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« Bonjour. » lança joyeusement Gabrielle, tandis qu'ils pénétraient dans le salon de l'auguste résidence de la famille Delacour.

« Bonjour, Gabrielle. » lui répondit Aimée avec un chaleureux sourire de bienvenue.

« Que se passe-t-il ? » demanda abruptement Harry, en passant outre les formalités usuelles qu'édictaient les règles de politesse.

Aimée haussa ses sourcils d'un air inquisiteur.

« L'atmosphère dans la pièce est aussi lourde que lorsque Tante Marge rend visite aux Dursley. » élabora Harry.

Gabrielle fronça les sourcils et concentra son attention sur l'atmosphère en question. « Comment t'en es-tu rendu compte aussi vite ? »

« Des années d'entraînement. »

« Maman ? »

« Harry a vu juste, je le crains. » admit Aimée.

« William et Fleur ont eu une grosse querelle ce matin. » ajouta Jean.

« A quel propos ? » s'enquit Gabrielle.

« L'Union. » répondit Aimée. « Fleur ne désire pas se Lier, et Bill éprouve quelques difficultés à comprendre la raison de ce refus. »

Gabrielle fronça légèrement les sourcils. « Si Fleur possède le moindre doute, alors elle ne devrait pas le faire. » déclara-t-elle d'un ton ferme. « Ce n'est pas comme si on pouvait changer d'avis après coup. Je vais devoir aller lui parler et lui expliquer en termes très clairs la teneur exacte de ce qu'il entend demander à Fleur. »

« Avant que tu ne le fasses, je vais échanger quelques mots avec Bill. » dit Harry à l'intention de Gabrielle.

« Vraiment ? » demanda-t-elle.

Harry acquiesça. « Bill est un Weasley, et il a besoin de soin et d'attention tout particulièrement tendres et affectueux, avant une discussion sérieuse. »

Gabrielle se mit sur la pointe des pieds et l'embrassa sur la commissure de ses lèvres. « Merci. »

Tandis qu'elle l'embrassait, il leva la main jusqu'à son visage et écarta délicatement les mèches dorées qui étaient tombées sur son visage. « Est-ce qu'il est dehors ? » demanda-t-il à Aimée et Jean.

« Il se trouve près de la piscine. » l'informa Aimée.

Il reçut l'information avec un hochement de tête et entreprit de sortir de la demeure, pour se diriger vers la piscine. Bill faisait les cents pas d'un air rageur près du bassin et se rembrunit davantage lorsqu'il avisa Harry se diriger vers lui.

Harry ne ralentit sa marche à aucun moment tandis qu'il s'approchait de Bill. Une fois arrivé à son niveau, il saisit par la peau du cou l'homme dont la taille surpassait facilement la sienne d'une bonne tête et le jeta à l'eau sans autre forme de procès.

Le sabir foisonnant d'imprécations qu'employa Bill pour décrire son sentiment à l'égard de l'action de Harry constituait un hommage impressionnant à la diversité et la richesse de son vocabulaire, l'aîné des Weasley allant même jusqu'à user de termes particulièrement malsonnants de la langue Gobeline.

« Tu te sens mieux ? » interrogea Harry d'une voix tranquille, tandis que Bill reprenait son souffle.

La volée suivante qui partit peu après se fit fort de prouver que Bill n'en avait pas exactement terminé.

« Pourquoi as-tu fait ça ? » finit par s'écrier Bill depuis le centre de la piscine après avoir estimé qu'il avait fait bénéficier Harry d'une partie suffisamment colorée de son répertoire.

« Donnes-en le blâme à Ron. » sourit Harry. « Il m'a dit qu'à chaque fois qu'un Weasley était contrarié, un soupçon de violence constituait le moyen le plus efficace pour leur faire entendre raison. Alors j'ai pensé que c'était soit te frapper ou bien te jeter à l'eau afin de refroidir tes ardeurs. Or, si je t'avais frappé, tu serais inconscient à l'heure actuelle. »

« Sûr de toi, pas vrai ? » en gronda presque rageusement Bill.

Harry secoua sa tête, amusé, et murmura un sort dans un souffle. Bill se mit à léviter hors de la piscine et vint s'écraser très peu gracieusement devant Harry.

« Comme il semble que tu aies grand besoin de faire sortir tout ça de ton système. » commenta Harry d'une voix sèche, en retirant son pull et en prenant une posture de combat avec une aisance que ne pouvaient conférer que de longues heures d'entraînement « Viens donc. »

« Peut-être que tu as raison, tout bien considéré. » marmonna Bill, qui parut quelque peu intimidé, en prenant compte de l'effet saisissant et effrayant que produisait Harry dans sa posture de combat.

« Bien sûr que j'ai raison. Même sans magie, tu n'es pas de taille face à moi. J'ai été entraîné bien trop dur, bien trop longuement, par les meilleurs qui soient. Et tu le sais. Pouvons-nous à présent mettre fin à cet étalage futile de machisme ? »

« Ca m'a blessé, tu sais ? » avoua Bill, en prenant piteusement place sur un transat qui se trouvait là.

« Non, » dit Harry avec douceur, «je n'en sais rien. Et à présent que tu t'es calmé, je vais te laisser t'entretenir avec une personne qui, elle, en sait long sur le sujet. »

« Gabrielle ? »

Harry acquiesça et fit volte-face pour retourner à la demeure. « Bill. » l'interpela-t-il par-dessus son épaule en s'arrêtant soudainement. « Ne fais aucun mal à Gabby. » il délivra sa menace de la voix la plus glaciale qu'il lui était possible et hocha la tête avec satisfaction lorsqu'il vit Bill pâlir drastiquement.

Il retourna d'un pas tranquille jusqu'au salon où tous l'avaient patiemment attendu. « Il est tout à toi. » déclara-t-il à l'attention de Gabrielle. « Je lui amènerais une serviette, si j'étais toi. »

« Et non pas un kit de premiers soins ? »

« Je ne l'ai pas frappé – je l'ai juste laissé – se rafraîchir un peu. » sourit Harry.

Elle hocha la tête et lui donna une brève étreinte avant de quitter la pièce, en saisissant une serviette au passage.

« Fleur est en haut ? »

« Nous allons avoir une petite discussion, plus tard, sur le fait que vous ayez passé toute la soirée avec ma fille, jeune homme. » déclara gravement Jean, en éludant temporairement la question.

Harry parut amusé. « Désirez-vous quelques secondes pour repenser à ce que vous venez juste de dire ? »

Jean ouvrit sa bouche puis la referma brusquement, tandis qu'Aimée riait doucement à côté de lui.

« Elle demeure tout de même ma fille. » rappela Jean.

« Et ma Compagne. » fit prévaloir Harry. « Ou du moins, le sera-t-elle bientôt. » Il eut un léger sourire. « Mais si cela peut vous rasséréner un tant soit peu, nous pouvons nous prêter à tout ce vaudeville quoi qu'il en soit. Vous pourrez me cuisiner quant à mes intentions véritables, et je mentirai à travers mes dents et prétendrai avec la plus grande véhémence que je n'essaie pas de m'immiscer dans la culotte de votre fille. »

« Voilà une expression bien curieuse. » les interrompit doucement Aimée. « J'imagine qu'elle a perdu de son sens dans la traduction ? »

Harry fronça les sourcils en repensant aux derniers mots qu'il avait prononcés. « Oh, en effet, un peu. En Anglais, l'implication ne tient pas tant au fait que je cherche à la porter, mais plutôt que j'aurai libre accès à ce qu'elle contient normalement. »

« Ahh. » fit Aimée avec un hochement de tête. « Je vois. Mais je vous en prie, ne laissez pas ma modeste personne interrompre votre concours de testostérone avec Jean. »

« Vous savez que je viens juste d'accuser Bill de s'être rendu coupable de la même chose ? » dit Harry en se sentant plutôt embarrassé. « En avons-nous fini, Jean ? »

« Je pense. » acquiesça Jean, paraissant quelque peu gêné lui-même.

« Excellent. » apprécia joyeusement Aimée. « A présent Harry, je crois que vous vous rendiez à l'étage ? »

Harry hocha la tête et se retourna pour se rendre aux escaliers, ce qui lui permit par la même occasion de dissimuler un sourire. Il n'avait plus été congédié avec autant d'aisance depuis le temps où il avait été élève et qu'il avait eu à côtoyer Minerva McGonagall au quotidien. Cela lui fit se remémorer certains de ses plus beaux souvenirs d'école et l'amena à se faire note de discuter avec Minerva un peu plus tard dans la journée. Elle était la seule personne de Poudlard avec laquelle il était resté en contact.

Il ne lui fut pas difficile de localiser la chambre de Fleur. Les jurons et les bruits de vases brisés qui perméaient les murs le menèrent tout droit jusqu'à elle.

Il ouvrit la porte et dut immédiatement s'employer pour esquiver un projectile qui fusait rageusement dans sa direction.

Au moins, elle ne fait pas de gâchis, nota-t-il. Elle avait créé une rangée de vases identiques et entreprenait de les détruire un à un.

L'accueil de Fleur révélait qu'elle avait retiré bien des choses de sa relation avec Bill, et une imprécation particulièrement vile qui retentit à ses oreilles le fit grimacer. Il glissa sur le côté pour éviter un autre vase et s'avança vers elle en quelques pas rapides et la prit dans une large étreinte.

Elle réagit instantanément en frappant son dos de ses poings, et en lui hurlant de la relâcher sur l'instant. Il l'ignora et continua de la tenir dans ses bras, jusqu'à ce que sa colère laisse place aux larmes. Il avait découvert très tôt que la meilleure façon de composer avec sa seconde petite amie avait été de se contenter de l'étreindre durant ses crises de rage, tout en gardant ses opinions pour lui-même. Cela avait été l'une des raisons pour lesquelles leur relation n'avait pas duré plus de quelques jours. Il ne pouvait se voir se marier et passer le reste de sa vie avec une personne au tempérament aussi colérique.

D'une façon étrange, étreindre Fleur lui permit de se prouver que ce n'était pas tant le côté Vélane en Gabby qui lui plaisait tellement chez elle. Fleur était une Vélane au même titre que Gabrielle, mais elle ne l'affectait nullement.

« Tu te sens mieux ? » lui demanda-t-il d'une voix douce, alors qu'il la relâchait.

Elle hocha la tête, et renifla.

« Sens-toi libre de le faire. » ajouta Harry, tandis qu'il agitait ses mains avec désinvolture.

Fleur le considéra étrangement avant de laisser libre cours à ses pouvoirs de Vélane, qui effacèrent les traces de ses larmes sur son visage en un instant.

« C'est étrange. » murmura-t-elle.

« Quoi donc ? »

« Etre capable d'utilise mes pouvoirs ainsi. » expliqua-t-elle. « Normalement, il me faut être si circonspecte quand je le fais. »

« Afin de ne pas envoûter accidentellement Bill ? »

Elle acquiesça et s'assit doucement sur son lit.

Il avança et saisit un fauteuil, qu'il déplaça pour se positionner en face d'elle. « Et c'est le problème, n'est-ce pas ? »

Elle secoua lentement sa tête « Non, pas vraiment. »

« Alors quel est le problème ? »

« Bill veut que je me Lie à lui, mais je ne le désire pas. »

« Pourquoi pas ? » lui demanda Harry avec douceur. Il fit tout son possible pour que sa voix ne sonne pas accusatrice aux oreilles de son interlocutrice.

« Il pense que Gabrielle est heureuse; il ne voit pas les terribles désagréments de l'Union. »

« Continue. » l'enjoignit Harry.

« Je ne suis pas certaine que je le devrais. » répondit-elle d'une voix douce. « Gabrielle… »

« Cela pourrait probablement m'aider aussi. Il subsiste encore des choses qui m'échappent. »

« Il se peut que ça le fasse, en effet. » admit Fleur. « Pour les Vélanes, l'Union est la force la plus puissante de notre existence. Elle peut supplanter tout ce qui caractérise notre être. As-tu remarqué que je suis grande de taille, comme mes parents ? »

Harry acquiesça.

« Et pourtant Gabrielle est un peu plus petite. »

Harry acquiesça de nouveau.

« Dis-moi, Harry, es-tu déjà sorti avec une fille de grande taille ? »

« Es-tu en train de dire que l'Union a entravé sa croissance ? »

« Non, pas sa croissance. » clarifia rapidement Fleur. « Elle a grandi correctement, mais elle a grandi pour atteindre la taille exacte que tu préfères. Voilà le genre de pouvoir que détient l'Union et cela me terrifie plus que tout. Gabrielle ne comprend pas, ne peut pas comprendre, parce qu'elle ne se rappelle de rien d'autre que d'avoir toujours été Liée à toi.

« Je suis une femme adulte, j'ai une carrière, une vie que j'apprécie, et la perspective de devenir l'esclave d'un homme, n'importe quel homme, m'est exécrable. Et le fait que je serais heureuse de ma perte de liberté et d'identité est bien loin d'être une pensée rassurante. J'ai plaisanté à ce sujet, en déclarant que je me Lierai à Bill lorsque nous serons mariés. Mais plus nous approchons de ce stade, et plus je me découvre irrésolue à le faire – Je ne peux pas le faire, Harry.

« Je ne peux pas perdre tout ce qui constitue ma personne. »

« Gabrielle semble avoir une identité et une liberté. » fit-il doucement observer.

Fleur eut un petit rire d'autodérision. « Ma petite sœur est bien plus forte que je ne le suis. » Elle soupira et tourna la tête pour plonger son regard dans le sien. « Je vais te révéler des choses, que j'ai promis de garder sous silence, parce que je suis intimement convaincue que tu devrais en avoir conscience. Et ne va pas penser que Gabrielle ne t'en a pas parlé pour te manipuler ou quoi que ce soit de ce genre; c'est tout simplement parce qu'elle ne désire pas ta pitié. Elle désire ton amour, honnêtement mérité, et rien d'autre n'a plus d'importance pour elle. »

Il opina. « J'ai accepté cet état de fait. » dit-il doucement.

« J'aime Gabrielle plus que toute autre personne en ce monde. Bien que ce soit idiot, je me suis blâmée lorsqu'elle s'est Liée à toi. Si je n'avais pas été aussi arrogante, je n'aurais pas participé à ce maudit Tournoi et elle n'aurait pas été mise en danger. Si j'avais été une sorcière plus capable, je l'aurais sauvée moi-même, et elle ne serait pas tombée amoureuse de toi.

« Sa vie après cela ne peut être décrite que comme un véritable enfer sur Terre. »

« Que veux-tu dire ? »

« Commençons par les marques d'affection physiques. Te souviens-tu de ce que c'était que de grandir à Poudlard ? Te rappelles-tu avoir été étreint par Hermione, par Ron, par Molly, ou même par cette Chang ? »

Harry acquiesça.

« Les seules personnes qui ont touché Gabrielle depuis qu'elle s'est Liée à toi, sont Maman, Papa, et moi. Gabrielle ne se laissait toucher par personne d'autre, et ne se laissait pas être vue dans quoi que ce soit qui put être attirant ou révélateur. Elle hurlait avec hystérie lorsque nous considérions le fait de la faire examiner par un guérisseur. La pensée que quelqu'un d'autre que toi puisse la toucher la rendait physiquement malade. En un instant, Gabrielle, d'une fille adorable et amicale, est devenue une enfant froide et distante, terrifiée à l'idée de se faire toucher par quelqu'un d'autre qu'un membre de sa famille.

« Et puis il y a eu les problèmes causés par le fait qu'une enfant de huit ans soit en proie à des émotions et désirs d'adulte. Les larmes qu'elle versait et le désespoir qu'elle ressentait quand nous lui expliquions qu'elle ne pouvait pas aller te rejoindre étaient déchirants. » Fleur marqua une pause et le regarda à nouveau dans les yeux. « Elle ne pouvait comprendre pourquoi nous lui refusions de faire ce qu'elle désirait. »

Harry hocha la tête. « Je n'aurais rien pu faire. »

« Nous le savons. » soupira Fleur. « Nous le savions. Une petite fille de huit ans ne devrait pas connaître ces aspects là de l'amour, et encore moins à avoir à endurer des désirs accablants d'adulte s'imposant à son corps.

« Pendant près de six mois, nous n'avions aucune idée de ce qui allait advenir d'elle. J'ai manqué échouer l'école parce que chaque seconde de libre dont je disposais était passée ici. Fort heureusement, Olympe comprenait ce qu'il se passait – elle éprouvait sa propre culpabilité au regard de la situation – et elle me couvrit autant qu'elle le put.

« Gabrielle avait perdu sa personnalité. Elle était presque semblable à une feuille vierge. En situation normale, elle aurait redessiné sa personnalité au contact de son Compagnon, mais celui-ci n'était pas à ses côtés. Elle pouvait parler, réagir, mais il n'y avait aucune étincelle de vie en elle – rien qui t'aurais permis de la reconnaître comme Gabrielle. C'était comme parler à un Golem.

Harry enfouit son visage dans ses mains. « Cela tuait sa personnalité ? » souffla-t-il, horrifié. « C'est bien plus horrible que je l'avais imaginé. »

Fleur tendit le bras et écarta doucement ses mains de devant son visage afin qu'il puisse la regarder. « Mais Maman est parvenue à l'atteindre. Elle a dit à Gabrielle que tu ne ressentirais jamais rien pour une coquille vide. Et pour la première fois depuis de longs mois, Gabrielle a réagi comme une fille. Elle a levé les yeux, puis a hoché de la tête. Elle a ensuite posé des questions, des questions simples, mais nous avons été capables d'y répondre. Elle a voulu savoir qui était ta meilleure amie et qui te plaisait. Nous savions que Hermione était ta meilleure amie, et que tu avais une attirance pour Cho.

« Gabrielle n'était pas inquiète concernant ton béguin; elle était consciente du Lien et de ses effets, mais elle a étudié les filles que tu appréciais et en a tiré la conclusion que l'intelligence était l'un des facteurs clés. Cela marqua le début de son amour pour les disciplines académiques. Elle savait aussi que tu adorais le Quidditch, aussi s'est-elle assurée de pouvoir voler, même si elle ne s'y est pas dévouée avec autant d'ardeur que l'école. Elle sentait que la seule personne qui serait en mesure de lui apprendre correctement serait toi.

« Elle a échafaudé un plan – sans rien nous en dire – pour éclore en une femme qui aurait les meilleures chances de gagner ton cœur. Et cela n'aurait pas dû être possible. L'Union aurait dû la forcer à demeurer dans cet état de feuille vierge, à t'attendre.

« Les mots de Maman, l'ont mise dans une position où la Magie impliquée s'est retrouvée confuse. Et Gabrielle a forcé son chemin à travers cette faille pour se construire selon sa propre volonté. C'était la chose la plus courageuse à laquelle j'ai assistée de ma vie.

« Certaines choses ne changèrent pas. Elle s'obstinait toujours à ne pas vouloir être touchée par autrui à part nous trois; elle n'était pas intéressée, pas même le moins du monde, par les autres garçons, en grandissant. Tout ce qu'elle avait d'énergie et de ressources en elle était dévolu à la seule tâche de s'épanouir pour devenir ce qu'elle pensait que tu désirerais. En étant qui tu es ainsi que la façon dont tu l'es, tu lui as offert le plus beau cadeau possible sans même le savoir. »

« Quoi donc ? » s'enquit Harry avec perplexité.

« L'indépendance. Gabrielle savait que tu désirais une partenaire indépendante et libre. Elle a pensé qu'avoir une esclave te serait une chose turpide. N'est-ce pas ? »

Harry hocha vigoureusement la tête « Et comment ! »

« Gabrielle est parvenue à s'émanciper de l'Union en composant avec les contraintes qu'impliquent le fait d'être Liée. Tu n'as pas idée de ce que je ressens, de ce que nous ressentons tous, lorsque nous vous voyons Gabrielle et toi ensemble. C'est comme si nous avions récupéré notre Gabrielle. Elle sourit, elle rit, et elle est de nouveau une jeune fille.

« Mais c'est ce qui a causé le problème. Bill n'a jamais connu la profondeur des problèmes de Gabrielle. C'est un mâle, et à cause de cela, elle ne se trouvait jamais seule avec lui dans une pièce pendant une longue période de temps. Ainsi, tout ce que Bill a vu, c'est une petite fille réservée s'épanouir en une stupéfiante beauté nageant dans le bonheur et il n'arrive pas à comprendre pourquoi je ne désire pas ça.

« Je n'ai pas la force de me battre comme Gabrielle l'a fait. Et Bill n'est pas toi. Tu es différent, Harry. Tu es protecteur, fort, et tu crois aux contes de fées. »

« Aux contes de fées ? »

Fleur hocha doucement la tête. « Tu crois en l'amour comme étant la force la plus puissante de l'univers. Tu désires une princesse que tu puisses aimer et protéger, et qui puisse t'aimer et te protéger en retour. Tu désires la romance la plus magique qui soit.

« Je n'y avais jamais pensé ainsi. » dit lentement Harry.

« Tu es un prince, Harry. Tu es fort, brave, et héroïque. Tu détiens ce pouvoir sur Gabrielle que tu pourrais utiliser selon ton bon vouloir pour lui faire faire n'importe quoi, tout ce à quoi pourrait rêver un homme; tu pourrais lui faire exécuter les actes les plus avilissants et pourtant cette pensée ne t'effleurerait même pas l'esprit. Tout ce à quoi tu t'attacheras sera de l'encourager à être plus indépendante. »

« Je crois que tu me surestimes. » tempéra-t-il doucement. « Mais l'une des choses que j'aime le plus à propos de Gabrielle et son innocence. Je suis plus âgé, plus las des vicissitudes de ce monde, mais elle semble voir la fraîcheur et la beauté qui existe dans chaque chose, et c'est ce que je désire dans ma vie. Je ne laisserai pas cette pureté être souillée – ni par moi, ni par personne d'autre. »

« Et c'est ce dont je suis en train de parler. J'aime Bill, mais comme une femme aime un homme. Pas comme Gabrielle t'aime, ou comme, nous l'espérons, tu finiras par aimer Gabrielle. Je ne peux pas me donner à lui, comme Gabrielle s'est donnée à toi. »

« Et Bill ne peut pas comprendre cela ? »

« Je ne peux pas l'expliquer assez bien en Anglais; il comprend seulement que je ne veux pas de lui. Et son Français n'est pas assez bon pour les concepts que je tente de lui faire comprendre. »

« Gabrielle est en train de lui parler en ce moment. »

Fleur se mit lentement à sourire. « Elle va arranger ça. » déclara-t-elle d'un ton confiant. « Gabrielle sait mieux plus que quiconque ce que cela fait que d'être sous l'influence de la magie de l'Union. J'espère que Bill comprendra. » Elle se tut un moment puis changea de sujet. « Dis-moi, qu'avez-vous fait Gabrielle et toi hier ? Vous étiez tous les deux hors de l'école et Fred m'a dit que vous étiez sortis pour un rendez-vous galant. »


Gabrielle offrit silencieusement à Bill la serviette qu'elle tenait en main et déplaça une chaise qu'elle positionna devant le transat sur lequel il se trouvait. Elle entreprit ensuite de s'asseoir – en prenant grand soin de s'assurer de demeurer hors de sa portée – et l'observa tandis qu'il s'essuyait.

Bill était plus grand que Harry et était plutôt beau garçon. Mais il ne suscitait aucun sentiment en elle, excepté celui d'une amitié sincère commandée par le fait qu'il était l'amour de sa sœur.

Bill termina de se frotter les cheveux et la regarda dans les yeux. « Harry peut être la personne la plus effrayante au monde quand l'envie lui en prend. »

« Pas avec moi. » répondit-elle simplement.

« Non, en effet. » acquiesça Bill. « Pas avec toi. Mais avec quiconque ose te regarder d'une façon qui ne lui plaise pas. »

Elle eut un doux sourire et ne releva pas. Le fait d'être ainsi protégée par son Compagnon était quelque chose qui lui procurait intérieurement un intense sentiment de chaleur.

« Alors, » commença-t-elle sans ambages, « Pourquoi vous êtes-vous disputés, Fleur et toi ? »

Bill détourna les yeux.

« Je t'en prie, » insista-t-elle, « je pense que tu pourrais être amené à voir que j'en sais plus à propos du problème que quiconque ici. »

« Alors pourquoi demander ? » grogna Bill.

« Tu t'apercevras que te renfrogner ne t'amènera pas bien loin. » dit-elle d'une voix douce. « Me dire quel est exactement le problème, d'un autre côté, me permettra probablement de t'expliquer pourquoi Fleur a réagi de cette façon. »

« Elle ne veut pas se Lier à moi. » lâcha avec amertume Bill, en s'enfonçant dans son transat.

« Dis-moi. » dit Gabrielle. « Lui as-tu dit de s'en aller, peut-être avec une certaine brusquerie, durant votre querelle ? »

Bill leva les yeux et hocha la tête, une expression embarrassée apparaissant sur son visage.

« Si Harry me disait de m'en aller, je n'aurai pas d'autre choix que de m'y conformer. Je ne serais pas en mesure de tenir ma place et de continuer à me quereller avec lui. Je serai obligée de partir, même si chaque pas qui m'éloignerait de lui me briserait le cœur, même si je serais terrifiée qu'il ne veuille plus jamais me voir, et que je serais en train de m'éloigner de lui à tout jamais. »

« Quoi ? » s'épouvanta Bill, avec une expression d'horreur sur le visage.

« Si Harry me donne un ordre direct, je suis tenue d'y obéir. Peu importe ce dont il s'agit. Peu importe à quel point cela peut être dangereux, ou à quel point cela peut m'être douloureux, je le ferais sans aucune question, ni aucune hésitation. »

« Mais… »

« Mais quoi ? » argua posément Gabrielle. « Tu demandes à avoir une esclave, alors autant te préparer à prendre correctement soin d'elle. Je suppose que tu tiens à ma sœur ? »

Bill hocha la tête. « Bien sûr que oui. »

« C'est très bien. Cela ne te posera pas de problèmes alors, qu'elle soit incapable de travailler pendant quelques années, puisque tout ce qu'elle désirera et tout ce dont elle aura besoin sera ta personne ? Cela ne te dérangera donc pas le moins du monde qu'elle soit une femme différente de celle que tu aimes ? Cela ne te gêneras donc aucunement que tu sois le centre absolu de son univers et que si tu en venais jamais à te lasser d'elle, qu'elle en perde la raison jusqu'à en mourir ? »

« Tu n'es pas comme ça avec Harry. »

« J'ai été Liée à Harry pendant huit ans. J'ai dû combattre la magie pour regagner mon indépendance, et je n'ai été en mesure de le faire que parce que c'était là le désir de Harry. Je suis sûre que Fleur pourra y parvenir aussi – à la fin. »

Bill se rembrunit et se pencha légèrement vers l'avant, ce qui la fit en retour se pencher vers l'arrière de manière presque imperceptible.

« L'Union provoque cela ? »

Gabrielle opina. « C'est de l'esclavage, Bill, et cela change la Vélane jusqu'au plus profond de son être. Elle tente de nous changer en ce que notre Compagnon désire plus que tout autre chose en ce monde. Le Compagnon a l'énorme responsabilité de prendre soin de la Vélane, parce qu'elle sera totalement dépendante de lui. Bien entendu, nous parlons là des aspects négatifs de la chose. L'aspect positif, est que la Vélane qui s'est Liée à toi, ne te quittera jamais, ne t'abandonnera jamais, et sera toute disposée à faire tout ce que tu souhaites, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur, de la chambre. »

« Mais ca sonne comme – posséder une poupée. » souffla avec effarement Bill, en passant sa main dans ses cheveux.

« Pour un temps, en effet. » acquiesça Gabrielle. « Jusqu'à ce qu'elle obtienne une nouvelle personnalité qui te conviendra point par point ou qu'elle parvienne à récupérer sa personnalité d'origine. »

« Qu'en est-il des disputes ? »

« Il y en aura jamais. Elle sera toujours d'accord avec toi, et ne te dira jamais non. »

« Mais cela voudrait dire pas de réconciliation sous la couette ! » protesta Bill, avant de se mettre à rougir violemment.

« A quoi te servirait une réconciliation sous la couette ? » s'enquit Gabrielle. « Tu aurais des rapports passionnés à chaque fois que tu le désirerais – avec une femme génétiquement conçue pour satisfaire tes humeurs. »

Bill ouvrit la bouche et la referma aussi sec.

« Je ne suis qu'en partie Vélane, et je pense que c'est ce qui m'a aidé à conserver un semblant de ma personnalité d'origine. L'Union Vélane est si profondément inscrite dans nos gènes qu'elle en est indissociable. Etre le Compagnon d'une Vélane requiert une honnêteté et une franchise du plus profond de ton être que la plupart des gens ne possèdent pas. Cela exige d'avoir une nature qui permet de placer en toute sincérité les autres avant soi, une noblesse intrinsèque qui t'empêche d'abuser d'une situation dans laquelle tu détiens toutes les cartes en main. »

« Que se serait-il passé si Harry n'avait pas été Harry ? »

« Je ne sais pas. » murmura Gabrielle. « Et je souhaite ne jamais le savoir. Cette une éventualité qui me terrorise jusqu'aux tréfonds de mon être. »

« Alors, pour nous résumer. » dit Bill, en se renfonçant dans son transat. « Je peux obtenir une Compagne et des séances mémorables sous la couette, mais je perds en contrepartie tout ce que j'aime chez Fleur pendant un certain temps, et lorsque je le recouvre, si jamais j'en viens à le recouvrir, il se peut que cela soit différent, et à ce stade, il sera déjà trop tard. Je serai complètement responsable d'elle – et j'éprouverai constamment l'accablante culpabilité que savoir qu'elle l'aura fait pour moi susciterait en moi. »

Gabrielle hocha la tête.

« Et tu as fait cela de ta propre volonté, malgré tout ? »

Elle eut un maigre sourire. « En effet. J'aime à comparer cela au jeu Moldu de la Roulette Russe mettant en jeu ma propre existence, seulement pour le rendre plus intéressant, j'ai cinq balles dans le six-coups. Mais au fil des jours qui passent, l'issue qui commence à se dessiner semble indiquer que le percuteur a frappé la partie vide du barillet. »

« Belle analogie. » commenta Bill avec un petit sourire. « J'ai été un peu égoïste, n'est-ce pas ? »

« Tu ne connaissais pas tous les faits. »

« Je pense que si. » confessa Bill, en se frottant la nuque avec embarras. « Mais je n'ai réellement prêté attention qu'à la partie où elle disait 'Non'. »

« Alors, » commença Gabrielle d'une voix aussi innocente que possible, « tu vas aller t'excuser auprès de Fleur avant d'aller vous réconcilier tout à fait sous la couette ? »

Bill leva les yeux vers elle et se mit à rougir avec plus de violence encore que précédemment.

« Allez viens. » rit-elle doucement. « Je pense que Harry et Fleur en ont fini. »

« Comment peux-tu le savoir ? »

« Je peux le sentir rire. »

Bill acquiesça et entreprit de la suivre jusqu'à l'intérieur de la demeure. Alors qu'ils atteignaient le haut des escaliers, Bill tendit le bras pour toucher son épaule, mais en sentant sa main s'approcher d'elle, elle se déroba prestement.

Il afficha une expression perplexe.

« Cela fait partie de l'Union. » expliqua-t-elle doucement, mais sans s'excuser. « Je ne veux pas qu'aucun homme me touche excepté Papa, et Harry. »

« Je voulais juste dire 'merci'. » dit Bill. Il eut un léger sourire. « Cela explique donc pourquoi tu as toujours été si peu démonstrative. »

« C'est chose difficile dans une famille qui croit ferme aux marques d'affection physiques, mais je m'en suis accommodée. » Elle ouvrit la porte de la chambre de Fleur et s'arrêta net.

« Et, » riait Harry, « elle m'a regardé avec l'expression la plus adorable qu'il m'ait été donné de voir et a dit d'une voix complètement sérieuse, 'Parce qu'on aurait dit que quelqu'un s'est donné beaucoup de mal pour frire des pommes de terre autrefois parfaitement respectables afin de leur enlever tout ce qui les rendait saines et bonnes !' »

Fleur rejeta sa tête en arrière et éclata d'un rire cristallin.

« On révèle mes secrets, à ce que je vois ? » s'enquit Gabrielle, un sourcil haussé.

« Ouaip. » répondit Harry avec un sourire espiègle. Ses yeux se levèrent vers Bill, et il hocha la tête en se mettant sur ses pieds. « Viens donc, Gabby, laissons-les à leur intimité. »

Elle lui sourit et opina du chef.

Il sortit de la pièce après elle et referma la porte derrière Bill. « Fleur m'a parlé en détails de ce que tu as dû endurer en grandissant. » lui révéla-t-il.

Elle grimaça. « Je ne veux pas de ta pitié, Harry. »

« Que dirais-tu de mon admiration ? » demanda-t-il.

Elle tourna la tête vers lui et le regarda avec curiosité.

« Je n'ai pas pitié de toi, Gabby. Je sais ce que c'est que de combattre la magie, toute la force de volonté que cela exige, et réussir à te construire tout en la combattant est rien moins qu'impressionnant. »

« Merci » dit-elle, en baissant les yeux tandis que son cœur battait la chamade sous l'effet de l'éloge que lui faisait son Compagnon.

« Et si nous passions la matinée avec tes parents pour ne retourner à l'école que cet après-midi ? »

« Ce serait formidable. »

Il tendit les bras et la prit dans une tendre étreinte.

Elle soupira de bonheur et se blottit contre lui. Elle leva la tête lorsqu'elle entendit un gloussement sonore suivi par un bruit sourd en provenance de la chambre.

« Réconciliation sous la couette. » souffla-t-elle malicieusement.

Harry grogna et agita sa main, en murmurant un sort de mutisme. Il lui fit ensuite descendre les escaliers et la mena jusqu'au salon, où Jean était occupé à lire le journal, tandis qu'Aimée passait en revue ce qui semblait être le journal Anglais du Financial Times – d'après la couleur rose saumon caractéristique de l'éditorial.

Harry prit place sur le canapé, et elle s'assit à ses côtés, avant de se blottir contre lui. C'était ce dont elle avait rêvé pendant tant d'années, être en mesure de s'asseoir nonchalamment à côté de son Compagnon. Elle devait se faire violence pour s'empêcher de sourire comme une idiote.

« Sont-ils de nouveaux heureux ? » interrogea Aimée tandis qu'elle repliait le journal et le déposait sur une petite table qui lui était mitoyenne.

« En effet. » acquiesça Harry.

« Et au moment où nous parlons, ils s'excusent en personne. » ajouta Gabrielle avec un sourire.

Aimée haussa les sourcils. « Si je comprends bien, je vais devoir éviter cet étage pendant un moment ? »

« Non; Harry a appliqué un sort de mutisme pour eux. »

« Ma fille est une hypocrite. » soupira Aimée. « Elle oublie de lancer l'enchantement, et ce n'est qu'une malencontreuse erreur – Jean et moi l'oublions et nous nous rendons coupable d'être instigateurs d'une vindicte scandaleuse ayant pour objectif premier de la rendre folle. »

« Je ne sais pas comment répondre à cela. » dit Harry d'une voix embarrassée. « Aussi, vais-je changer de sujet. »

« Merci. » souffla avec gratitude Gabrielle, qui sentait ses propres joues s'embraser.

« Est-ce que c'est l'équivalent magique du Financial Times ? » demanda-t-il en montrant le journal reposant sur la table basse.

« Bien sûr. » confirma Aimée. « J'aime garder un œil sur l'évolution de nos stocks ainsi que de nos actions. »

« J'aime le faire aussi. » approuva Harry. « Bien que je doive avouer avoir eu besoin de deux bons mois d'études pour comprendre la signification de tout ce qui y est inscrit. »

« Quand avez-vous fait ça ? » s'enquit Jean, en repliant son propre journal et en se joignant à la conversation.

« Durant nos voyages sportifs, comme pour la plupart des choses auxquelles je me suis adonné. »

« Que faites-vous vraiment lorsque vous êtes en tournée ? » voulut savoir Gabrielle.

« Normalement, nous nous levons vers six heures, tout particulièrement si nous nous trouvons dans un endroit au climat chaud, puis nous prenons un petit déjeuner bien copieux. Nous nous détendons ensuite pendant une demi-heure, puis nous nous rendons au terrain d'entraînement. On y passe d'ordinaire des heures à faire des exercices de vol, parce qu'à ce stade, nous sommes normalement en pleine forme physiquement, et tout ce dont nous avons besoin est de l'entretenir. Et une fois l'heure du déjeuner arrivée, nous sommes libres de faire ce que bon nous semble durant le reste de la journée.

« J'ai pour habitude d'aller visiter les environs avec certains de mes coéquipiers, et le soir, je passe le temps à me reposer dans ma chambre d'hôtel, en m'occupant comme je le peux. »

« Cela paraît quelque peu ennuyeux. » commenta Jean.

« Certains parmi les jeunes joueurs ont pour habitude de se rendre dans des boîtes de nuit pour, eh bien, euh, fraterniser avec les fans. J'ai voulu essayer une fois et j'ai dû exécuter un Transplanage combiné avec un sort de mémoire pour m'en sortir avec mes vêtements sur moi. Les fans se sont avérées être un peu enragées. »

« Cela n'a rien de surprenant. » le taquina Gabrielle. « Harry Potter, Dieu du Quiditch, en publique et à découvert, rien que pour toutes ces filles. »

« Attends un peu d'être en publique avec moi. » rétorqua Harry avec un sourire. « Et d'être la cible des ragots les plus vils. »

« Ils n'auront aucune once de vérité. » répondit-elle calmement. « Enfin, certains d'entre eux seront probablement vrais, mais cela ne sera aucunement leurs affaires. »

Harry secoua sa tête et se mit à rire.

« Vous semblez bien plus à l'aise entre vous, tous les deux. » nota Aimée.

« Je pense que nous avons résolu un bon nombre de choses entre nous, hier. »

« Ce qui n'a pas empêché Harry et Jean d'avoir quelques soucis de testostérone ce matin. » révéla Aimée à Gabrielle, une lueur taquine brillant dans ses yeux.

« Papa. » soupira Gabrielle.

« Pourquoi est-ce que c'est moi que tu blâmes ? » protesta Jean, en levant les mains au ciel.

« Parce que Harry n'initie jamais ce genre de choses, il ne fait que réagir. » dit-elle simplement.

« Tu demeures tout de même ma fille. » se défendit Jean avec un haussement d'épaules. « Je maintiens à mon propre compte la prérogative d'agir en tant que ton père en tout temps et en toute occasion. »

« Et j'aurais pu mieux m'y prendre de mon côté. » intervint Harry. « Cependant, nos ballons d'orgueil mâle ont été parfaitement éclatés par Aimée. Je ne sais ce qu'il en est de vous, Jean, mais je n'ai plus ressenti ce genre de contrition depuis que j'ai quitté Poudlard et ma condition d'élève. »

« Je suis mariée à elle. » déclara Jean. « Je le ressens tout le temps. »

« Eh bien, je vous offrirais bien mes condoléances, mais en toute franchise, tout homme qui possède quelqu'un comme Aimée à ses côtés n'a nul besoin de la sympathie d'autrui à cet égard. »

Jean eut un petit rire et acquiesça. « La meilleure décision de ma vie. » approuva-t-il.

Aimée se mit à rougir adorablement et détourna modestement le regard.

« J'ai toujours su que j'aurais à tomber amoureux de quelqu'un de spécial. » poursuivit Jean, en regardant tendrement son épouse. « Elle aurait à comprendre que toutes filles que nous aurions seraient Vélanes, et qu'elles seraient de redoutables terreurs à élever. »

« Je n'étais pas une terreur. » protesta Gabrielle avec un sourire.

« C'est cela, mademoiselle. » fit Jean avec un ton incrédule dans sa voix. « Bien entendu, il ne m'a pas été loisible d'avoir vraiment le choix en ce qui concerne mon mariage avec Aimée. »

« Oh, vraiment ? » s'enquit délicatement Aimée.

Jean hocha la tête. « Aimée était ma quatrième petite-amie. »

« La cinquième, en fait. » renifla Aimée.

« Très bien, très bien, la cinquième. » grommela Jean. « Quoi qu'il en soit, j'en avais amené quelques unes à la maison, pour les présenter à ma mère, et elle les avait toutes congédiées en un instant, tout en ayant soin de me faire grâce de quelques commentaires bien sentis sur mon intelligence abyssale qui se laissait attirer par de tels papillons frivoles.

« J'ai amené Aimée à la maison pour la première fois. »

« Et j'ai passé tout le trajet à être avertie au sujet de sa mère. » intervint Aimée.

« En effet. » acquiesça Jean. « Et quand nous sommes entrés dans la maison, la première chose que prononça Maman, fut 'Une autre de plus, Jean' ? »

« J'étais sur le point de répondre, quand Aimée se positionna devant moi, et la regarda dans les yeux.' Je ne suis pas une autre de plus,' a-t-elle dit d'une voix glaciale, 'je suis la dernière.'

« Maman l'a fixée du regard, et pendant une seconde, j'ai pensé qu'une scène d'une violence rare allait s'ensuivre. Personne n'avait jamais parlé ainsi à Maman auparavant. »

« Que s'est-il passé ? » pressa Gabrielle qui était suspendue à ses lèvres.

« Maman s'est retournée vers moi et a dit « Epouse, cette fille, Jean-Sébastien, parce que tu ferais la plus grosse erreur de ta vie autrement. »

Harry et Gabrielle rirent aux éclats.

« J'ai toujours beaucoup apprécié la mère de Jean. » déclara Aimée avec un sourire. « Elle avait cette merveilleuse franchise qui la caractérisait et était plus que disposée à répondre à mes questions au sujet des Vélanes, et elle fut d'une grande aide dans l'éducation de Fleur et Gabrielle. »

« Malheureusement, elle nous a quittés l'année dernière. » soupira Jean. « Elle m'a eu un âge avancé, et était très âgée. »

« Je suis désolé. » dit doucement Harry.

Gabrielle plaça sa main sur la jambe de son Compagnon, et entreprit de la caresser avec douceur. « Maman et Nanny se ressemblaient énormément. » dit-elle avec un sourire. « Et lorsqu'elles se querellaient, ce qui arrivait très rarement, la seule chose que nous pouvions faire était de nous cacher. Fleur et moi nous cachions sous le bureau de Papa. »

« C'était donc là que vous alliez ? » s'étonna Jean. « Je me le suis toujours demandé. Personnellement, je faisais des promenades prolongées autour de la demeure. »

« Nous n'étions pas aussi terribles. » protesta Aimée.

« Non, » acquiesça Jean. « Ce qui était vraiment terrible, c'était les querelles que Gabrielle et toi aviez à propos de… » Il se tut brusquement, comme s'il réalisait subitement qu'il en avait trop dit.

« A propos de mon désir de me rendre auprès de Harry. » termina Gabrielle d'une voix douce.

« Tu sais que cela n'aurait pas marché ? » lui demanda avec douceur Harry, en se tournant vers elle afin de la regarder dans les yeux.

« Je le sais à présent. » soupira-t-elle. « Maman avait raison, mais à l'époque, je sentais que tout ce que j'avais à faire était d'apparaître devant toi, tu comprendrais immédiatement la situation, et nous n'aurions plus qu'à porter le problème jusqu'à la chambre afin de le résoudre. » Elle eut un sourire d'ironie désabusée. « Expliquer à une petite fille têtue de dix ans qui n'avait pas encore atteint la puberté qu'elle n'était pas prête, alors qu'elle avait à sa disposition toute ces connaissances dans sa tête et qu'elle éprouvait des sentiments écrasants assaillir son corps, ne fut pas chose facile.

« Impossible même. » acquiesça Aimée avec un sourire.

« Et nous avons cassé tellement de vases durant nos disputes. »

« C'est donc de famille ? »

« Pas toute la famille. » corrigea Jean d'un ton léger.

« Allez-vous rester pour le déjeuner ? » s'enquit Aimée en changeant de sujet avec une adresse consommée.

Harry opina du chef. « Nous avons une séance d'entraînement cet après-midi à laquelle nous devons nous préparer. »


« Comment est-ce que cela se passe pour vous deux ? » demanda Harry, alors qu'il présentait à Fred et George une bouteille d'eau. « Vous passez plus de temps ici que les autres. »

Fred eut une expression légèrement coupable. « Eh bien, » commença-t-il. « Il semblerait que nous ayons trouvé ici une mine d'or non exploitée. »

« Vraiment ? »

« Pour sûr. » approuva George. « Une école entière pleine d'enfants qui n'ont aucune idée de ce que sont les farces et attrapes et qui n'ont jamais eu besoin de nos produits auparavant. »

« Et j'imagine que c'est la raison pour laquelle j'ai dû désenchanter ma nourriture à quatre reprises cette semaine ? »

« Oui. » admit Fred. « Nous sommes en train de vendre nos produits ici, comme première place forte de notre projet d'expansion en France. Avec l'aide que nous procurent Hermione et Gabrielle dans la maîtrise de la langue, l'idée de nous délocaliser en Europe nous apparaît de plus en plus attrayante. Certains des septièmes années nous ont fait part de leur intérêt à travailler avec nous lorsqu'ils quitteront l'école. »

Harry opina du chef. « Bien, avons-nous besoin d'un capital d'investissement ? »

« Non. » répondit George. « Nous avons mis de côté vingt-cinq pourcents de nos profits pour financer notre développement futur. »

« Et si nous n'avions pas fait cela, nous aurions été en mesure de te payer d'avantage que les Cannons. » sourit Fred.

« Je sais. » avoua Harry. « J'ai prêté une grande attention à l'état de vos finances. Qu'est-ce qui vous a pris de faire un premier appel d'offre de vos actions sur le marché ? »

« Nous ne voulons pas le faire, si nous pouvons l'éviter. » déclara George avec sérieux. « Nous n'apprécions pas le fait d'avoir des comptes à rendre à autrui. Notre affaire, repose sur le fait que ce soit Fred et moi qui prenions tous les risques, et y rajouter un homme de loi ne ferait que nous ralentir. Bien sûr, cela pourrait nous permettre de gagner beaucoup d'argent, mais l'argent ne fait pas tout. »

« Mais tu es notre associé. » ajouta Fred, son visage tout aussi sérieux. « Et nous sommes plus que disposés à écouter tout autre avis divergent que tu pourrais avoir sur la question. »

« Détendez-vous. » leur lança Harry avec un sourire. « Je suis d'accord. Si vous avez besoin d'argent, j'y pourvoirai sous la forme d'un prêt à faible taux. »

Fred et George échangèrent un regard et éclatèrent de rire.

« Tu nous a fait peur, pendant un seconde, camarade. » avoua George.

« Ouais. » approuva Fred, en éventant avec un soulagement visible son visage avec sa main.

« Salut, les amis. » lança Olivier de sa voix de stentor en entrant dans la pièce. « Comment ça se passe ici? »

« On ne peut mieux. » répondit George. « Nous sommes en train de réfléchir à une éventuelle expansion en France. »

« Ca me semble être une bonne idée. » commenta Katie, en entrant à son tour. « Et regardez qui j'ai trouvé à errer dans les environs comme des chatons perdus. »

« Angelina, Alicia ! » s'étonna Harry. « Qu'est-ce qui vous amène en France ? »

« Officiellement, nous ne faisons que rendre visite à de vieux amis. » déclara Angelina.

« Et officieusement ? »

« Nous sommes venues donner un coup de main. »

« Vraiment ? »

« Les faucons de Falmouth ont remarqué que les Canons et les Harpies recevaient de la bonne publicité du fait de l'aide que Katie et Ollie t'apportent. Et en tenant compte des fortes prétentions de Flint et des Vagabonds de Wigton quant à l'issue du Tournoi, nous avons été officieusement ordonnées de voir si nous pouvions vous aider à notre tour. »

« Par Merlin, j'en ai des frissons. » s'excita Olivier. « La meilleure équipe que Gryffondor ait jamais produite réunie à nouveau ! »

« Et cela me donne une idée. » murmura Harry d'une voix lente.

« Oh ? » s'enquit Fred.

« Ne pose pas de question. » conseilla George. « Il a cette expression sur son visage qui dit ' je vais faire quelque chose de complètement nébuleux et incompréhensible mais dont on récoltera les fruits juteux d'ici à quelques semaines' »

« C'est vrai. » approuva Fred.

Harry se contenta de sourire et se dirigea vers l'âtre de la cheminée dont le feu crépitait joyeusement, et y déversa une petite quantité de poudre verte. « Olympe. » appela-t-il.

« Oui, Harry ? »

« Comment est votre budget ? »

« Serré. » dit-elle succinctement sans un sourire.

« Dénouez-en les cordons. » répondit-il. « Et amenez-nous six Gallions. »

« Je vais voir ce que je peux faire. » déclara-t-elle d'un ton sec.

« Six Gallions ? » répéta Ollie. « Nous gagnons tous plus que ça en une minute. »

« Bien sûr. » sourit Harry. « Comme George l'a si bien dit, je ne fais que planifier. »

« Très bien. » fit sèchement Katie. « Nous allons vous laisser tous les trois discuter – elles sont déjà prêtes à donner leur serment magique – tandis que nous allons débuter la séance d'entraînement de ce soir. »

« Entendu, faites pratiquer à Gabby ses feintes. »

« Alors, » s'enquit Angelina tandis que les autres quittaient la pièce. « Qu'y a-t-il de si secret pour que tu aies besoin de nos serments magiques ? »

« Si vous pouviez d'abord… » commença Harry.

« Oh, bien sûr. »

Et les deux Poursuiveuses de renom firent leur serment sans la moindre once d'hésitation.

« Tout a commencé il y a huit ans… »


« Harry ! » hurla Olivier. « Est-ce que je peux te voir un moment ? »

« Fais une pause, Gabrielle. » l'invita Harry avec un sourire avant de redescendre vers le Gardien qui se trouvait au sol.

Gabrielle le regarda partir avec un sourire et balaya le terrain de Quidditch du regard. Angelina et Alicia bavardaient avec animation tandis qu'elles parcouraient l'enceinte sur leur balai, en ramassant les Souaffles qu'ils avaient utilisés pour l'entraînement.

Katie quant à elle s'employait à enlever les enchantements de précision qui avaient été lancés sur les buts. Sans vraiment réfléchir, elle vola jusqu'à la jeune femme de quelques années son aînée.

« Salut, Gabrielle. Tu commences à devenir une vraie pro. » la complimenta Katie d'un ton jovial.

« Merci. » répondit-elle avec un sourire. « Est-ce que je peux te parler quelques instants ? »

« Bien sûr. » accepta Katie en agitant sa baguette vers leur dernier but. Elles descendirent ensuite au sol et se rendirent dans le bureau de Harry.

« Qu'y a-t-il ? » interrogea Katie, en se perchant sur le bord du bureau.

Gabrielle humecta nerveusement ses lèvres. « Tu es au courant du Lien que je partage avec Harry, n'est-ce pas ? Et que je l'ai eu pendant huit ans ? Il m'a permis d'avoir des aperçus de la vie de Harry, pendant qu'il grandissait. »

« Uh-huh. » fit Katie, son langage corporel changeant du tout au tout, adoptant une posture défensive.

« Eh bien, certaines choses m'échappent. » dit-elle lentement. « Tu semblais surprotectrice envers Harry, au-delà même de l'amitié, et eh bien, quelque chose à propos de toi fait réagir le Lien. » Elle leva les yeux et accrocha le regard de Katie. « Es-tu l'autre femme avec laquelle Harry a passé la nuit ? »

Katie se mit lentement à rougir et descendit faiblement du bureau pour aller se laisser choir sur un fauteuil avant d'enfouir sa tête dans ses mains.

« Katie ? » s'inquiéta Gabrielle, en s'approchant d'elle. Elle ne s'était pas attendue à obtenir ce genre de réaction.

« Qu'est-ce que Harry t'a dit ? »

« Il a confirmé ce que je savais déjà – qu'il avait été intime avec quatre femmes, mais rien de plus. Il a tenté de le dissimuler, en statuant qu'il y en avait eu que trois, étant donné qu'il s'était donné beaucoup de mal afin de garder cette quatrième relation secrète. » répondit Gabrielle. « Mais à chaque fois qu'il était intime avec quelqu'un, je le savais – le Lien me rendait malade et apathique, et je restai étendue dans mon lit toute une journée durant, complètement terrifiée à l'idée que j'allais perdre Harry avant même d'avoir eu la chance de le voir en tant que mon Compagnon. »

Katie hocha la tête et eut un sourire amer. « Il a gardé notre relation secrète. » confirma-t-elle. « Jusqu'à quel point en sais-tu sur ce qui s'est passé entre nous ? »

« De la part de Harry ? Rien du tout. »

Katie passa nerveusement ses doigts dans ses cheveux. « Tout avait si bien commencé. » souffla-t-elle dans un murmure à peine audible, presque pour elle-même. « Nous nous étions croisés dans un bar. Il avait voulu sortir pour une soirée et j'étais sortie avec mes coéquipières. Le garçon qui m'accompagnait n'avait eu besoin que d'un regard vers Melissa, mon amie Vélane, pour me fausser compagnie en un clin d'œil. Harry et moi, nous sommes mis à discuter, en relatant à l'autre nos rendez-vous les plus désastreux, et en fin de soirée, il m'a raccompagnée à la maison. Nous étions tous les deux un peu pompettes. Je l'ai invité à entrer, mais tu peux deviner ce que Harry à répondu. »

« Non. » suppléa Gabrielle.

« Exactement. » soupira-t-elle. « Mais nous nous sommes revus à plusieurs occasions, soit à mon domicile dans le Somerset, ou à son appartement à Londres. » Katie s'interrompit et leva les yeux vers Gabrielle. « Sais-tu quelque chose à propos de ce qui s'est passé ? »

« Je recevais des flashs et des sensations provenant de Harry, à chaque fois qu'il était en proie à des émotions intenses. Mais jamais assez pour voir ce qui se passait réellement, cependant. » Gabrielle marqua à son tour une pause, et reprit d'une voix douce. « Tu as un Souaffle tatoué sur le bas du dos, et tu préférais l'avoir dans cette position, tandis qu'il préférait être face à face. »

« Les sensations étaient beaucoup plus intenses ainsi. » expliqua Katie. « Ce fut merveilleux pendant un certain temps. Puis j'ai tout détruit. »

« Que veux-tu dire ? »

Les larmes affluaient à présent librement sur le visage de Katie. « J'ai commis beaucoup de choses dont je ne suis pas fière dans ma vie. Mais je n'ai jamais été avec un homme marié, et je n'ai jamais trompé quelqu'un au cours d'une relation. Et j'en attendais de même de mon homme. » Elle s'interrompit encore. « C'était la semaine avant la finale de la Coupe de la Ligue. J'ai accusé Harry de me tromper. »

« Nous nous souciions beaucoup l'un de l'autre, tu sais, mais nous n'avions jamais semblé nous lier plus que cela – la seule chose de remarquable était à porter au crédit des nuits que nous passions ensemble. Alors j'en ai conclu qu'il m'utilisait. Cela me rendait folle – je savais qu'il devait y avoir quelqu'un d'autre. J'étais si hors de moi lorsque je l'ai confronté à ce sujet que je l'ai même accusé de trahir son amitié avec Ron en poussant Hermione à l'adultère. »

« J'imagine mal qu'il l'ait bien reçu. » se navra Gabrielle avec un soupir.

« Il aurait dû me frapper – au lieu de cela il s'est juste contenté de m'adresser ce regard profondément blessé. Je savais que c'était fini. » souffla Katie. « J'aurais tout fait pour ravaler ces mots au moment même ou je les prononçais. »

« Ce n'était pas ta faute. »

Katie demeura silencieuse.

« Il tient encore à toi, tu sais. » poursuivit Gabrielle. « Après la Coupe du Monde, quand il était à l'hôpital, il a espéré que tu viennes lui rendre visite. Ce fut la seule fois que je l'ai senti pleurer. » finit-elle, en laissant ses mots en suspens.

« Je ne me suis jamais excusée auprès de lui, tu sais ? Et quand il m'a invitée ici, d'une certaine manière, ce fut pire encore. Parce que tout ce que je sentais provenant de lui était de l'amitié. » Elle leva de nouveau les yeux. « Je devrais m'excuser auprès de toi aussi. »

« Pourquoi donc ? » demanda Gabrielle avec une sincère surprise.

« Pour avoir touché ce qui t'appartenait manifestement. » souffla Katie, en baissant les yeux au sol. « Pour t'avoir fait tant de mal. »

« Tu n'en savais rien, tu n'aurais pas pu le savoir. Mais si cela peut te réconforter quelque peu, je te pardonne. » dit Gabrielle avec douceur. « Après tout, tu avais raison, d'une certaine manière. »

« Comment ça ? »

« Il y avait une autre femme. Malheureusement, Harry n'avait pas la moindre idée de qui j'étais à cette époque. »

« Eh bien maintenant, il le sait. Je le connais assez pour pouvoir affirmer qu'il t'a dans la peau. »

« Je le rends malade ? » s'enquit Gabrielle avec perplexité.

« Désolée, le sens de cette expression se perd dans la traduction – Harry est amoureux de toi. » précisa Katie.

« Et tu aimerais être à ma place ? »

Katie ferma ses yeux et hocha la tête. « Il n'a rien de commun avec les autres hommes, n'est-ce pas ? Il pouvait faire bouillir mon sang d'un simple regard, et ce qui le rendait d'autant plus efficace était qu'il n'avait aucune idée de l'effet qu'il me faisait. Il est si magnifique; cette une beauté qui provient de l'intérieur même de son être, bien que je ne puisse nier que son corps sculpté par le Quidditch y soit totalement étranger. Il me manque, mais je réalise à présent que je ne l'ai jamais eu. »

Gabrielle prit une profonde inspiration. Elle savait ce que Harry voudrait qu'elle fasse dans une situation pareille, aussi, malgré le fait qu'elle n'eût pas volontairement touché quiconque n'étant pas liée à elle par le sang ou par la magie depuis plus de huit ans, elle s'avança jusqu'à Katie et étreignit doucement la jeune femme brune qui sanglotait.

Elles demeurèrent silencieuses pendant un moment indéfinissable. Nulles autres paroles n'étaient plus nécessaires.


« Fred, George. » appela Gabrielle.

« Vous avez sonné, oh Damoiselle sous l'égide d'un Etre Redoutable ? »

Gabrielle haussa un sourcil.

« Nous avons parlé à Bill. » élabora Fred avec un large sourire. « Il lui a fallu changer de sous-vêtements à deux reprises afin de se remettre de ce dont l'a menacé Harry pour l'empêcher de déverser sa colère sur toi. »

Elle eut un petit rire. « Je voulais vous demander une faveur. Voudriez-vous nous aider dans notre projet de transport de l'école pour le tournoi ? »

« Que désires-tu que nous fassions ? » demanda George. Le ton de sa voix était amical, sans toutefois trahir d'engagement de sa part.

« Nous allons avoir besoin d'effets spéciaux, de feux d'artifices et d'explosions pour rendre la chose d'autant plus spectaculaire. L'argent n'est pas un souci, mais j'ai besoin d'aide afin d'enseigner aux élèves des classes plus basses comment les utiliser, et comment en créer par eux-mêmes. »

« Tu veux que nous travaillions avec des centaines d'élèves et que nous leur enseignions à utiliser nos produits ? » questionna Fred.

Elle opina du chef.

« Combien souhaites-tu qu'on te paie pour une opportunité pareille ? »

« Excusez-moi ? » s'étonna-t-elle

Fred afficha un sourire réjoui. « Cela va être pour nous une immense opportunité de faire de la publicité pour nos produits. La presse du Monde entier sera présente, et cela va énormément décupler nos ventes. Et nous aurons en plus de ça des gamins habitués à utiliser nos produits, donc des demandes futures nous parviendrons également, à terme. C'est un rêve; une occasion qu'on ne rencontre qu'une fois dans la vie. »

Gabrielle se mit à rire et secoua sa tête d'incrédulité. « Contentez-vous seulement d'accepter d'aider. »

« Tu avais notre accord bien avant de le demander. » répliqua aussitôt George. « Par ailleurs, nous apporterons notre expertise ainsi que nos produits à titre gratuit. Ce genre de chose ne se produit pas tous les jours. »

« Merci. Bien que, » hésita-t-elle en baissant la tête et en feignant la nervosité, « j'aie aussi de mauvaises nouvelles à vous annoncer. »

« Quoi donc ? » demandèrent-ils à l'unisson.

« Vous allez devoir prendre le titre de Professeurs Assistants pour pouvoir vous atteler à la tâche. Ce qui signifie que vous deux, les clowns, allez faire partie du corps enseignant ! »

Gabrielle n'oublierait jamais l'expression d'horreur abjecte qui apparut sur les deux visages parfaitement identiques des jumeaux Weasley.


Gabrielle sourit en son for intérieur tandis qu'elle balayait du regard l'immense mer de visages qui se tenait devant elle. Fred et George se trouvaient à sa gauche, et Harry à sa droite. Devant elle, se tenaient les élèves de chaque année, ainsi que la Directrice et quelques Professeurs triés sur le volet. Professeur Idiote n'avait pas été conviée aux festivités.

« Merci à tous d'être venus. » commença-t-elle lentement. « Nous sommes ici pour vous révéler en détails, la manière dont nous allons nous rendre à Poudlard pour le Tournoi de Quidditch à venir. »

Elle put distinguer une vague d'excitation parcourir la foule des élèves. Elle marqua une pause afin de faire monter la tension que l'expectative suscitait chez son auditoire.

« Nous allons travailler tous ensemble afin de transporter Beauxbâtons jusqu'à Poudlard, en un seul morceau. »

Un silence parfait s'installa dans la pièce, avant qu'une cacophonie n'éclate soudainement tandis que tout le monde se mettait à poser des questions en même temps.

Harry fit un pas en avant pour arriver à son niveau et leva sa main.

Tout le monde, y compris les Professeurs, fit promptement silence.

Gabrielle lui lança un regard reconnaissant. « Il y aura trois parties qui composeront cet audacieux fait de magie. Nous allons devoir travailler de concert, tous ensemble, pour le réaliser.

« Les élèves de la première jusqu'à la quatrième année, vont travailler avec nos deux nouveaux Professeurs Assistants. Votre tâche sera de créer des feux d'artifices magiques et autres étalage de jeux de sons et de lumière afin de rendre notre entrée aussi spectaculaire que faire se peut.

« Les élèves des années supérieures vont travailler avec moi afin de pouvoir transporter Beauxbâtons. »

« Et la troisième partie ? » s'écria Claude.

« Le Professeur Potter va créer une brèche dans les protections de Poudlard, que nous pourrons exploiter afin d'entrer. »

« Etes-vous même capable de faire ça ? » s'éleva une voix dans le silence assourdissant qui avait élu domicile dans la salle.

« Oui. » répondit simplement Harry, avec une assurance telle qu'elle fit acquiescer toutes les personnes présentes dans la salle, comme s'il ne venait tout simplement pas d'admettre qu'il était en mesure de réaliser l'impossible.

« Il est extrêmement important que tout ceci demeure secret. » poursuivit Gabrielle. « Nous voulons que tout le monde continue de penser que nous voyagerons en carrosse, afin que ce soit une complète surprise pour eux. Alors n'en parlez à personne, pas même à vos parents. Ceci est pour la fierté de la France, et nous montrerons ainsi au monde entier que nous sommes aussi bons que n'importe quelle autre institution magique existante ! »

Claude fut le premier à sauter sur ses pieds et à se mettre à acclamer son discours, avant d'être très rapidement suivi par les autres.

Elle marqua une pause pour les laisser se calmer un peu. « Nous disions donc, les plus jeunes élèves à ma gauche, les autres à ma droite; commençons si vous le voulez bien. »

Elle se dirigea ensuite en compagnie de Harry vers les élèves les plus âgés qui s'étaient regroupés à l'endroit de la salle qu'elle leur avait désignés. Ils prirent tous place sur des chaises et attendirent patiemment qu'elle prenne la parole.

Elle s'avança jusqu'à un tableau qui se trouvait là et qu'elle avait préparé plus tôt dans la journée et le découvrit. Dessus se trouvait une représentation magique de Beauxbâtons ainsi que de ses sous-sols.

« Avec l'aide du Professeur Potter, j'ai établi les données logistiques inhérentes au transport de l'école jusqu'en Ecosse, au nord du Royaume-Uni. La tâche n'est pas aussi triviale au point qu'il nous suffise seulement de déplacer le bâtiment et ce qu'il contient.

« Nous allons tout d'abord devoir créer une bulle géante autour de Beauxbâtons. Cela sera la tâche des cinquièmes et sixièmes années. Cette bulle nous recouvre dans un champ protecteur afin que tout mouvement extérieur n'affecte en rien ce qui s'y trouve à l'intérieur. Pour toute personne se trouvant dans la bulle, il n'y aura aucune sensation de mouvement. » Elle agita sa baguette vers le tableau et un cercle géant apparut autour du château qui se mit ensuite à flotter, laissant un large trou au niveau du sol.

« Les septième années s'occuperont eux du déplacement de cette immense bulle jusqu'à Poudlard. » Le château se mit alors à se déplacer sur le papier jusqu'à sortir du cadre pour ne plus reparaître.

« La bulle, est bien sûr, invisible aux yeux des Moldus. Cependant, les Sorcières et les Sorciers seront en mesure de l'apercevoir et même voir à travers elle. »

« Une question ! » demanda Henri d'une voix forte. « Cela a-t-il déjà été réalisé auparavant ? »

« Pas à une telle échelle. » répondit sereinement Gabrielle.

« Sur quelle échelle l'a-t-on fait ? »

Elle adressa un regard à Harry qui eut un léger sourire. « Gabrielle et moi avons fait flotter un petit jouet pour enfant ce matin, en utilisant ce procédé. »

« Un jouet ? » répéta avec incrédulité Henri. « Et vous voulez déplacer Beauxbâtons ? »

« La théorie est avérée. » statua Gabrielle d'un ton ferme. « Et une fois que vous avez la théorie, tout ce qu'il vous reste à faire et de pratiquer et y concentrer tous vos efforts. »

« Gabrielle, tu es folle. » soupira Claude. « Mais c'est la raison pour laquelle nous t'avons acceptée comme Préfète-en-Chef. Penses-tu sincèrement que nous sommes en mesure de le faire ? »

Elle se dressa sur toute sa hauteur, ce qui ne constituait pas là un fait aussi intimidant qu'elle l'aurait voulu, et les regarda avec franchise. « Je ne l'aurai jamais suggéré si je n'avais pas pensé que nous étions capable de le faire, et de le faire bien. Je n'admettrai pas que Poudlard et Durmstrang continuent de nous regarder de haut comme ils l'ont fait par le passé. Nous arriverons avec style, nous jouerons au Quidditch comme il est supposé être joué, et nous représenterons la France d'une manière dont elle aura tout lieu d'être fière ! »

« Gabrielle a raison. » déclara fermement Harry. « Si vous travaillez ensemble, vous serez en mesure de réaliser n'importe quoi. La magie est tout autant une question de croyance que d'habilité. Je crois en vous – nous croyons en vous ! »

« Nous ne vous décevrons pas. » promit Claude, tandis que les élèves finissaient d'applaudir et de les acclamer.

« Je sais. » répondit doucement Gabrielle. « Alors, prêts à apprendre une nouvelle forme de magie qui rendra Beauxbâtons mondialement célèbre ? »


« Marjolaine ? »

« Bonsoir, Sibylle. »

« Que puis-je faire pour vous ? »

« Quelque chose se trame, et je me demandais si vous pouviez m'éclairez à ce sujet ? »

« Que voulez-vous dire ? »

« Une réunion de l'école entière s'est tenue ce soir sous l'instigation de cette prétentieuse de Delacour. »

« Dites-moi, pour quelle raison ne l'appréciez-vous pas ? » interrogea Sybille avec curiosité tout en prenant une gorgée de sa tasse de thé à la menthe.

« C'est une petite fille arrogante et gâtée, qui ne devrait même pas être Préfète-en-Chef. Simplement parce que son père est le célèbre Jean-Sébastien Delacour, elle se voit accorder des privilèges particuliers. »

Sybille haussa les épaules. « C'est chose courante chez nous aussi. Drago Malefoy, par exemple, a seulement évité le renvoi à une ou deux reprises parce que son père faisait parti du conseil d'administration. Alors, que s'est-il donc passé lors de cette fameuse réunion ? »

« Je n'en sais rien. » se plaignit Marjolaine Prévoyez. « Je n'ai pas été autorisée à y assister. Depuis que ce maudit Potter est arrivé, les choses sont devenues horribles par ici. Tous les élèves le révèrent, et je ne reçois plus aucun respect. Je pense néanmoins que cela a un rapport avec le tournoi de Quidditch. »

« Il n'a aucun respect pour la valeur de notre enseignement. » approuva Sibylle d'une voix glacée. « C'est une erreur pour laquelle il finira par payer le prix fort, tôt ou tard. Cependant, Albus a mentionné que Beauxbâtons escomptait arriver sans avoir à utiliser le carrosse volant dans lequel ils sont venus la fois dernière. »

« Ce serait fort dommage, s'ils se trouvaient incapables de mener à bien leur petit projet. » lança nonchalamment Marjolaine, tandis qu'un sourire malveillant se dessinait lentement sur son visage.

« Absolument. » approuva Sybille, en lui renvoyant son sourire. « Et affreusement embarrassant. Tout particulièrement si je fais passer quelques rumeurs dans la Presse affirmant que Potter en est l'instigateur – et ainsi quand rien ne se passera, les graines du doute seront semées. »

« Est-ce que les Anglais imprimeront ce genre de chose ? »

« Oh, mais certainement. » assura Sybille avec un geste de la main. « La presse Anglaise adore porter les personnalités aux nues pour mieux les détruire par la suite. Cela satisfait au profond besoin de remettre les gens à leur place qu'éprouve la Psyché Anglaise. »

« Je ferai tout ce que je pourrai pour saboter leur projet. » promit avec ferveur Marjolaine.

« Soyez prudente, cependant. » avertit Sybille. « Potter n'est plus aussi innocent qu'il l'était autrefois, et s'il était amené à découvrir vos plans, il n'éprouvera aucun scrupule à agir en retour. »

« Il n'en reste pas moins qu'un homme. » renifla dédaigneusement Prévoyez. « Je serai aussi prudente que possible. »

 

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