. « Aucun parent digne de ce nom ne laisserait leur fils de dix ans se balader dans les dangereux coins du Chemin de Traverse. Alors...je viens avec toi . » lança-t-il avec un sourire. Harry eut un soupir. « Peu importe » marmonna-t-il dans sa barbe mais adressa néanmoins un léger sourire à son père. « Très bien » s'exclama jovialement James. « Où aller d'abord...au Salon de Glaces de Florian Fortarôme?...Fleury et Bott? Ou bien le Salon de Glaces de Florian Fortarôme? » Harry leva les yeux vers son père et constata que celui-ci avait un visage plein d'espoir. « C'est lui le parent...ne devrait-il pas choisir où nous allons aller? » pensa Harry. Il eut un sourire malicieux et répondit. « Fleury et Bott. » James abaissa théâtralement sa tête en signe de déception, lorsqu'il entendit la réponse de Harry. « Très bien! » marmonna-t-il, le visage renfrogné tel un enfant. « Alors comme convenu, ce sera le Salon de Glaces de Florian Fortarôme! » s'écria-t-il le visage subitement rayonnant. « On se retrouvera ainsi dans trois heures « indiqua Lily en s'éloignant avec le reste de la famille. James acquiesça et reporta son regard sur son fils qui n'avait pas attendu son feu et était déjà bien éloigné. James se mit à courir pour le rattraper. * * * Rose parcourait l'allée derrière sa mère qui menait le pas. La poussette était à sa gauche contenant deux jumeaux qui jouaient avec le vif d'argent qu'ils avaient reçu pour leur anniversaire. Elle était heureuse que Harry le leur ait offert de sa part parce qu'ils n'avaient pas paru très enchantés par celui qu'elle leur avait offert. « Comment étais-je supposée savoir qu'ils n'aimeraient pas la deuxième édition de Sorts Pratiques pour Sorciers en herbe... c'est ce que maman et papa m'ont offert quand j'ai eu cinq ans et je l'ai adoré. » pensa Rose. Mais là encore, ses parents l'avaient toujours poussée vers la magie et ses différents aboutissants. Certes, ils n'avaient commencé à lui enseigner qu'à l'âge de sept ans, mais ils l'avaient conditionnée à cela depuis Merlin sait quand. Le but étant qu'elle soit vouée à avoir plus d'intérêt sur la matière que les jumeaux...sans mentionner qu'ils étaient un peu jeunes tout de même...comme le lui avait indiqué son frère. Le visage de Rose prit une expression irritée lorsque le fil de ses pensées l'amena à évoquer Harry. Le petit coup qu'il lui avait donné sur le nez lui restait encore en travers de la gorge et Merlin savait à quel point elle pouvait être rancunière lorsqu'il s'agissait de son frère. La petite famille se trouva bientôt face à la devanture du magasin d’Ollivander. Rose leva vers les yeux vers l'enseigne et lui lança un regard curieux. Il y avait quelque chose de mystérieux à propos de ce magasin, bien plus encore que les autres magasins. L'enseigne à elle seule dégageait une aura ancienne et Rose en était rendue à se demander ce que la bâtisse dans son intégralité lui ferait ressentir une fois à l'intérieur. Sa mère entra la première suivie par la poussette. Rose, jetant un dernier coup d'œil intéressé à l'enseigne pénétra à son tour dans le domaine du fabricant de baguettes. Elle contempla l'intérieur du magasin poussiéreux et les nombreuses rangées de boîtes qui semblaient sans fin contenant les baguettes parfaitement ordonnées. Le magasin en lui-même semblait vide mais Rose ressentait toujours cette étrange magie ancienne qui flottait dans l'air. Elle jeta un coup d'œil à sa mère en se demandant si elle le ressentait aussi. Si c'était le cas, elle ne le montrait pas, peut être parce qu'elle y était habituée pour être déjà venue acheter sa baguette. « Bien bien... » dit une voix derrière Rose la faisant sursauter. Elle fit volte-face et avisa un vieil homme aux cheveux d'un blanc immaculé. Mr Ollivander, présuma Rose. « Rose Potter...J'ai attendu le jour où vous viendriez...oui...oui, nous avons beaucoup à voir. » dit Mr Ollivander. Il regarda ensuite la mère de Rose. « Ah Lily Evans, oh milles excuses...Lily Potter à présent. Je me rappelle très bien de votre baguette...bois de saule vingt-cinq centimètres et crin de licorne. » Lily lui adressa un sourire nerveux; quelque chose chez Mr Ollivander la mettait toujours mal à l'aise. « Je suis heureuse de vous revoir Mr. Ollivander. » dit-elle. « Pourriez-vous trouver une baguette pour ma fille, je vous prie? » « Ah oui, oui bien sûr. » répondit-il en se rendant derrière son comptoir. Il se mit ensuite à fouiller parmi les nombreuses boîtes. « Puis-je demander où est-votre autre enfant? Si je ne m'abuse, il se rend aussi à Poudlard cette année? » Lily cilla. « Oh, Harry est allé faire ses achats avec son père...ils viendront bientôt. » expliqua-t-elle. « Ahh. » s'exclama doucement avec un léger éclat dans les yeux. Rose le remarqua et cela la troubla. « J'aimerai beaucoup le rencontrer...Je peux seulement supposer que c'est un garçon fascinant... » Rose n'appréciait pas la manière dont il disait ses mots. « C'est juste un gros paresseux. » lança-t-elle en cherchant à voir la réaction de l'homme. « Peut-être...ou peut-être n'aime-t-il tout simplement pas gaspiller son énergie. » avança le fabricant de baguettes avec un léger sourire. Rose ne sentait aucune intention malveillante mais le sourire la fit frisonner. Mr Ollivander était un homme très inquiétant. « Tenez, essayez celle-ci. » dit Ollivander en lui présentant une boîte contenant une baguette. Elle retira la baguette de son emballage; elle avait une couleur ressemblant étrangement à celle du miel. « Boissol poli. Vingt-cinq centimètres. Crin de licorne. » Rose l'agita d'un geste ferme. La baguette répondait bien à sa magie mais semblait presque réduire sa puissance. Mr Ollivander parut le remarquer. « Non, pas celle-ci...tenez, essayez celle-ci. Bois de chêne, vingt-trois centimètres et plume de Gryffon. » Rose agita cette baguette et un bureau qui était prochaine explosa. « Certainement pas. » dit-il en la lui prenant des mains. Il déposa la baguette dans sa boîte et réfléchit pendant un instant. Il lui adressa un regard étrange puis un léger sourire étira la commissure de ses lèvres. « Peut-être...peut-être que... » répéta-t-il d'une voix absente. Il retourna dans l'arrière-boutique et récupéra une boîte spéciale. Il la porta comme s'il s'agissait d'un trésor délicat qui pouvait se briser à tout instant. Alors qu'il attrapait le contenu de la boîte il parut frémir. Quoi que cela fût, il semblait à la fois la révérer et la craindre. « Cette baguette. » commença-t-il « a une histoire...son cœur est une plume de phénix...et possède une baguette qui lui est sœur. Son pouvoir reste à découvrir mais...l'héritage qu'elle doit porter est assez...terrifiant. » Rose déglutit audiblement. « Qu-que voulez-vous dire. » demanda-t-elle d'une voix mal assurée. Le sourcil de Ollivander se leva et son visage s'adoucit. Il lui présenta silencieusement la baguette et lui adressa un bref hochement de tête. Rose la contempla et ressentit soudainement sa magie la recouvrir. Son corps fit illuminée par une douce lumière qui enveloppait tout son corps. Sa mère la regardait émerveillée et fascinée. « Oui...en effet...voilà qui est des plus curieux. » Rose leva les yeux vers lui. « Vous n'avez pas répondu à ma question. » statua-t-elle. Ollivander eut un léger sourire. « La sœur de cette baguette... a fait des choses terribles...dans les mains... de celui qui vous a fait cette cicatrice. » Les yeux de Rose s'écarquillèrent en comprenant la signification des mots du fabricant de baguettes. « Ne pensez pas que cette baguette est maléfique ou que vous-même êtes maléfique...cela signifie simplement, que le destin de cette baguette... et de son détenteur vont être exceptionnels. » Rose quitta le magasin quelque peu déconcertée; elle fixa du regard la baguette qu'elle tenait dans sa main. « Le destin de cette baguette... » souffla Rose un peu effrayée. Qu'est ce que le destin avait en réserve pour elle? * * * Ollivander regardait tranquillement par la fenêtre avec un petit sourire aux lèvres. Cependant il remplaça très vite ce sourire par un froncement de sourcils. « Je n'ai pas souvenir de vous avoir invité ici. » dit Ollivander. De derrière les étagères surchargées de l'arrière boutique se dégagea un vieil homme à la longue barbe argentée vêtu de robes aux couleurs chatoyantes. Il possédait des yeux qui pétillaient doucement dans la pénombre de la pièce. « Je souhaitais simplement revoir l'enfant de la prophétie. » dit l'homme. « Vous jouez un jeu dangereux Dumbledore » prévint Ollivander sans daigner se retourner pour faire face au Directeur de Poudlard. « Mais c'est un jeu auquel je suis très doué. » dit Dumbledore sans malice. « Soyez prudent quant à comment vous allez jouer avec elle...vous pourriez vous retrouver blessé. » siffla Ollivander avec une fureur à peine contenue. « Êtes-vous en train de me menacer? » s'enquit Dumbledore d'un ton paternel. « Je la surveillerai et m'assurerai qu'elle est en sécurité. Rien de plus. » Ollivander se calma en entendant cela. Sans autre forme de procès et avec un bref hochement de tête à destination du fabricant, Dumbledore se dirigea vers le fond de la boutique et disparut. Le vieux fabricant de baguettes laissa échapper un soupir et posa son regard sur ses baguettes rangées dans les boîtes. Les contempler était la seule chose qui calmait son esprit troublé, et revoir Dumbledore n'aidait certainement pas. Chacune des baguettes avaient une place particulière dans son esprit. Et à vrai dire, il pouvait déceler une légère lueur autour de chacune d’entre elles. Ces lueurs avaient diverses couleurs et nuances. Et à chaque fois qu'un client passait la porte de sa boutique, il voyait la même lueur autour d'eux. Il trouvait la baguette et observait les deux lueurs correspondantes fusionner en une seule, les rendant finalement complètes. Cela lui apportait de la joie de voir pareil phénomène et il ne s'en lassait pas, et ne s'en lasserait probablement jamais. Cependant il y avait une baguette...vieille de plusieurs siècles...la plus vieille baguette qui existe en fait...elle n'avait jamais trouvé son propriétaire. Ollivander fixa la boîte qui était juchée à la plus grande hauteur dans sa boutique. Elle diffusait une douce lueur rouge, presque démoniaque mais pas nécessairement maléfique. « Tu attends...n'est-ce pas... » murmura-t-il dans le magasin vide. Ollivander vit la magie rouge fluctuer pendant un court instant. « Ne t'inquiète pas...bientôt, toi aussi tu seras complète. » Ollivander jeta un regard à la fenêtre qui donnait sur le Chemin de Traverse. De loin, il pouvait voir une colonne rouge de lumière qui correspondait parfaitement à la signature de l'antique baguette. Cela l'emplit d'espoir et il eut un petit sourire. « Bientôt » * * * « Allez tu dois te procurer ça. » disait James en tenant à bout de bras un exemplaire de Bombabouses du Sorcier Amateur . Harry le regarda avec un sourcil levé. « Je ne pense pas que maman approuverait. » énonça-t-il calmement. « C'est pour ça qu'on ne lui dira rien. » rétorqua James avec son sourire habituel. Harry poussa un soupir et secoua sa tête, avant d'adresser un de ses sourires à son père alors qu'ils achetaient le produit qui était susceptible de leur causer les pires ennuis si jamais sa mère mettait la main dessus. « Maintenant pour les livres tu as besoin... » commença James, en laissant sa phrase en suspens alors qu'il lisait la liste. « C'est beaucoup plus que ce que je me rappelle avoir acheté de mon temps. » marmonna-t-il dans sa barbe. « Séparons-nous » suggéra Harry en s'en allant avant que son père ne puisse répondre. Harry s'enfonça dans la boutique, ses yeux parcourant paresseusement certains titres parmi les nombreux ouvrages exposés. Il dut réprimer une soudaine envie de brûler ceux qui possédaient le nom « Lockhart » inscrit sur eux. Harry tourna sa tête subitement lorsqu'un son de quelqu'un se débattant attira son attention. Bien vite, il s'avéra qu'il avait eu raison. Il se trouvait devant une personne d'apparence frêle qui tenait une tour impressionnante de livres dans ses mains et qui essayait de bouger, sans considérer les lois élémentaires de la physique. Alors qu'il s'avançait, la personne trébucha et les livres s'écroulèrent par terre. Harry en attrapa certains par réflexe. Il reporta son attention sur la personne qui avait les livres dans sa main quelques minutes plus tôt et constata que c'était une fille aux cheveux bruns qui devait avoir son âge. Harry se rapprocha de la fille à terre. « Est-ce que ça va? » s'enquit-il en offrant sa main. Elle leva les yeux vers lui et le regarda pendant un moment avant de hocher la tête et de prendre sa main pour qu'il l'aide à se lever. « Merci » remercia-t-elle poliment. « Qu'est-ce que tu fais avec tous ces livres? » demanda Harry. La fille rougit, embarrassée. « Eh bien..tu vois...je suis une née-moldue...je ne connais pas grand chose du Monde Sorcier alors je... » « Etais en train de porter bien trop de livres alors que tu aurais pu demander à d'autres personnes qui en savent plus. » dit Harry avec un sourire. La fille rougit davantage face à la simplicité de la réponse à son problème qu'on venait de lui formuler...sans compter que cela avait plus de sens. « Je suis Harry, Harry Potter. » se présenta Harry. « Hermione Granger. » répondit la fille en présentant sa main. Il la serra, avec paresse avant de laisser échapper un bâillement. « Tu sais c'est vraiment impoli de faire ça devant quelqu'un. » « Ainsi affirmes-tu ouvertement à une personne que tu ne connais pas sans même t'excuser au préalable. » dit Harry avec un sourire avant de bailler à nouveau. Cette fois-ci, il couvrit sa bouche. « Toutefois, un bâillement est une réaction du corps...quelque chose de difficile à contrôler...ce n'est pas le cas de ta bouche » Hermione rougit furieusement et baissa la tête, les yeux rivés sur le sol. « Désolée. » marmonna-t-elle. « Pour quoi? Être toi? » répliqua Harry avec un petit rire. « Ne t'en fais pas. » La jeune fille releva les yeux, surprise par son brusque changement de personnalité. « Est-ce que tu vas à Poudlard? » demanda-t-elle. « Oui, c'est ma première année. » dit Harry en portant son attention sur certains livres que Hermione avait laissé tombé. « Mais d'après ta sélection de littérature, je dirais tu es dans ta quoi?... Cinquième année peut-être ? » Hermione reprit une teinte cramoisie, paraissant extrêmement embarrassée, elle semblait devenir muette bien facilement. Harry eut un petit rire de bonne humeur. Il se retourna, ayant ses propres livres à rechercher. « J'ai été ravi de te rencontrer Hermione. » dit Harry. « J'ai été ravie aussi. » dit Hermione en se redonnant une contenance. « Peut-être qu'on se reverra à Poudlard? » « Peut-être...je te verrai peut-être même dans le train. » dit Harry en la saluant de la main alors qu'il s'éloignait. Harry et son père sortirent de la boutique, tous ses livres achetés. Pendant que Harry parlait à Hermione, son père avait trouvé tous ses livres. Ce dernier arborait un sourire malicieux. « Alors...qui était cette fille avec qui je t'ai vu parler hmm? » interrogea-t-il sournoisement dans une tentative pour l'embarrasser. « Son nom est Hermione...elle avait fait tomber ses livres...et je pense qu'elle et Rose s'entendraient bien. » dit Harry. Son père se contenta de le regarder avec insistance. « Et comment t'es-tu entendu avec elle? » demanda James. Harry s'arrêta et leva les yeux vers lui. « Elle était gentille. » « C'est tout? » Harry hocha la tête et reprit son chemin. « Hey! Et les glaces alors? » hurla James. « Je veux ma baguette d'abord. » rétorqua Harry. Les épaules de James s'affaissèrent en entendant la réponse implacable de Harry. Constatant que ce dernier était déjà bien loin, il courut pour le rattraper tout en marmottant dans sa barbe à quel point son fils lui déniait tout ce qu'il voulait faire. C'était vraiment injuste! Naissance d'un Mage Baguette capricieuse pour sorcier paresseux Harry passa sa main dans ses cheveux en bataille et laissa échapper un bâillement. Il commençait à être vraiment fatigué, et son père l’épuisait rien que par l’énergie qu’il dégageait. Harry s’arrêta et leva les yeux vers l’enseigne pendue au dessus du magasin. ‘Chez Ollivander’, indiquait-elle. « Eh bien, ça me rappelle bien des souvenirs. » déclara James derrière son fils. Harry se retourna vers lui avec une expression curieuse, mais ce dernier semblait perdu dans ses souvenirs, le regard lointain. Harry poussa un soupir alors qu’il rentrait lentement dans le magasin. Il observa autour de lui, et remarqua une feinte volute bleue dans l’air. « Rose est déjà venue ici… je me demande quelle sorte de baguette elle a obtenu. » pensa Harry. Le sort qu’il avait placé sur elle, lui permettait de faire beaucoup de choses. Comme sentir où elle était, où elle s’était rendue, si elle était en danger, et lui procurait même une protection mineure si elle était attaquée. Il scruta les alentours à la recherche du propriétaire du magasin, seulement pour être pris par surprise lorsqu’il sentit une présence surgir derrière lui. Ollivander plaça une main sur l’épaule de Harry le faisant sursauter légèrement. « Eh bien eh bien combattant indolent… » dit Mr. Ollivander. Harry se demanda brièvement pour quelle raison le fabricant de baguettes lui octroyait le surnom de ‘combattant indolent’. « Vous avez besoin de surveiller vos arrières. » Ollivander avait un léger sourire en lui disant cela, et Harry se détendit un peu. Il poussa un bâillement et mit ses mains dans ses poches en se plaçant devant le comptoir. Ollivander alla se positionner derrière, et l’observa longuement. « J’étais certain que vous seriez à la recherche de votre baguette aujourd’hui. » dit Ollivander. Harry hocha la tête. « Est-ce que ma fille est déjà venue prendre sa baguette ? » demanda James en s’avançant de derrière Harry. « Hmm, oh oui. Miss Rose était là il y a quelques instants. » répondit le fabricant de baguettes. « Elle s’est procurée une excellente baguette. » Harry détourna son regard de son père et du fabricant pendant qu’ils conversaient. Ses yeux se posèrent paresseusement sur les boîtes qui trônaient sur les étagères derrière Ollivander. Il avait une expression d’ennui le plus complet sur son visage et se sentait vraiment fatigué. Ses yeux commençaient à se fermer et il poussa un autre bâillement pour se réveiller. « Fatigué, combattant indolent ? » s’enquit Ollivander avec une once d’amusement dans sa voix. Harry secoua simplement sa tête en signe de dénégation. « Eh bien, allons donc vous trouver une baguette, n’est ce pas ? » Mr. Ollivander les laissa pour se diriger près de l’arrière boutique. Il sembla saisir au hasard une boîte de laquelle il sortit une baguette. « Bois de houx, trente centimètres, crin de licorne. » Harry ne put s’empêcher de noter le léger ton ennuyé de sa voix. Il prit la baguette et l’agita… …toutes les vitres du magasin éclatèrent. « Non » dit Ollivander d’une voix non surprise. Harry avait dans l’idée que le vieil homme s’y était attendu. Mr. Ollivander reprit la baguette de la main de Harry et la replaça dans sa boîte. Il fit demi-tour et retourna à l’étagère pour trouver une autre baguette. Il faisait toujours cela…leur donner des baguettes qu’il savait incompatibles avec les sorciers qui se présentaient. Tous les sorciers qui avaient mis le pied dans son magasin étaient toujours repartis avec la baguette parfaite pour eux. Mr Ollivander connaissait la baguette qui leur était propre à la signature magique qu’ils émanaient… il leur donnait seulement d’autres baguettes pour voir ce qui se passerait…c’était son petit divertissement. Cependant faire attendre la baguette du garçon plus longtemps serait injuste envers elle. Oui, il pouvait voir la légère lueur rouge qui émanait du jeune Harry. Le moment où Harry avait mis le pied au Chemin de Traverse Mr Ollivander avait vu l’aura rouge s’élever dans le ciel. Il avait su alors que le véritable maître de la baguette était arrivé… et il savait que c’était Harry Potter. La signature de la baguette et la sienne correspondaient parfaitement. Ollivander leva la tête vers la plus haute étagère de son magasin. Il pouvait voir que la baguette réagissait déjà à la présence du garçon. Le vieux fabricant de baguettes eut un petit sourire, qui passa inaperçu pour les Potter qui se tenaient devant le comptoir. Il attira un escabeau devant lui et se mit à monter. Il avait inconsciemment une expression expectative sur son visage. Il savait ce qui se passerait lorsqu’il donnerait la baguette au garçon. Ollivander pouvait déjà avoir un aperçu de la vie intéressante que mènerait le jeune Potter avec une baguette aussi étrange et puissante que celle qu’il allait recevoir. Il parvint finalement à la plus haute étagère de son magasin. Dessus, se trouvait une seule et unique boîte d’environ vingt-cinq centimètres de longueur et dix centimètres de largeur. Elle était recouverte de poussière mais sous la saleté, se trouvait un bois noir d’ébène. La boîte en bois scintillait et les bordures étaient faites d’argent. Un joyau pourpre semblait être incrusté sur le devant de la boîte. Ollivander saisit la boîte et entreprit de redescendre par l’escabeau. Il atteignit le sol et marqua une pause pour reprendre ses esprits. Son visage prit une sombre expression. « Fabricant inconnu » annonça Ollivander attirant l’attention des Potter qui avaient attendu patiemment jusque là, sans chercher à savoir ce que le vieil homme faisait. Leur regard paraissait observer intensément la forme partiellement dissimulée d’Ollivander. Le vieil homme se tenait raide dans son coin sous l’escabeau par lequel il était descendu. Les ombres de son magasin semblaient le couvrir d’obscurité car aucun des Potter ne parvenait à distinguer son visage. Son corps se remit en mouvement et Harry l’observa se retourner dans leur direction. « Le bois dont cette baguette est faite, de même que l’arbre d’où provient ce bois…sont inconnus. » poursuivit Ollivander. Il se dirigea vers eux avec une magnifique boîte noire dans sa main. Son pas était lent et mesuré si bien que Harry se demanda s’il y avait quelque chose de spécial dans les évènements qui étaient en train de prendre place devant lui. « Le cœur magique de la baguette…est aussi inconnu. » James Potter scruta le vieux fabricant attentivement ; c’était définitivement totalement différent de lorsqu’il avait reçu sa baguette. Ollivander plaça la boîte sur le comptoir et posa sa main dessus pour l’ouvrir. « La seule chose que je connaisse à propos de cette baguette…est qu’elle fait vingt-trois centimètres de long. » Il ouvrit la boîte et Harry jeta un coup d’œil à l’intérieur ; son intérêt avait été piqué au vif. Dans un lit de soie rouge, reposait une baguette d’un noir d’ébène. Il y’avait un revêtement d’une teinte rouge sur le bois qui ressemblait à une légère brume rouge recouvrant la surface de la baguette. Elle avait un éclat inhabituel et bien qu’elle parût neuve, elle semblait ancienne. « Cette baguette existe depuis bien plus longtemps que moi » informa Mr. Ollivander. « Elle n’a jamais eu de maître…certains disent qu’elle est maudite…d’autres disent que ce n’est même pas une baguette…mais je sais qu’elle attend simplement que quelqu’un qui en soit digne survienne. » James posa son regard sur son fils en se demandant ce qui pouvait bien être en train de passer par la tête de son fils. Harry maintient son apparence nonchalante ; il pouvait sentir que quelque chose clochait à propos de cette baguette. Il avança sa main lorsque Mr. Ollivander l’arrêta par des mots d’avertissement. « Faites attention Harry. » prévint le fabricant en utilisant finalement son nom. « Je peux dire par votre approche que vous ne saisissez pas toute la gravité de ce qui va prendre place. » « Maintenant ça suffit, je ne vous autoriserai pas à donner à mon fils quelque chose qui puisse le mettre en danger ! » s’écria James en avançant d’un pas protecteur. « Expliquez-vous ! Maintenant ! » « Ce sujet est réservé à Harry seul… et c’est sa décision. » dit sereinement Ollivander sans regarder James. « Harry, ne pensez pas une seconde que cette baguette est comme celle de votre père ou de votre sœur. Voyez-vous cette baguette, si je puis dire est le mouton noir parmi ses paires » Harry mit ses mains dans ses poches ; il poussa un bâillement comme s’il devenait plus fatigué au fil du temps. Cependant, il écoutait attentivement ce que le fabricant disait, ce qui était tout ce qu’Ollivander lui demandait. « Chaque baguette est vivante et choisit son maître. » poursuivit Ollivander. « Toutes les baguettes forment un partenariat ; cependant cela ressemble plus à de la servitude qu’autre chose. La baguette exécute le sort que lui demande son maître si ce sort est réalisé correctement. Les sorciers ne traitent pas leur baguette comme leur égale, mais la baguette obéit toujours. » Harry leva les yeux vers lui en se demandant où il voulait en venir. « Cette baguette, par contre, n’obéira pas. Elle est libre et je n’ai aucun doute que lorsqu’elle sera votre, elle ne fonctionnera que si elle le veut bien. Elle ne se laissera pas contrôler par vous et on peut dire qu’elle possède sa propre volonté. » « Donc c’est juste une baguette qui fait ce qu’elle veut. » résuma Harry avec un sourcil levé. Ses yeux étaient en train de se fermer lentement mais sûrement. « Sous-estimer de quoi elle est capable…pourrait être très dangereux. » Harry semblait avoir compris et il présenta de nouveau sa main. « Alors, puis-je l’essayer ? » Mr. Ollivander hocha la tête et lui présenta la baguette. James se tendit derrière Harry comme s’il s’attendait à ce qu’une énorme explosion se produise lorsque la baguette aurait reconnu son fils. Cependant rien ne se passa. Il n’y eut pas d’afflux de magie, ni d’étincelles. Le magasin de baguettes demeura aussi silencieux que d’ordinaire et Harry examina la baguette. Il la brandit devant lui et la scruta du regard pendant un moment. Il ne sentit rien provenant de la baguette. « J’imagine que je ne suis pas son maî… » Harry se retourna vers Mr. Ollivander qui s’éloignait d’eux. « Vous pouvez prendre cette baguette gratuitement. » dit Mr. Ollivander. « Et Harry. » Ollivander se tourna pour faire face au garçon. « Ne vous en séparez jamais. » Et sur ces mots Mr. Ollivander disparut dans l’arrière-boutique, laissant derrière lui un Harry au visage perplexe. « Qu’est ce que ça voulait dire ? » demanda Harry à son père. James se contenta de hausser les épaules mais repris bien vite son attitude espiègle et décontractée. « Je n’en suis pas sûr, mais il dit qu’elle t’appartient et plus important que tout le reste…c’est gratuit. » déclara James avec un sourire enjoué. Harry haussa un sourcil à son père avant de secouer sa tête. « Maintenant, allons manger des glaces ! » s’exclama James avec un sourire éclatant. * * * Mr. Ollivander pénétra dans son bureau privé avec un air de satisfaction sur son visage. Il l’avait vu, leurs signatures fusionnant en une seule tout juste devant eux. C’était quelque chose dont il était sûr d’avoir été le seul témoin et la seule personne à le savoir. « Mais je me demande…combattant indolent. » dit Ollivander pour lui-même. « La baguette vous a accepté comme son partenaire…mais choisira-t-elle tout de même de travailler avec vous ? » * * * Rose, sa mère, son frère et sa sœur étaient assis au lieu où ils avaient convenu de rejoindre son frère et son père. Elle était assise sur sa nouvelle malle magique. Sa tête reposait dans ses mains, elle avait eu une journée épuisante. Elle entendit des bruits de flash et su que quelqu’un venait juste de la prendre en photo. Elle avait été traquée par les foules durant toute la journée, et avait reçu des centaines de cadeaux et d’articles gratuites de la part des différents magasins où elle s’était rendue. Les présents n’étaient pas si mal mais elle n’avait vraiment pas besoin d’autant. Elle jeta un regard à ses frère et sœur cadets. Ils semblaient particulièrement heureux d’avoir reçu une glace, au vu de la vitesse alarmante à laquelle ils léchaient la leur, en en mettant un peu partout sur leur visage dans le processus. Lily leur essuya leurs petites frimousses avec un sourire aux lèvres en les entendant rire de contentement. Elle baissa le regard sur sa propre glace au chocolat crémeux. Elle la mangeait plus lentement que ses frère et sœur mais elle disparaissait tout de même rapidement. Rose regarda derrière elle pour voir son père et son frère arriver vers eux. Son père avait la tête baissée et regardait le sol. Lily et elle le remarquèrent instantanément. « James, chéri, qu’y a-t-il ? » s’enquit Lily en se levant et en marchant en devant d’eux. « Harry ne voulait pas avoir de glace. » dit James d’une voix qui ressemblait fortement à celle d’un tout petit. Il boudait et donna un coup de pied à un malheureux caillou qui avait eu la malchance de se trouver sur son chemin. Lily sourit en entendant cela et lui présenta son cône. « Tiens prends un peu de la mienne. » Rose aurait pu jurer avoir vu des cœurs apparaître dans les yeux de son père. « Tu sais que je t’aime toi ! » s’exclama James en embrassant sa femme sur la joue avant d’attraper la glace et de commencer à lui faire son sort...sans baguette. Rose observa les pitreries de son père, amusée. On ne devinerait jamais qu’il était un Capitaine des Aurors ainsi qu’un professeur douloureusement strict et exigeant…elle avait encore les bleus de sa dernière séance d’entraînement pour en témoigner. Son frère Harry, marchait juste derrière lui. Il avait son habituelle attitude nonchalante et désinvolte. Ses yeux étaient à demi-clos mais en même temps alertes, comme s’il était naturel pour eux d’être ainsi. Il poussa l’un de ses fameux bâillements et se dirigea vers elle. « Tu as eu ta baguette ? » demanda-t-elle un peu curieuse. « Oui…je crois… » dit-il avant de bailler à nouveau. « Je l’ai sur moi quelque part. » Il leva les yeux vers elle et lui lança un lent sourire malicieux. « J’ai une telle goinfre pour petite sœur » dit-il. Elle rougit, autant par embarras que par irritation. « Et qu’est ce que c’est supposé vouloir dire ? » demanda-t-elle d’une voix stridente. Il leva son doigt et le passa sur son nez. Il l’amena ensuite sous ses yeux et elle pu voir les restes de sa glace au chocolat étalés sur son doigt. « Je pense que tu en as mis plus sur toi qu’en toi. » Le visage de Rose s’embrasa et elle sentit que si la terre pouvait se fissurer et l’engloutir toute entière à ce moment, elle lui en serait infiniment reconnaissante. ’ Pendant combien de temps était-ce sur moi ? ‘ pensa-t-elle hystériquement en se souvenant du nombre de photos qu’on avait prises d’elle ce jour-ci. Harry prit un mouchoir propre de ses poches et essuya son visage. Elle recula aussi plus vite qu’elle le put, plus embarrassée que jamais. « Je peux très bien me nettoyer toute seule sans ton aide merci bien ! » cria-t-elle à moitié. « Mais apparemment tu ne peux pas manger sans mon aide. » sourit malicieusement Harry. Rose sentit son tempérament s’échauffer en entendant cela. « Très bien vous deux, on y va. » dit Lily en arrivant à leur niveau. Rose perdit en grande partie de sa colère mais foudroya son frère du regard. Ce fut alors qu’elle remarqua une cage derrière lui. « Qu’est-ce que c’est ? » Harry se retourna et haussa ses épaules. « Je ne suis pas vraiment sûr, nous l’avons eue à cet endroit avec les Hiboux, le propriétaire me l’a juste donnée. » dit Harry d’une voix désintéressée. « Il a marmonné quelque chose comme quoi c’était un oiseau problématique. » Avant que Rose ne puisse questionner la santé mentale de son frère pour avoir accepté n’importe quel oiseau venu il se dirigea vers la cheminée et entra dans les flammes vertes. Rose fronça les sourcils pendant un moment puis fit de même. * * * Lily et James Potter étaient couchés au lit côte à côte avec des expressions inquiètes sur leur visage. « Alors…sa baguette est la sœur de celle de Voldemort. » dit-il. Lily acquiesça avec inquiétude. « Je ne sais pas quoi faire. » dit-elle. « Ne t’inquiète pas à propos de ça…cela ne veut rien dire. » assura James. « Son destin est seulement lié au sien…c’est naturel qu’ils aient une certaine connexion…en outre sa baguette est faite de bois de Houx, celle de Voldemort était faite de bois d’if…ils sont diamétralement opposés. » Lily soupira. « J’imagine que tu as raison… » « Je suis juste un peu plus perturbé par la baguette de Harry… » Lily semblait avoir bondi hors des couvertures et était sur ses genoux sur le lit en le regardant avec des yeux troublés. « Qu’est-ce qui ne va pas avec Harry ? » demanda-t-elle précipitamment. « Hey, hey, calme-toi il n’y a aucun problème avec Harry…c’est juste que sa baguette est un peu étrange, c’est tout. » dit James en essayant de rasséréner sa femme. « Etrange ? En quoi ? » interrogea-t-elle. James la prit dans une étreinte et lui tapota le dos. Lily était très anxieuse lorsqu’il s’agissait de Harry. Lorsqu’ils étaient avec le reste de la famille, elle le dissimulait et était très stricte, mais lorsqu’ils étaient seuls elle manquait d’assurance quant à l’opinion que leur fils avait d’elle. Ils avaient fait tout ce qu’ils pouvaient pour ne pas favoriser Rose, mais en plus d’une occasion ils avaient été obligés de dire non à Harry afin d’aider Rose. Son attitude paresseuse et sa maturité étaient interprétés par Lily comme un glacial sentiment de mépris à leur encontre. Elle avait demandé à son mari plus d’une fois si elle était une bonne mère et si Harry la détestait. Elle s’inquiétait à son sujet à s’en rendre malade et avait pointé du doigt le fait indéniable qui avait fortement ébranlé James lui-même. Ils ne pouvaient se rappeler d’une seule fois où Harry avaient prononcé les mots ‘Je t’aime’. James avait essayé de nombreuses fois d’évoquer un souvenir où le garçon aurait dit ces trois mots soit à sa femme soit à lui, en vain. Ce fut un fait qui fut à même de terrifier James Potter. Le garçon ne faisait ouvertement preuve d’aucune haine, mais ils en été venus à se demander si Harry dissimulait ses sentiments d’amertume envers eux. « Il ira bien…ne t’inquiète pas. » assura James. Lily hocha la tête sur son épaule et resserra leur étreinte. Elle retourna se coucher en réitérant une fois encore la question qu’elle se posait pratiquement toutes les nuits avant de dormir. « Ai-je été une bonne mère…Harry ? »