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Parfaites Situations
Partie III

By Ysfrael

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Il y avait une expression de choc sur la plupart des visages de la foule à présent, ainsi que beaucoup de murmures, les gens se tournant vers leurs voisins et posant une centaine de variations de la même question. « Est-elle en train de mentir ? »

« Non » dit-elle d'un ton polaire. « Je ne mens pas. » Elle accrocha le regard des personnes au premier rang. « L'un d'entre vous aurait-il l'obligeance d'infirmer mes propos ? »

Il y eut un silence coupable, tous sautillant nerveusement d'un pied sur l'autre d'un air gêné, mais aucun ne se dressa pour le défendre.

« Je me demande. » dit-elle. « Combien d'entre vous le savaient, mais n'ont rien fait ? »

Elle baissa les yeux et hocha la tête pour elle-même quand elle remarqua que Rogue, McGonagall et le Directeur refusaient de croiser son regard.

Elle sentit son mépris pour Rogue atteindre un nouveau sommet.


« Alors Rogue te détestait à cause de ton père ? » demanda-t-elle.

Il hocha du chef.

« J'ai toujours su que c'était un être méprisable. » soupira-t-elle « Mais c'est bien pire que je le pensais. »

« Oh son histoire devient pire encore par la suite. » dit Harry en haussant les épaules. « S'il me vient l'envie d'embrasser la voie du mal, la première personne que je torturerais serait Rogue. »

Elle acquiesça.

« C'est presque dommage que tu ne le fasses pas. »

« Je sais. » agréa-t-il avec un petit rire. « Mais il est la première personne à me faire réellement me demander pourquoi je devrais me battre pour les autres. Pendant des années, ça n'importait pas vraiment. La volonté de survivre était plus intense que le dégoût que je ressentais envers tant de personnes du Monde Sorcier. »


Elle raconta ses aventures : comment avec l'aide de Ron, il sauva Hermione et l'amitié qui en avait découlé. Comment, durant sa seconde année, il avait sauvé une élève du journal de Tom Jedusor.

Elle n'employa pas le nom de Ginny, même si elle le savait. Pas parce qu'elle avait la moindre considération pour la rouquine, mais parce qu'en agissant ainsi, cela la troublerait fortement, ce qui était, pour autant qu'elle était concernée, une raison en soi.

Elle avait parlé pendant une heure à présent, mais personne ne montrait aucun signe lui indiquant de s'arrêter. En fait, sur quelques visages il semblait que si elle venait à s'arrêter, ils se révolteraient. Elle fut tentée pendant quelques secondes, mais ce n'était pas ce que Harry aurait voulu.


« Et donc Rogue a tué Dumbledore, et après mon deuil, j'étais déterminé à le venger. Je pensais que je serais capable d'aller à la chasse aux Horcruxes avec mes amis, que nous les trouverions et les détruirions, pour finalement arrêter tout ça. »

« Mais ? »

« Mais ce fichu Dumbledore n'était pas mort. Il s'est avéré que le grand sorcier du bien, bien loin d'user d'un golem comme il revendiquait l'avoir fait lorsqu'il revint des morts aux yeux du public, avait en fait utilisé l'Impérium pour contrôler un Mangemort de bas rang afin qu'il prenne sa place. »


Il y eut une immense inspiration de la part de la foule tandis que toutes les têtes se tournaient en un parfait ensemble synchronisé pour regarder Albus Dumbledore, le Directeur de Poudlard. Ce dernier la foudroyait du regard – elle se contenta de lui lancer un sourire narquois.

« Je vous en prie. » dit-elle calmement. « Il y a encore beaucoup à dire. Je vous prie de bien vouloir garder vos récriminations jusqu'à ce que j'aie terminé. »


« Il a fait quoi ? » se récria-t-elle.

« Voldemort commençait à soupçonner que Rogue était un espion. Ce qu'il était bien évidemment. Quand Rogue apprit que Voldemort avait ordonné à Drago Malefoy de tuer Dumbledore, il se rendit immédiatement auprès de Dumbledore, qui élabora ce plan. Pour autant qu'il était concerné, c'était parfait. Rogue serait à nouveau dans les bonnes grâces de Voldemort, et Drago obtiendrait une chance de rédemption.

« Ainsi Albus et l'Ordre du Phénix capturèrent un Mangemort, et Albus prit contrôle de lui avec l'action combinée de l'Imperium et de la Légilimancie, lui fit ingurgiter un peu de polynectar, et hop, vous aviez un clone de Dumbledore. »

« Mais et ses funérailles? »

« Ce furent les funérailles les plus pompeuses jamais données en l'honneur d'un Mangemort. » statua Harry en haussant les épaules. « Après les funérailles, ce fut un peu dur pour moi, sachant que j'étais seul, que mon mentor était parti, et que j'aurais à prendre mes propres décisions concernant Voldemort. Mais je savais que je pouvais le faire. Que je le ferais pour Dumbledore, pour Sirius, pour Cédric et pour mes parents – parce qu'après tout, » et sa voix devint sarcastique, « j'étais l'homme de Dumbledore. Ainsi, j'étais prêt à aller à la chasse aux Horcruxes, quand je fus appelé au quartier général de l'Ordre du Phénix. J'espérais que j'y trouverais Ron, Hermione et Ginny, et que nous quatre serions à nouveau coude à coude pour partir vers d'autres aventures. Pour être honnête, je caressais cette idée avec une grande trépidation malgré tout ce qui s'était passé.

« Mais. » soupira Harry. « Dumbledore leur avait déjà parlé, et leur avait dit que je ne devais pas être autorisé à partir à la chasse, parce qu'il avait tout sous contrôle. Et tous le crurent – aveuglément. »

« Je peux encore voir leurs visages ; ils étaient tous plein d'excitation. Les yeux de Ginny étincelaient à la lumière des candélabres. »

« Intéressante manière de présenter les choses. » nota-t-elle, « parler d'une autre fille. »

Il haussa les épaules.

« Ils m'ont mené à une pièce puis ont disparu. J'ai regardé autour de moi avec curiosité, et Dumbledore fit pivoter son fauteuil et me sourit – ses yeux pétillant joyeusement. »

Sa voix devint froide.

« Je savais ce que j'étais supposé ressentir. J'étais supposé pleurer de joie et l'étreindre. J'étais supposé admirer le génie de son plan. »

« Qu'as-tu ressenti ? » demanda-t-elle d'une voix douce.

« Je l'ai détesté. Complètement. Lorsqu'il avait mit en scène sa mort, il m'avait recouvert d'une cape d'invisibilité et m'avait fait assister à sa « mise à mort ». Je n'avais plus de respect pour lui, parce que lui, d'une manière certaine, n'avait pas de respect pour moi. »

« La première chose que dit Dumbledore fut, 'Les rumeurs de ma mort étaient grandement exagérées'. J'aurais pu le tuer alors, mais je ne l'ai pas fait. J'ai souri et je l'ai félicité. J'espérais toujours être en mesure de pourchasser Tom, mais je l'avais sous-estimé encore une fois.

« A chaque fois que j'évoquais le sujet avec les autres, ils me disaient de ne pas être idiot, et de ne pas agir en téméraire. Les gens mourraient au dehors, et ils étaient tous complètement sous l'emprise de Dumbledore. Je ne pus alors que regarder Ron et Hermione se faire les yeux doux, Ginny jouer avec mon esprit, et voir les autres membres de l'Ordre se mettre dans le rang avec l'intime conviction que Dumbledore savait mieux que quiconque ce qui devait être fait.

« Ce fut juste une autre confirmation que Ginny n'était pas la bonne personne pour moi. La personne faite pour moi m'aurait écouté, m'aurait parlé et m'aurait accompagné à la chasse aux Horcruxes. Je ne peux pas la blâmer, il n'y a pas beaucoup de filles qui auraient abandonné leur place dans le monde magique pour ce genre de choses. »

« Je l'aurais fait. » dit-elle avec honnêteté. « J'imagine que c'est trop tard maintenant ? »

« Oui. » soupira Harry. « Nous avons détruit la quasi majorité des Horcruxes. Il ne reste plus que Nagini et Voldemort. »

« Nous sommes donc revenus à l'école, avec McGonagall en charge, Voldemort ignorant que Dumbledore était en vie, et Malefoy de retour à l'école, Dumbledore ayant informé à McGonagall qu'il n'était coupable de rien. »

Elle secoua lentement sa tête.

« Même après tout ça, il a laissé cette progéniture de Mangemort retourner à Poudlard pour terroriser le plus grand nombre de personnes qu'il le pouvait ? »

« Je suis plutôt content qu'il l'ait fait. » sourit malicieusement Harry. « Parce que sinon, je ne t'aurais jamais vu l'écraser comme tu l'as fait. Et je n'aurais pas vu ma curiosité être piquée. »

Elle lui sourit doucement.

« Alors, que fait-on maintenant ? »

« Maintenant ? » soupira-t-il. « Nous allons faire du shopping dimanche à Manchester ? »


Ginny semblait à présent apoplectique alors qu'elle regardait d'un œil noir une Hermione qui avait la tête baissée vers le sol. Ainsi, cela avait encore été une occasion où Ginny avait suivi le conseil de son amie, plutôt que ses propres instincts.

C'était une rude leçon à apprendre, mais une qui lui servirait bien à l'avenir. Au moins, quand on échoue par soi-même, on n'a personne d'autre que soi à blâmer et très peu de véritables regrets.

Dumbledore avait aussi la tête baissée, et elle pouvait voir Rufus Scrimgeour lui lancer un regard torve. Bien sûr Rufus était complètement ignorant du fait que toutes les personnes de la foule qui ne lançaient pas de regards noirs à Dumbledore, en lançaient vers sa direction.


« Alors. » commença Daphné. « Puisque nous sortons ensembles, comment exactement sais-tu tout ce qui se passe à l'école ? »

Il sourit et lui présenta un morceau de parchemin défraîchi.

« Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises. » déclara-t-il.

Le parchemin vierge changea, et une carte apparut, révélant la location de tous les étudiants et professeurs présents dans le bâtiment.

« Wow. » souffla-t-elle doucement. « C'est une merveille. »

« J'aurais dû en faire mention plus tôt. » admit-il « Si tu combines ça avec ma cape d'invisibilité, tu peux comprendre pourquoi nous avons étés entraînés dans tant d'aventures. »

Elle hocha la tête.

« Alors comment allons-nous nous rendre à Manchester ? »

Il sourit.

« Dobby » appela-t-il.

Un elfe de maison apparut.

« Daphné, voici Dobby, la seule personne jusqu'à présent sur laquelle je pouvais totalement compter. »

Dobby sourit et se mit à rougir.

« Dobby est ravi de rencontrer Miss Daphné. » dit-il.

« Enchantée » répondit Daphné en secouant sa main.

« Peux-tu nous amener à Manchester, Dobby ? »

« Dobby sera heureux de le faire. » L'elfe sourit et prit leurs mains.

Une seconde plus tard, ils apparurent dans une allée.

« Harry Potter monsieur et Miss Grass Greenie appelleront Dobby quand ils voudront rentrer à Poudlard. »

« Nous le ferons, merci » dit Harry en lui souriant.

Dobby hocha la tête et disparut.

« Je ne savais pas qu'ils pouvaient faire ça. » remarqua-t-elle.

« Peu de gens le savent. » approuva Harry. « Mais là encore, peu de personnes leur parlent vraiment. »

« En effet. » acquiesça-t-elle.

« Ya-t-il une filiale de Gringotts dans le coin ? J'ai besoin d'argent. »

« Pas aujourd'hui. » sourit-elle. « J'ai pris assez pour nous couvrir. »

Harry hocha lentement la tête.

« Cela ne posera-t-il pas de problèmes avec tes parents ? »

Elle s'interrompit pendant une seconde.

« Voldemort a tué mes parents l'année dernière. » Elle tourna les talons et poursuivit son chemin.


Il y eut une exclamation choquée qui s'éleva de la foule. Elle les foudroya du regard; la dernière chose qu'elle voulait était leur pitié.


« Hey. » dit Harry en touchant son épaule. « Je suis désolé. »

« Je sais. » soupira-t-elle. « En fait je ne pense pas que Voldemort lui-même le sait. Ils étaient en vacances et sont simplement rentrés au mauvais moment. Ils ont transplané en plein milieu d'un raid et ont été tués sans y regarder à deux fois. Un de nos serviteurs les a ramené au Manoir peu après, et j'ai été immédiatement informée. J'ai décidé de garder l'illusion qu'ils étaient encore en vie, afin de ne pas être débordée par le nombre de personnes qui désirent une part de la fortune. Les Gobelins le savent bien sûr, avec leurs Testaments Magiques, mais ils ne voyaient aucun inconvénient à le garder sous silence pour une certaine somme d'argent. »

« N'as-tu pas peur que j'en aie après ton argent ? »

Elle se rit gentiment de lui.

« Avec l'héritage des Black en plus de la fortune des Potter ? »

Il lui sourit.

« C'est la première fois que suis heureux de les avoir. » admit-il.

« Allons faire les achats ! »

Ils passèrent la journée à faire les boutiques, mangeant dans un centre commercial, et s'amusant tout simplement.

Quand ils revinrent à Poudlard, bien après le retour des autres de Pré-au-lard, Harry s'avança vers elle et levant les bras pris son visage dans ses mains.

Elle ne cilla pas et l'observa avec soin.

Il avança sa tête et amena doucement ses lèvres aux siennes.

Elle ne bougea pas, mais elle ne recula pas non plus.

Il sourit et approfondit le baisser, ses mains courant derrière son dos et la rapprochant de lui.

Elle se détendit lentement et commença à lui renvoyer le baiser.

« Wow. » dit-il doucement.

« Oui. » acquiesça-t-elle.

« Je te vois demain ? »

Elle lui sourit, effleurant légèrement son visage, avant de se retourner et de s'éloigner dans le couloir. Alors qu'elle s'éloignait de lui, son sourire s'évanouit de son visage, et elle rendossa à nouveau le rôle qu'elle avait joué pendant tant d'années.

« Où étais-tu ? » interrogea Parkinson.

Elle sortit sa baguette avec une efficacité consommée et stupéfixa la jeune fille au visage de pékinois.

« Ce ne sont pas tes affaires. »


Elle prit une autre gorgée d'eau et jeta un coup d'œil à sa montre. Elle allait devoir accélérer ; il ne lui restait pas beaucoup de temps.

« Comme premier baiser, c'était vraiment parfait, alors j'imagine que je devrais te remercier, Weasley. »

Ginny avait une expression indiquant clairement qu'elle aurait mille fois préféré recevoir un cobra par colis express.


Elle n'arrivait pas à le croire. Après tout ce qu'elle s'était promis, elle avait quand même fait fi de toutes ses promesses personnelles et était tombée amoureuse d'un Gryffondor. Malgré ses plans de quitter le pays aussi rapidement qu'elle le pourrait, ses idées d'une vie complètement indépendante et tout ce que cela impliquait, elle était tombée amoureuse de Harry Potter.

Et ce qui était pire, c'était que dès qu'elle était avec lui, tout lui semblait en valoir la peine.

Maintenant qu'elle était amoureuse, et avec quelqu'un qui était si expert à garder des secrets, elle était plus qu'heureuse de faire avancer leur relation aussi vite que possible.


Elle leva les yeux et sourit légèrement.

« Harry Potter était un athlète, et possédait un des meilleurs esprits pratiques de son âge. Sans vous ennuyer avec des détails superflus, je puis vous assurer qu'il était plus qu'acceptable en tant qu'amant. »

Elle autorisa le sourire à se transformer en un sourire d'autosatisfaction.

« Il était un véritable démon au lit. »

Les journalistes écrivaient aussi vite qu'ils le pouvaient. Elle pouvait presque voir les gros titres du lendemain.

Les professeurs, tout particulièrement Rogue, semblaient vaguement nauséeux.

Fred et Georges Weasley semblaient vouloir célébrer cette nouvelle et elle leur lança un très bref sourire.

Mais comme toujours, c'était ses amis qui l'intéressaient le plus.

Ron semblait être en train d'essayer de décider s'il devait être fier, jaloux que son ami soit passé par là avant lui, ou désolé pour sa sœur.

Hermione semblait être davantage irritée de ne pas l'avoir su qu'autre chose.

Ginny semblait résigné à présent, comme si elle avait réellement réalisé qu'elle avait parié quelque chose d'inestimable et tout perdu.

« J'accélérerai un peu les choses à présent, étant donné que j'ai pris beaucoup de temps jusque là. »


« Pourquoi es-tu à l'école ? »

« Que veux-tu dire ? » demanda-t-elle.

« Tu es riche, intelligente, et sublime. Que t'offre Poudlard que tu n'aies déjà ? »

Elle lui sourit légèrement et fit une roulade, l'enfourchant. Elle s'assit confortablement sur son estomac et tira les couvertures sur leurs corps nus.

« Je ne pouvais pas obtenir l'intégrité de mon héritage avant mes dix-huit ans. » expliqua-t-elle.

« Et tu as dix-huit ans maintenant. »

« Je sais, mais je me suis dit que puisque j'étais allé aussi loin, autant finir. »

Harry hocha lentement la tête.

« J'ai une idée. » avoua-t-il.

« Tu m'as déjà eu deux fois cette nuit, deviendrais-tu avide ? »

« Eh bien oui, je le suis. » sourit-il malicieusement. « Mais avant tout, les choses sérieuses. Je sais où sont Voldemort et Nagini. »

Elle fit une pause et le fixa du regard.

« Comment sais-tu ça ? »

« Les elfes de maison se parlent entre eux. Dobby l'a entendu de l'un des elfes de Malefoy. »

« Alors tu penses quitter l'école, aller là-bas, et les tuer tous les deux? »

Il hocha la tête.

« Tu viens avec moi ? »

Elle eut un léger sourire et traça les lignes de sa poitrine avec ses doigts.

« Qu'est-ce que j'obtiens si je viens ? »

Il eut un sourire espiègle.

« Un sac à main en peau de serpent ? »

Elle rit sous cape et acquiesça lentement.

« Je n'en ai pas. » admit-elle.

« Je sais. »

Ses mains se levèrent et touchèrent son visage. Il ferma ses yeux et fit courir doucement ses doigts sur son nez et ses joues.

« Que veux-tu faire après Poudlard ? »

« Voyager. » murmura-t-elle dans un souffle. L'atmosphère avait soudainement dramatiquement changé. « Je veux quitter ce maudit pays et ne plus jamais le revoir. Je veux trouver un endroit dans le monde dont je pourrais tomber amoureuse et ne jamais le quitter. A tous les enfants que j'aurais, je leur expliquerais pourquoi je ne veux jamais retourner d'où je viens. J'ai vu la corruption, l'incompétence, et la suffisante supériorité de personnes qui sont aussi élevées que mes talons. »

« J'aime cette perspective-là » chuchota-t-il. « Que dirais-tu d'un peu de compagnie ? »

Il lui devint soudainement difficile de respirer. « Pourquoi le désirerais-tu ? »

Ses doigts descendirent de son visage, jusqu'à ses épaules, et ses yeux s'ouvrirent.

« Qu'ai-je ici ? » répliqua-t-il. « J'ai vécu aux soins de ce pays toute ma vie, et je ne m'y assujettirai plus jamais. »

« Pourquoi ? » demanda-t-elle encore, elle n'était plus certaine de ce qu'elle demandait, juste consciente que c'était la seule chose au monde qui lui importait à ce moment là.

« Parce que je t'aime. » dit-il d'une voix douce. Il ne détourna pas le regard, ne tenta pas de dissimuler. Il se contentait de reposer là sous elle, ses glorieux yeux verts totalement ouverts.

Elle ouvrit sa bouche, mais il leva son doigt, touchant ses lèvres, et secoua sa tête.

« Pourquoi pas ? » s'enquit-elle.

« Pas avant que tu le veuilles vraiment. » murmura-t-il.

Elle laissa les couvertures tomber de son corps et se pencha pour l'embrasser profondément. Les mains de Harry caressèrent ses bras et ses côtes, la revendiquant à sa manière unique.

« Peux-tu encore ? » lui demanda-t-elle encore, en mordillant légèrement son oreille avec ses dents.

« Sorcière. » grogna-t-il doucement. « Pourquoi ne descendrais-tu pas de quelques centimètres pour que nous le découvrions ? »

Elle se redressa et se rassit sur lui, en descendant lentement.

« Tu es si belle. » murmura-t-il.

« Tout comme toi, mon chéri. »


« C'est ainsi que nous prîmes notre décision. » déclara-t-elle, en balayant du regard les amis de Harry. « Il m'a demandé ; j'ai répondu oui. Cette décision était la nôtre. Nous connaissions les risques, et nous savions le prix probable que nous aurions à payer. Mais nous sentions tous les deux après toutes les manipulations qu'il avait endurées dans sa vie, qu'il était temps pour nous d'agir. »

Les trois amis de Harry n'osaient pas croiser son regard, et Dumbledore continuait aussi de regarder le sol.


 

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