Back to: Harry Potter » Espoir
Reviews (0)
Normal Format

Espoir
Terrain de Quidditch

By Ysfrael

Previous Next


C'était un doux Samedi matin de Septembre; le soleil brillait de tous ses feux, il y avait une douce brise qui soufflait, et l'atmosphère était presque sereine.

Ou du moins, l'aurait-elle été s'il n'y avait pas eu plus de quatre cents étudiants, tous un balai à la main et habillés de pied en cap de tenue de Quidditch, éparpillés en petits groupuscules sur l'herbe verdoyante du terrain.

Harry secoua sa tête alors qu'il les balayait du regard, se sentant un peu dépassé. Il avait annoncé que les essais pour former les équipes de Quidditch de chaque maison se dérouleraient ce jour-ci en ajoutant que l'équipe qui représenterait l'école pour le Tournoi inter-école serait constituée par des joueurs des équipes de maison.

Il ne s'était certainement pas attendu à ce que la moitié de l'école se présente.

Il marcha jusqu'au centre du terrain et fut instantanément rejoint par Gabrielle. Il lui lança un regard curieux.

« Tu as besoin d'un peu d'aide pour l'organisation ? » demanda-t-elle autant qu'elle l'affirma.

Il hocha la tête avec reconnaissance.

Elle sortit sa plume et son bloc-notes. « Alors commande-moi. » dit-elle avec un délicieux sourire.

« Tu me sauves la vie, Gabby. » lui chuchota-t-il avant de se retourner pour faire face à la foule qui se tenait devant eux.

Alors qu'il étudiait la masse d'élèves, Gabrielle dit d'une voix douce. « Je suggèrerais d'appeler les préfets, et ensuite demander à tout le monde de communiquer leur maison et la position à laquelle ils aspirent par leur biais. »

« Ecoutez. » interpella Harry, avec l'aide d'un Sonorus. « Je veux que les deux préfets seniors de chaque maison s'avance jusqu'à moi, en premier lieu. »

Huit élèves furent bientôt alignés devant lui. « Je ne m'attendais pas à autant de personnes. » leur expliqua Harry. « Alors il va falloir nous organiser. Pouvez-vous vous mettre par deux, et je vous enverrai à chacun un groupe d'élèves, en fonction de la position pour laquelle ils postulent, afin que vous enregistriez leurs noms, maison et âge. »

Une demi-heure plus tard, il avait quatre listes de noms d'élèves, et une audience qui le regardait avec un enthousiasme difficilement contenu. Après avoir enseigné une semaine entière, il en avait dégagé un large panel de compétences de vol. Cela allait de ceux qui pouvaient à peine maintenir leur assise sur un balai, aux élèves qui pouvaient sans sourciller rivaliser avec la fine fleur de ce que pouvait offrir Poudlard – ces élèves-là ayant appris à voler par leurs propres moyens et non sous les directives de son prédécesseur.

« Très bien. » dit Harry aux préfets, qui étaient à présent assis dans les tribunes. « Lorsque vous n'êtes pas en train de passer vos essais, je souhaite que vous restiez assis avec moi. Vous allez m'aider à sélectionner les joueurs de chaque équipe. »

Ils hochèrent tous la tête avec enthousiasme.

« Bien. » annonça Harry à la foule d'élèves. « Nous allons faire ça dans l'ordre, donc, est-ce que tous les aspirants Batteurs peuvent me rejoindre dans les airs ? » Il saisit son balai et sauta dessus, glissant le bois entre ses jambes tandis qu'il décollait et s'élevait en trombe en l'air.

Environ soixante élèves le rejoignirent, et il les sépara prestement par maison tout d'abord, puis par paire.

« Le premier jeu est simplement un test de tir. » leur informa-t-il. Il sortit sa baguette et créa trente cibles en bois au fin fond du terrain. Il invoqua ensuite à l'aide du sortilège d'attraction une grande boîte qui se trouvait au sol. « Voici des Cognards d'entraînement. » expliqua-t-il. « Ils sont ensorcelés pour ne pas frapper tout le monde, et de retourner à leur position initiale dès qu'ils ont atteint la cible. Tout ce que je veux que vous fassiez, c'est de travailler avec votre coéquipier pour toucher les cibles. Des points supplémentaires seront attribués pour la force de la frappe ainsi que la précision. »

Avec le signal de départ donné et les acclamations des élèves qui regardaient depuis la terre ferme, les Batteurs se mirent à frapper les Cognards avec entrain.

Il survola de plus près les candidats qui s'employaient, les observant avec attention, et il alla flotter à côté de Gabrielle et des Préfets. « Concentrez-vous sur les couleurs de votre maison. » leur lança-t-il. « Je veux réduire le nombre à seize après cette épreuve, alors éliminez toutes les personnes qui ne sont pas au niveau. »

Il s'envola de nouveau vers les candidats, survolant les paires à l'œuvre, et se faisant son propre jugement en passant. Il organisait délibérément les tests de la même façon que ceux qu'il avait l'habitude d'instaurer durant les Camp d'été de Quidditch; bien qu'en ces occasions, il se concentrait exclusivement sur les Attrapeurs en herbe.

« Stop ! » hurla-t-il après dix minutes. Il attira tous les Cognards vers lui et les retourna au sol. « Ensuite, » continua-t-il, « nous allons tester vos compétences de vol. » Il leva ses mains et une série de petits obstacles en plastique s'élevèrent dans le ciel. « Je veux que vous voliez à travers ce parcours, et une fois au bout, vous devez frapper le Cognard sur une seule cible. Comme ceci. »

Il emprunta une batte de l'un des élèves et vola à travers le parcours, évitant et survolant quelques obstacles. Ce genre de choses était une simple formalité pour lui, et à la fin du parcours, il visa avec soin et frappa le Cognard. La balle s'envola promptement à grande vitesse et manqua la cible de plusieurs mètres.

« Et ça, » cria-t-il à l'audience, « c'est la raison exacte qui explique pourquoi je suis un Attrapeur, et non pas un Batteur. Claude, tu es le premier. »

Il rendit la batte à l'élève qui la lui avait prêté et s'éleva plus encore dans le ciel, afin d'observer à la fois leur forme sur le balai et leur performance de frappe.

Chez les Cannons, les Batteurs étaient tenus de faire ce genre d'exercices avec un bandeau recouvrant leurs yeux.

Après qu'ils furent tous passés, il redescendit et se positionna en face des candidats. « Un dernier test, et vous aurez fini. » leur déclara-t-il avec un sourire. « Vous avez tous fait du bon travail jusqu'à présent. » Dans un plongeon subit, il redescendit au sol, inversa sa trajectoire d'une boucle inversée gracieusement effectuée, et ramassa un sac sans même ralentir avant de retourner vers eux.

Il ouvrit le sac et passa deux Cognards spéciaux aux deux Batteurs les plus précis. « Je veux que vous les envoyiez sur moi. »

« Professeur ? »

« Faites-le juste. » sourit Harry d'un air rassurant, tandis qu'il s'éloignait.

Ils hochèrent la tête et lancèrent les balles en l'air, avant de les frapper de leurs lourdes battes. Les balles foncèrent tout droit vers lui, et il maintint fermement sa position, les laissant ainsi le frapper. C'était comme d'être frappé par un énorme marshmallow.

« Comme vous pouvez le voir. » dit-il. « Ce sont des Cognards spécialement destinés à l'entraînement qui font bien moins mal que les vrais. Donc, le test final est d'éviter de se faire toucher par les Cognards auxquels je vais appliquer un Sort de 'Traque'. Si vous vous faîtes toucher, descendez et atterrissez. Prêts ? » Il n'attendit pas de réponse et lança les deux balles vers les élèves.

Il y eut une panique modérée tandis que les Batteurs tentaient tous de les éviter comme un seul homme, ce qui fit s'écraser plusieurs les uns contre les autres, et les plus lents furent bien vite attrapés et éliminés.

L'un des Cognards vola vers Claude, qui était l'un des Batteurs qui se démarquaient le plus du lot jusqu'à présent. Il l'éloigna de lui en le frappant de sa batte, le redirigeant vers un groupe d'élèves à proximité.

Harry hocha la tête et sourit. Il ne leur avait pas dit qu'ils pouvaient utiliser leurs battes et était ravi que le jeune homme n'ait pas accepté passivement d'être touché comme les autres.

Lorsque que le dernier joueur fut finalement touché, il sourit et il descendit au niveau du sol se maintenant à une petite hauteur des Batteurs à présent sur la terre ferme. « Vous avez tous été remarquables. Nous allons avoir dix minutes de pause à présent, et ensuite ce sera le tour des Poursuiveurs et des Gardiens. »

Des elfes de maisons commencèrent à apparaître avec leur 'pop' caractéristique, menés par Dobby, et ils distribuèrent des boissons à tout le monde. Harry attrapa la bouteille que lui lança Dobby, le remercia d'un hochement de tête, et s'envola vers les tribunes et les Préfets, sautant avec désinvolture de son balai et atterrissant sur ses pieds.

« Vos avis ? » s'enquit-il.

« Nous avons les noms que tu désirais. » répondit Gabrielle pour les autres. « Nous n'étions pas vraiment sûrs de tes critères, alors nous leur avons décerné des points pour chaque épreuve. »

Il prit la liste et la contempla, les noms correspondants à ses notes mentales – bien que dans un ordre différent. Il emprunta distraitement la plume de Gabrielle et raya quelques noms et ajouta quelques-uns des siens. C'étaient les noms des élèves qui n'avaient pas été les meilleurs voleurs, ou même les meilleurs frappeurs, mais ils avaient fait preuve du plus grand enthousiasme; il pouvait leur enseigner les autres compétences, mais l'enthousiasme devait venir de leurs cœurs.

« Combien d'entre vous vont passer les tests de Poursuiveurs ou de Gardiens ? » demanda-t-il aux Préfets. Tous levèrent leur main.

« Très bien. » acquiesça-t-il lentement. Cela allait rendre son travail un peu plus difficile. « Gabrielle, viens avec moi. » instruisit-il. « Nous ne pouvons donner à quiconque un avantage déloyal. » expliqua-t-il aux autres, et il saisit son balai, sautant de son siège pour atterrir directement dans les airs.

Il se retourna, observant Gabrielle tandis qu'elle posait un pied sur le bord des tribunes, montait son balai d'un geste fluide, avant de le rejoindre dans les airs.

« Nous allons faire ça en deux groupes. » lui informa-t-il, tandis qu'ils stationnaient en altitude. « Je présume que tu en sais plus à propos du Quidditch que tu en as laissé paraître ? »

Elle rougit légèrement, laissant poindre une feinte coloration sur ses joues. « J'ai vu quelques matchs. » admit-elle.

« Bien. » commenta succinctement Harry. « Nous allons faire des exercices similaires. Pour commencer, nous lancerons les Poursuiveurs par groupe de trois contre les Gardiens. Nous examinerons la capacité de vol, de lancer, et pour les Gardiens, le positionnement, et bien entendu, l'habileté à arrêter les tirs. Ne te soucie pas du nombre de buts inscrits ou concédés, cela n'a aucune importance pour le moment. »

Gabrielle opina du chef.

« Les Poursuiveurs et les Gardiens, dans les airs. » hurla Harry, et une minute plus tard, une vague géante de personne s'élevait devant lui. « Les Poursuiveurs, divisez-vous en groupe de trois. Les Gardiens, à ma droite. »

Cela prit quelques minutes de plus pour que tout le monde soit à sa place.

« Pour commencer, » dit Harry, « nous allons faire un petit jeu. Chaque Gardien devra protéger un lot d'anneaux, et un groupe de Poursuiveurs tentera de marquer contre lui. » Il agita sa main, et des groupes d'anneaux apparurent dans tout le stade. Les Gardiens s'envolèrent vers eux, s'en attribuant chacun un.

« Harry. » intervint Gabrielle. « Il ya deux équipes de plus que de Gardiens. »

« Claude, Henri. » héla Harry à l'intention des élèves au sol. « Vous allez faire les Gardiens pour donner un coup de main. »

Les deux garçons s'élevèrent dans les airs et se rendirent aux anneaux vides.

« Rappelle-moi de leur donner un mérite plus tard. » dit doucement Harry à Gabrielle. « Tu gardes un œil sur les groupes de gauche, je m'occuperai de ceux de droite. » Il marqua une pause avant de hurler. « Commencez ! »

Il s'éleva et observa avec attention, s'assurant de bien examiner chaque groupe de Poursuiveurs et de Gardiens, notant mentalement les noms des personnes qui se révélaient être les plus prometteurs.

Après les tirs, il donna à tous les groupes un test de vol et le fit suivre d'une course de vitesse pour chacun des Poursuiveurs.

« Très bien. » s'écria-t-il. « Les Poursuiveurs et les Gardiens, au sol. Les Attrapeurs, c'est à vous ! »

Les Attrapeurs constituaient le groupe le plus petit, quelque chose qui le comblait de satisfaction. Il commençait à avoir faim, et l'heure du déjeuner approchait à grands pas.

« C'est le groupe qui m'est le plus familier. » sourit-il aux élèves devant lui. « Alors nous allons commencer par quelque chose d'agréable et de simple. Une course en aller-retour jusqu'au bout du terrain. »

« Est-ce qu'on peut faire un Potter-Flip ? » hurla l'un des élèves.

Harry grogna dans sa barbe.

« Qu'est-ce qu'un Potter-Flip ? » s'enquit un autre.

« Je vous montre. » dit Harry en secouant sa tête. Il décolla, se dirigeant jusqu'au bout du terrain. Une fois arrivé au niveau des buts, il abaissa son pied, l'accrocha en haut de l'anneau du milieu, et s'arc-bouta sur son balai. Le résultat de ce geste fut qu'il jaillit de l'intérieur de l'anneau, la tête en bas et dans la direction opposée, aussi vite qu'il était arrivé.

« Je ne le recommanderais pas, cependant. » dit-il avec franchise une fois revenu devant les élèves. « Si vous ne vous penchez pas vers l'avant au moment exact, vous pouvez perdre un pied. »

Il y eut le son d'un audible déglutissement en provenance des élèves.

« Donc, faites juste ce dont vous avez l'habitude. Prêts ? Allez-y ! »

Il s'éleva en hauteur et dissimula un sourire. Gabby était en tête, ses longs cheveux blonds flottant derrière elle en une sublime trainée dorée. En atteignant le bout du stade, elle exécuta une parfaite Vrille renversée et entama le chemin de retour, augmentant davantage son avance. Les autres exécutèrent une variété de virages – aucun ne tenta le Potter-Flip – et entreprirent de leur mieux de la suivre.

« Excellent. » applaudit-il. « A présent nous allons faire quelques exercices de plongée en piqué. » Il se baissa, et transforma une grande zone d'herbe en un épais bloc moelleux, puis il créa un rayon de lumière à environ deux mètres au dessus du bloc. Il retourna à sa position initiale en face des élèves et s'adressa de nouveau à eux. « Tout ce que vous avez à faire est de plonger à toute vitesse, passer sous le rayon, et revenir ici. »

« Michaela, tu es la première. »

La jeune fille, qui semblait être en première ou deuxième année, acquiesça, avant de plonger, de toute la vitesse de son balai. Les élèves qui les regardaient depuis la terre ferme commencèrent à l'acclamer. Elle tenta de redresser mais évalua légèrement mal la distance, et s'écrasa contre le matelas. Elle rebondit un peu, avant de terminer sa chute, l'air hagard.

Harry descendit à son niveau et l'aida à se relever.

« Est-ce que ça va ? »

Elle acquiesça, ses yeux écarquillés.

« Ne t'inquiète pas. » la rasséréna Harry. « Tu as fait preuve de beaucoup de bravoure en y allant à toute vitesse. »

Elle se mit lentement à lui sourire.

« A présent, remets-toi sur ton balai et remonte jusqu'aux autres. »

Elle opina du chef, et remonta sur son balai avec des gestes encore mal assurés, et s'envola pour reprendre sa place parmi les autres aspirants Attrapeurs.

« Anton, à toi ! »

Quand tout le monde eut essayé, Harry relâcha les vifs d'or et demanda aux Attrapeurs de les lui ramener.

Il s'éleva une nouvelle fois en hauteur et se mit à observer les performances des élèves. Certains volaient aléatoirement d'un endroit à un autre, leur tête toujours en mouvement, tandis que d'autres se concentraient sur des zones spécifiques. Michaela, comme si elle était déterminée à se racheter pour son erreur de vol quelques instants plus tôt, fut la première à en attraper un – dans un mouvement piqué qui n'aurait pas été déplacé dans un match Professionnel s'il avait été effectué au double de sa vitesse – et revint vers lui le vif à la main.

« Bien joué. » la congratula-t-il. « Prends une place dans les gradins. »

Elle afficha un sourire rayonnant et acquiesça, avant de descendre s'installer comme il lui avait été indiqué.

Gabrielle fut la seconde à attraper un vif, et cela ne prit que dix minutes supplémentaires pour que le reste des petites balles évasives soit capturé et lui soit retourné.

« Très bien. » hurla-t-il à travers les vents d'altitude. « Tout le monde dans les tribunes. »

Il flotta devant eux, contemplant tous leurs visages enthousiastes et il sourit légèrement. Cela avait été beaucoup plus divertissant qu'il s'y était attendu.

« Vous avez tous été remarquables ce matin, mais malheureusement, il n'y a pas assez de places dans les équipes pour vous tous. Aussi, pendant que vous déjeunerez, je vais délibérer sur les personnes qui seront admises à la session de cet après-midi. Vous avez tous, sans exception, fait de votre mieux et vous m'avez impressionné au-delà de tout ce que j'aurais pu imaginer. Alors si vous n'êtes pas admis cette fois-ci, entraînez-vous, et tentez de nouveau votre chance l'année prochaine. A présent, à table ! »

Il y eut une petite acclamation de la part des élèves, alors qu'ils redescendaient au sol pour s'installer aux larges tables que les elfes de maisons avaient installées pour l'occasion.

« Comment se débrouillent-ils jusque-là ? » interrogea Madame Maxime après qu'elle l'eut rejoint dans les tribunes.

« Très bien. » répondit Harry. « Il y a énormément de talent ici. La plupart n'est pas développée, mais le potentiel est là. Nous avons juste à le faire surgir. »

« Je dois dire que je suis impressionnée par le travail que vous avez abattu ce matin. Je ne m'attendais pas à ce que la réaction soit aussi populaire. »

« Moi non plus. » approuva Harry. « Gabrielle a été inestimable. »

« Ce qui est l'une des raisons pour lesquelles elle est Préfète-en-Chef. » affirma Olympe. « Ses compétences d'organisation sont exemplaires. »

« Et elle sait voler aussi. » ajouta Harry avec un sourire. « Je la veux comme Attrapeuse pour l'équipe de l'école, mais seulement si elle continue à exceller. Je me dois d'être juste à ce propos. »

« Je n'en attends pas moins de vous, Harry. »

« Fred, George, Ollie, et Katie ont tous accepté d'aider. » continua Harry, alors qu'il achevait de trier ses notes sur les Attrapeurs. « Ils sont présentement en plein apprentissage intensif de la langue française avec Hermione. »

« Excellent. » sourit Olympe. « Je dois admettre ressentir un brin d'excitation à propos de toute cette affaire. »

« Si ce n'était pas à Poudlard, il en irait de même pour moi. » maugréa Harry. « Mais comme ce n'est pas modifiable, nous aurons juste à nous assurer de faire mieux que ce qu'on attend de nous. »

« Je suis sûr que ce sera le cas, Harry. J'ai grande foi en vous. »

« Très bien, j'ai besoin de discuter avec Gabby à propos des Poursuiveurs et des Gardiens. »

« Gabby ? »

Harry eut un bref sourire. « Seulement en privé. »

Elle hocha lentement la tête avant de sourire. « Quel est le plan pour cet après-midi ? »

« La même chose à peu de choses près seulement en plus petits groupes : je commencerai à leur faire faire quelques exercices d'entraînements dignes de ce nom, et de là, je serai en mesure de réduire le nombre à quatorze personnes par maison. »

« Réserve ? »

« Les blessures dues au Quidditch sont monnaie courante, en effet. »

« J'ai noté que vous étiez très attentif ce matin à vous assurer que personne ne se blesse. »

« C'est l'une des choses avec lesquelles les Canons sont très fermes. » expliqua Harry. « Une blessure sur le terrain fait partie du jeu une blessure à l'entraînement, certainement pas. »

« Eh bien, je vous laisse à vos œuvres. » déclara gaiement Olympe. « Si vous avez besoin d'aide, envoyez juste un élève me chercher. »

« Je le ferai. » promit Harry.

Après que la Directrice eut pris congé, Gabrielle vola vers lui et lui présenta une assiette pleine de nourriture avant de s'installer à côté de lui.

« Merci. » dit-il « Chouchoute du prof. » plaisanta-t-il à moitié.

« Tu as entendu ça ? » renifla-t-elle. « Il y a quelques rumeurs, mais je suis toujours la cible des rumeurs, alors ce n'est pas important. Ils ne savent pas que je suis Liée à toi, alors ils sont jaloux du temps que je passe en ta compagnie. Mes amis ne m'appelleraient jamais 'la chouchoute du prof', alors je ne m'inquiètes pas de ça. » elle fit une pause, puis esquissa un léger sourire. « Même si c'est vrai. » souffla-t-elle dans un murmure.

Harry haussa ses sourcils.

« J'ai réussi à choisir un Compagnon qui est devenu mondialement célèbre pour deux raisons différentes. » expliqua-t-elle, ignorant sa propre assertion. « Quand nous serons finalement ensemble, je serai la cible de toutes sortes de rumeurs grivoises et d'insinuations des plus désagréables, alors j'ai le sentiment que je dois m'habituer à ce genre de choses. »

« Confiante, n'est-ce pas ? » dit Harry avec l'ombre d'un sourire.

« Mais certainement. » affirma-t-elle en lui renvoyant son sourire. « Je suis, après tout, irrésistible. »

« Vraiment ? »

« Je l'espère de tout cœur en tous cas. » soupira-t-elle doucement. « Voici la liste de Poursuiveurs et de Gardiens. »

Il hocha la tête, acceptant l'abrupt changement de sujet. Il examina la liste et sourit. « Fantastique. » murmura-t-il. « Nous avons assez de personnes ici pour chaque maison. »

« Ne l'as-tu pas planifié ainsi ? »

« J'ai essayé. » admit-il. « Mais utiliser des rapports comme critère de sélection n'est pas la manière la plus facile pour sélectionner les personnes à fort potentiel. Et bien que je me sois trompé sur quelques personnes, il y avait assez de marge pour me permettre des erreurs. »

Gabrielle acquiesça et ouvrit sa bouche seulement pour la refermer immédiatement après.

Il s'interrompit, un morceau de fromage à mi-chemin de sa bouche. « Qui y a-t-il ? »

Elle haussa légèrement les épaules et détourna le regard.

« Gabby ? »

« Je ne veux pas interférer. » commença-t-elle rapidement. « Mais…eh bien, je voulais qu'on parle de Ron et Hermione. »

« Qu'en est-il d'eux ? » interrogea Harry d'un ton plat.

« C'est de ma faute, pas la leur, pour avoir fait ce qu'ils ont fait. » finit-elle avec précipitation.

Harry cligna des yeux et termina le morceau de fromage qu'il tenait dans sa main.

« Non, ça ne l'est pas. » répliqua-t-il, sa voix toujours glaciale. « Ils avaient un choix. Ce choix était de te conseiller d'aller me présenter directement le problème ou de t'aider. Ils sont mes deux amis les plus proches, et ils savent tous deux pertinemment à quel point je hais être manipulé. Ils ont choisi d'ignorer notre amitié et tout ce que nous avons enduré ensemble pour me mettre dans cette situation. »

« Ils désiraient juste m'aider et te faire sortir de la déprime dans laquelle tu étais plongé. » continua-t-elle bravement.

« Ma déprime n'était pas si sérieuse que ça. » contra Harry. « Et même si cela m'en a peut-être sorti, la décision cavalière de ce qui était bon pour moi, sans même avoir eu la courtoisie de m'impliquer dans cette prise de décision, m'est douloureux. »

« Si ça peut aider. » dit Gabrielle d'une voix douce. « Ron n'a pas apprécié l'idée. Et il nous a prévenus que tu réagirais ainsi. »

Harry eut un demi-sourire et tourna sa tête. « Qu'est-ce que Ron a dit ? »

Le visage de Gabrielle prit une légère teinte rosée. « Il a suggéré de nous présenter, puis que je te flashe un grand coup avec mes pouvoirs de Vélane pour ensuite passer un bon moment ensemble »

Harry eut un petit rire. « Il a dit ça devant Jean ? »

Gabrielle acquiesça. « Papa était secrètement amusé par sa franchise. Mais tu vois, Harry, j'étais responsable pour les avoir mis dans cette situation. Hermione a immédiatement sauté sur la solution finale et désirait seulement qu'elle te soit bénéfique – elle t'aime vraiment beaucoup. »

« Gabby. » soupira Harry. « J'apprécie ta loyauté envers elle et ton courage de m'en parler, mais ce n'est pas la première fois que Hermione a essayé de diriger ma vie, et elle a besoin d'apprendre que je ne suis pas un jouet je ne suis pas quelqu'un avec qui elle peut juste s'amuser. Je suis supposé être l'un de ses meilleurs amis, et je suis ma propre personne. »

« Que vas-tu faire ? » s'enquit-elle doucement.

« Je n'ai pas encore décidé. Je leur parlerai probablement ce soir. » Il fit une pause pendant une seconde et reprit la parole quand une pensée le frappa. « Est-ce que l'Union est la raison pour laquelle tes pouvoirs de Vélane sont différents de ceux de Fleur ? »

« Que veux-tu dire ? »

« Lorsque tu as essayé de m'envoûter la première nuit, cela semblait différent de lorsque Fleur a essayé. »

« Ah oui, c'est en effet pourquoi. Avec moi, tout ce qui a rapport à toi est empli d'émotions avec Fleur, c'était simplement un acte magique. Elle avait seulement un léger désir de le faire, alors que je désirais le faire plus que tout autre chose. C'est naturel pour moi. »

« Attends. » interrompit Harry, en prenant une autre bouchée. « Si c'est naturel, comment vas-tu gérer le fait que tu ne peux pas ? »

« C'est naturel, mais c'est un sentiment merveilleux. La plupart des Vélanes doivent être prudentes avec leurs pouvoirs. Comme un homme se transforme en guimauve à chaque fois qu'elle active ses pouvoirs, elle ne peut jamais se détendre. Spécialement au lit. »

« Oh ? »

Gabrielle baissa légèrement le regard, mordant sa lèvre inférieure. « Imagine que tu sois au lit, et que ton partenaire fasse quelque chose, et que tu sois Envoûté. Un homme avec un esprit faible s'arrêterait instantanément, et se contenterait de rester étendu là. »

« Ahhh. » acquiesça Harry. «Mais je possède mes boucliers d'Occlumancie pour arrêter tes pouvoirs quand ils sont complètement activés. Je n'ai pas tendance à les maintenir en permanence, cependant. »

Gabrielle sourit, le regard toujours abaissé. « Harry. » murmura-t-elle. « Tu ne laisserais jamais quiconque contrôler ton esprit tu es trop fort, trop indépendant. Cela m'émerveille, mais je me retrouve dans une position singulière pour une Vélane. Les rôles sont presque inversés je ne peux pas te persuader comme une autre Vélane pourrait persuader son Compagnon. Je dois venir à toi en tant que ton égal, et cependant, de par ma nature et de par le pouvoir de l'Union, tu pourrais me demander n'importe quoi, et je répondrais oui avant même que tu aies fini de poser ta question. »

« Ca ressemble presque à de l'esclavage. » commenta Harry en fronçant les sourcils.

« La forme la plus profonde d'esclavage qui existe. » acquiesça Gabrielle. « C'est ce qu'est l'Union, d'une certaine manière c'est tout donner à une personne. C'est le pinacle de la confiance et de l'amour. »

« Comment as-tu pu faire ça ? » demanda-t-il d'une voix douce. « Même à huit ans, tu pouvais sûrement comprendre les problèmes que cela causerait. Comment as-tu pu te donner aussi complètement à une personne que tu ne connaissais même pas ? »

« Je l'ai juste fait. » dit-elle avec impuissance. « Et pourtant cela me semblait toujours la bonne chose à faire. Je ne sais pas pourquoi je l'ai fait – je sais juste que j'ai soudainement vu que tu étais unique, que même si tu étais jeune, tu te dresserais toujours pour ce en quoi tu croyais, que tu te battrais toujours pour ceux qui ne le pouvaient pas, et que tu l'emporterais toujours. J'étais émerveillée par toi alors que je posais mon regard sur toi pour la première fois, et ensuite cela m'est juste venu, comme un murmure à travers le vent.

« Je savais que cela ne serait pas facile, mais une fois que cette idée se fut installée dans mon esprit, elle ne voulait pas s'en aller, et même alors, à ce jeune âge, je savais sans aucun doute que je n'allais jamais trouver quelqu'un d'autre aussi fort, noble, et digne de confiance.

« Et après toutes ces années, j'ai une chance au rêve. »

« Une chance au rêve ? »

« A tout. » continua-t-elle, presque comme si elle ne l'avait pas entendu. « Une chance de pouvoir être en mesure d'être moi-même, de pouvoir me laisser guider par la passion, ou la colère, ou le rire, et ne pas avoir à me soucier de te réduire à l'état d'épave. Tu n'as aucune idée de tout ce que cela signifie pour moi, tout ce que cela signifierait pour une Vélane. »

Harry fut silencieux pendant quelques instants, vraiment incertain quant à ce qu'il pouvait répondre à cela. L'idée d'avoir quelqu'un aussi totalement sous son contrôle ne coïncidait pas vraiment. Si c'était le cas, elle aurait cédé à sa proposition lorsqu'il lui avait offert de passer la nuit avec elle, dans sa chambre. Mais, ce qu'elle venait de dire faisait écho à ce qu'il avait lu, seulement avec une touche beaucoup plus personnelle. Il commençait à penser qu'elle n'était pas une Vélane ordinaire, elle-même. Elle semblait un peu trop indépendante et désireuse d'obtenir ce qu'elle voulait pour être aussi soumise.

« Aimée m'a révélé qu'elle est humaine, alors tu n'es qu'en partie Vélane ? »

« Techniquement, oui. Nos grands-parents ont eu un enfant, Papa. Il s'est marié avec Maman, et ils ont eu deux filles. Les gènes Vélanes sont inhérents au sexe de l'individu, alors nous avons reçu pratiquement toutes les caractéristiques d'une Vélane à part entière bien que nous ne soyons pas de vraies Vélanes. Papa est un porteur de ces gènes, mais n'a pas accès au pouvoir. »

« J'avais pensé qu'Aimée était une Vélane. »

« Maman est stupéfiante, n'est-ce pas ? » sourit Gabrielle. « Elle donne cette impression, car c'est une femme très forte et elle désirait nous protéger, lorsque nous étions encore en pleine maturation. Elle en sait davantage sur les Vélanes que la plupart des vraies Vélanes, et elle est toujours là pour nous. »

Harry hocha lentement la tête et jeta un coup d'œil à sa montre. « Je dois retourner au travail. » informa-t-il.

« Mais certainement. » concéda-t-elle avec un sourire.

« Tu as fait du très bon travail ce matin. »

« Je te remercie. »

 



Harry s'affala dans son fauteuil et poussa un soupir de soulagement. Cela avait été l'une des journées les plus longues qu'il avait eues depuis la fin de la guerre. Mais il avait à présent quatre équipes de quatorze élèves. Et parmi ces élèves, il avait sélectionné les quatorze meilleurs pour constituer l'équipe qui représenterait l'école.

Et il commençait seulement à se rendre compte à présent, de la quantité de travail que lui et ses élèves, auraient à abattre pour ne serait-ce que faire en sorte d'avoir une petite chance. Il avait décidé qu'il allait se montrer extrêmement positiviste en public, même avec Olympe, afin que l'école entière puisse être amenée à espérer, mais en privé, il avait de gros doutes.

N'importe quel élève de quatrième année de Poudlard serait capable de surclasser en vol quatre-vingt-quinze pourcents des élèves de Beaubâtons. Et faire des quatorze sélectionnés une équipe décente, quand aucun d'entre eux n'avait jamais joué dans un match de compétition auparavant, allait s'avérer difficile.

Mais, son plan entier reposait sur le fait de les rendre assez bons pour jouer correctement et faire travailler Gabrielle aussi dur que possible pour faire d'elle une excellente Attrapeuse. Elle avait un talent brut indéniable, mais ce n'était pas la seule raison. Il appréciait travailler avec elle, et pour affûter son talent, ils allaient devoir passer beaucoup de temps ensemble.

Elle rendait le problème de la différence d'âge insignifiant, et il lui en était reconnaissant. Il n'y avait certes aucune possibilité qu'il se rende coupable de courir après une fille bien plus jeune, ou même de se montrer intéressé, étant donné qu'elle s'était elle-même mis en tête de lui courir après. Les adultes qui étaient au fait de la situation comprenaient ce qu'il se passait, et ce n'était donc pas un problème pour eux.

Il se pouvait que ce ne soit que des excuses dans le but de se justifier, admit-il, mais ça fonctionnait. Il n'était pas du tout pressé de faire quelque chose de plus en regard de la situation, présentement; ils avaient encore beaucoup de temps devant eux, et c'était agréable d'apprendre à la connaître d'une manière qu'il n'avait jamais vraiment connue chez aucune autre membre de la gente féminine, pas même Hermione. Elle était incroyablement franche avec lui et lui disait tout ce qu'il voulait savoir, même si c'était embarrassant.

Elle semblait avoir décidé que l'honnêteté, du moins à partir de maintenant, était la meilleure conduite à suivre, et il l'approuvait complètement.

« Harry ? » appela Ron depuis la Cheminée. « Est-ce que je peux venir ? »

Harry agita négligemment sa main, désactivant le sort de protection de l'âtre.

Ron traversa les flammes et pénétra dans la pièce. Il siffla dans sa barbe en contemplant le magnifique décor avant de tirer une chaise et s'asseoir en face de lui.

« Salut. » dit-il jovialement.

Harry le foudroya du regard.

« Tu sais, si tu étais un Weasley, ce serait beaucoup plus simple. » plaisanta Ron avec un certain embarras.

« Oh ? »

« C'est sûr tu m'aurais frappé, je t'aurais rendu ton coup, nous ne serions mis à rouler sur le sol un moment, et nous nous serions relevés comme si rien ne s'était jamais passé. »

Harry regarda Ron, puis reporta ses yeux sur lui, puis les retourna vers Ron. Il leva son bras droit et commença à retrousser sa manche en contractant son biceps.

« Bien sûr, » continua précipitamment Ron, « aucun de mes frères n'est athlète professionnel ou un combattant aguerri. »

« Ron » se mit dangereusement à gronder Harry.

« Pourquoi ne nous ferais-je pas une tasse de thé ? »

« Il y a de la bière dans le frigo. » grogna-t-il.

« Encore mieux. » sourit Ron. « Hermione a eut une dure journée au bureau et est au lit, alors j'ai pensé en profiter pour avoir un mot en privé – et te laisser déchaîner le gros de tes frustrations sur moi. »

Harry prit la bouteille que lui présentait Ron et en vida la moitié en une seule descente. « Tu n'es pas la personne à qui j'en veux. » fit-il remarquer.

« Ce qui est exactement la raison pour laquelle je suis ici. Elle a commis une terrible erreur; elle le sait. »

« C'est ma vie, Ron. »

« Je sais. » acquiesça-t-il, en levant ses mains. « Et oui, tu as raison de lui en vouloir, de nous en vouloir en fait, parce que j'ai fini par accepter de donner un coup de main moi aussi. »

« Tu l'as juste suivie parce que tu savais qu'elle l'aurait fait que tu le veuilles ou non. » soupira Harry. « Et tu désirais t'assurer d'être le premier à avoir à me confronter lorsque son plan aurait dégénéré. »

« Eh bien, il y a un peu de ça. » sourit joyeusement Ron.

« Travailler au Ministère et être marié à Hermione s'est avéré être nocif pour toi. »

« Oh, tu veux dire 'nocif' parce que je suis à présent rusé et que je gère les personnes ? » s'enquit-il.

« Quelque chose comme ça, oui. » Harry engloutit le reste de la bouteille et entreprit d'aller en chercher d'autres.

« Oui eh bien, essaie de traiter avec Jean sur un plan politique. Cet homme est diablement redoutable, je compte mes doigts après chaque poignée de mains – et je dois traiter avec lui beaucoup plus souvent à présent. D'une façon inexpliquée la rumeur raconte que Jean m'apprécie, et mes patrons ont sauté sur l'occasion d'avoir une personne qui lui est sympathique traiter avec lui. »

Harry eut l'ombre d'un sourire et prit une profonde goulée de la bouteille qu'il tenait. « Je suis toujours furieux contre toi. » statua-t-il. « Et Hermione aussi. »

« Je sais. » acquiesça calmement Ron. « Et tu as tous les droits de l'être. Alors faisons en sorte de faire sortir toutes ces émotions négatives de ton système. »

« Tu sais ce qui me rend réellement furieux ? » interrogea-t-il, en se levant brusquement et en se mettant à faire les cents pas.

« Non ? » déglutit Ron, paraissant soudainement nerveux.

« Le fait que toi et Hermione ne sembliez pas réaliser que je n'ai plus quinze ans. Je suis un grand garçon, Ron. J'ai vu plus de pays que la plupart des personnes le font de toute leur vie. J'ai participé et remporté la Coupe du Monde de Quidditch, je possède plus d'argent que je peux en dépenser en plusieurs centaines de vies, et la totalité de cet argent est investi de telle sorte qu'il me rapporte plus que l'inflation. Je prête une grande attention à mes finances, je négocie mon propre contrat avec les Cannons, et tant que j'y suis, avec mes droits d'image, je suis la personne la mieux payée de toute la Ligue. Ils ont peut-être essayé de m'avoir avec mon premier contrat, mais je me suis assuré qu'ils ne soient plus en mesure de recommencer, et j'en ai bénéficié sur le long terme. Mais le point est, » accentua Harry en se redressant de toute sa hauteur devant Ron qui était toujours assis et en lui lançant un regard noir, « que je suis à présent un adulte, qui peut prendre soin de lui. Je peux peut-être broyer du noir pendant quelque temps, pendant même une semaine entière, mais je suis capable de me tirer par moi-même d'une mauvaise humeur et de passer outre.

« J'ai été reconnaissant de ce que vous avez fait, étant donné que la majeure partie de votre plan rendait ma vie plus facile, mais découvrir que vous l'avez fait avec une arrière-pensée en a vraiment enlevé tout le mérite. »

« Nous n'avons jamais pensé que tu n'étais pas un adulte. » affirma doucement Ron, en croisant son regard. « Nous voulions juste de donner une sorte de chance de vivre normalement pour changer. Toutes les filles que tu rencontres désirent Harry Potter, Dieu du Quidditch, Harry Potter, Dieu du Sexe ou Harry Potter, la plus Riche Personne au Monde. Aucune n'est en mesure de voir juste Harry, le gars que nous aimons tous.

« Et l'idée de Gabrielle était différente. Bien sûr, nous te forcions dans une situation dont tu ne savais rien. Mais c'était une fille qui t'aimait pour toi-même, Harry, et qui ne se souciait pas de ta célébrité, ton argent, ou ton pouvoir. »

« Alors vous avez décidé vous-même de la personne dont je devais tomber amoureux, sans daigner me consulter ? C'était si gentil de votre part. »

Ron ouvrit sa bouche puis la ferma, et son visage adopta le familier rouge Weasley. « Tu sais, quand tu présentes les choses comme ça, ça paraît vraiment horrible. »

« Tu as une meilleure façon de le présenter ? »

« Pas vraiment. » soupira Ron. Il prit une grande lampée de sa bouteille. « Y en a encore ? »

Harry se rendit dans la cuisine, sortit deux bouteilles du frigo, et en mit six autres. Il lança une bouteille à Ron et ouvrit résolument sa troisième.

« Santé. » dit Ron, en saluant, avant de vider les trois quarts de sa bouteille en un coup. « Alors, qu'est-ce que tu vas faire ? »

« Je ne sais pas. » grogna Harry en s'asseyant. « Vous deux avez été sacrément arrogants, vous avez fait montre du genre d'intégrité et d'amitié que j'attends de Dumbledore, et pourtant, vous êtes toujours mes amis, et je n'en ai pas assez pour m'en séparer – ni le voudrais-je d'ailleurs. »

« Et me réduire en charpie est hors de question, on est d'accord ? » s'enquit prudemment Ron.

« La violence n'est jamais la réponse. »

« Non, la violence est la question, 'oui' est la réponse. A moins, bien sûr, que la question soit ' Que devrions-nous faire de Malefoy ?', en ce cas la violence est une très bonne réponse. » nota Ron d'un air pensif.

« Ca n'a aucun sens. »

« Essaie de dire des choses cohérentes après avoir noyé trois bouteilles dans un estomac vide. »

« Tu ne vas pas me faire cuisiner pour toi, j'espère ? »

« J'ai goûté à ta cuisine. » fit remarquer Ron « Et ce n'est pas joli-joli. Mais nous n'avons pas encore terminé notre conversation. Est-ce que des excuses peuvent aider, avec une promesse solennelle de ne jamais le refaire ? »

Harry hocha la tête, terminant sa bière avant d'en attaquer une autre.

« Je suis désolé, camarade. » déclara sérieusement Ron, tandis qu'il finissait sa bière et décapsulait sa quatrième. « Nos cœurs étaient à la bonne place, mais ce que nous avons fait est vraiment horrible. Et je te promets de ne plus jamais recommencer. »

« Ron, » dit Harry avec le plus grand sérieux. « Cela m'a vraiment blessé, tu sais ? Que mes deux meilleurs amis m'aient manipulé et jeté de la sorte dans cette situation. »

« Je sais. » soupira Ron. « Nous avons vraiment été trop loin. »

« Oui. » approuva Harry. « C'est certain. »

 


 

Gabrielle terminait de sécher ses cheveux et adressait un sourire satisfait à son miroir. Elle se demandait furtivement comment le miroir aurait réagi s'il avait été enchanté de la même manière que les miroirs de Poudlard d'après ce qu'elle en avait lu, quand elle entendit sa Cheminée s'activer suivi de deux bruits mats.

Elle se précipita dans son petit salon pour y trouver Harry et Ron, au sol, lui souriant d'un air goguenard.

« Est-ce que je peux vous aider ? » s'enquit-elle lentement en anglais à l'intention de Ron.

« Salut. » lança Harry avec un visage rayonnant. « On est saoul. »

« Saoul ? »

« Oui. » acquiesça Ron, en hochant sa tête avec ferveur.

« Et vous avez pensé venir me dire ça parce que… ? »

« Pourquoi sommes-nous venus en fait ? » demanda Harry à Ron.

« Parce que c'était une bonne idée. » glissa Ron avec le plus grand sérieux.

« Oh oui. » acquiesça Harry. « Parce que c'était une bonne idée. » renchérit-il d'un ton solennel.

« Et pourquoi était-ce une bonne idée ? » interrogea Gabrielle, cachant à grande peine son amusement.

« Parce que, » commença Harry avant de s'interrompre. « Parce que… »

« Discussion. » lui souffla Ron, alors qu'il essayait de se lever, seulement pour retomber maladroitement au sol.

« Oh, c'est vrai. » reprit gaiement Harry. « Nous voulions te dire que nous avons eu une discussion, et que je ne vais plus passer l'équipement principal de Ron dans un broyeur à viande. »

« Ce qui est une bonne chose. » commenta Ron. « Tu allais vraiment faire ça ? »

« C'était l'une de mes options. » révéla jovialement Harry. « Mais ensuite je me suis souvenu que tu es mon meilleur ami, et que je t'aime. »

« Je t'aime aussi. » répondit Ron, en étreignant Harry.

« Eh bien, merci pour cette information. » déclara sèchement Gabrielle.

« Oh ne sois pas aussi sérieuse, Gabby. » la gourmanda Harry, en lui faisant des yeux de petit chiot battu.

« Gabby ? » interrogea Ron. « Je croyais que son nom était Gabrielle. »

« Ca l'est. » acquiesça-t-il. « Mais c'est ma Gabby. »

Gabrielle sentit son cœur palpiter à l'inattendue possessivité de sa déclaration, mais l'attribua pour la majeure partie à l'état d'ébriété de son Compagnon. « Alors vous avez parlé autour d'une bière, et à présent vous voilà de nouveau amis ? »

« N'est-elle pas intelligente ? »

« Presque aussi brillante que Hermiyio … Hermy oh… »

« Her-Mie-Oh-Neûu? »

« C'est ça ! C'est elle ! » s'exclama Ron d'un air réjoui. « Ne sommes-nous pas venu ici pour une autre raison ? »

« Ah bon ? » s'enquit Harry. « Je pensais qu'on lui dirait que nous sommes de nouveau amis, et qu'ensuite quelque chose se passerait. »

« Comment avez-vous fait votre compte pour vous saouler aussi rapidement ? » intervint Gabrielle, avant que la conversation ne puisse dégénérer davantage.

« Comment, en fait ? » interrogea Ron.

« J'ai travaillé toute la journée, avec juste du pain et du fromage au déjeuner. » informa Harry. « Je suis autorisé à être ivre. »

« Oh, Harry. » soupira Gabrielle. « Tu t'es mis à boire l'estomac vide ? »

« Oh oh. » commenta Ron. « C'est le même ton que Herméo, Heyme… ma femme utilise contre moi ! »

« Vraiment ? »

Ron hocha vigoureusement la tête. « Elle n'apprécie pas quand je suis un peu pinté. »

« Pinté ? »

« Je n'ai pas le droit de jurer. » chuchota-t-il d'un air conspirateur à Gabrielle.

« Je vois. » acquiesça-t-elle et elle se recula légèrement. « Pourquoi n'appellerais-je pas Hermione pour qu'elle te ramène à la maison, Ron, et ensuite je pourrais prendre soin de Harry. »

« Tu vois. » lança Harry. « Je t'avais dit qu'elle était intelligente. »

« Vraiment torride, aussi. » approuva Ron.

« Ouais, je sais. » acquiesça Harry avant de poser sa tête sur la carpette du salon.

Ron poussa un bâillement et posa aussi sa tête au sol.

Gabrielle secoua de nouveau sa tête et s'avança vers le feu, pour y appeler Hermione. Cela prit plusieurs minutes, avant qu'une Hermione au visage très ensommeillé ne lui réponde.

« Gabrielle ? »

« Est-ce que tu peux venir ramasser ton mari ? Il est présentement évanoui sur mon plancher. »

« Que s'est-il passé ? » s'enquit Hermione.

« Je suspecte qu'il ait décidé d'avoir une discussion en privé avec Harry et qu'ils l'aient tenue avec le secours de plusieurs bouteilles de bière et un estomac vide. »

« Oh Merlin. » murmura Hermione, en se mettant à sourire. « Est-ce qu'ils ont dit quelque chose ? »

« Eh bien, Ron pense que je suis 'torride', et Harry approuve. » déclara Gabrielle.

« Recule-toi, j'arrive. »

Elle obtempéra et prit place dans un fauteuil qui se trouvait près de la Cheminée. Ron et Harry ronflaient à présent de concert. Hermione apparut une seconde plus tard, dans une nuisette, et soupira en les contemplant.

« Je devrais être furieuse contre lui. » dit Hermione. « Mais je pense qu'il a essayé de me protéger. »

« Harry t'en veux terriblement. » déclara Gabrielle d'une voix douce.

« Je sais. » soupira Hermione. « Je verrai si je peux lui parler demain, quand ils seront redevenus sobres. As-tu besoin d'aide ? »

« Pas du tout. Je peux le ramener à sa chambre. »

« Vraiment ? »

Elle acquiesça silencieusement.

« Alors ça se passe bien, alors ? »

« Je n'en suis pas sûre. » répondit Gabrielle, hésitant à lui dire quoi que ce soit à ce stade. « C'est très confus. »

« Cela résume Harry. » approuva Hermione tandis qu'elle sortait sa baguette. Elle fit léviter Ron dans l'âtre de la Cheminée et avec un sourire de remerciement, entra à son tour dans la Cheminée avant de les faire disparaître tous les deux.

« Viens, Harry. » dit Gabrielle, en s'agenouillant à côté de lui. Harry ouvrit ses yeux et leva les yeux vers lui.

« Je ne suis pas vraiment aussi saoul que je l'ai fait croire. » révéla-t-il.

Elle opina du chef. « Je ne pensais pas que ce soit le cas. »

« Je suis joliment arrosé, néanmoins. » admit-il. « J'aurais dû manger davantage. »

« Pourquoi es-tu ivre ? »

« Cela a contribué à aérer l'air avec Ron. C'était une raison suffisante en soi. »

« Alors vous êtes de nouveau en bons termes ? »

Il hocha la tête. « Est-ce que tu as de la nourriture ? »

« Je vais demander à Dobby de nous apporter une collation. »

« Bonne idée. » soupira-t-il en s'installant à la table. « C'est un truc bizarre d'hommes. » expliqua-t-il. « Se saouler ensemble, révèle une étrange sorte de confiance entre les deux parties. »

« Et tu me l'as amené parce que ? »

Il eut un petit sourire. « Cela me semblait être une bonne idée sur le moment. »

Elle rit doucement et secoua sa tête. « Attends ici. »

« Je ne suis pas exactement en état d'aller vagabonder. » rétorqua-t-il.

Elle entra dans la cuisine et appela Dobby. Cela ne requit pas une explication fournie de l'état de Harry, avant que l'excitable elfe de maison ne retourne avec une large cruche d'eau et deux bols emplis de ce qui semblait être du pâté de bœuf.

« Merci Dobby. » remercia-t-elle avant de retourner auprès de Harry, qui avait sa tête baissée.

« C'est pour ça que je ne bois pas. » soupira-t-il.

« Tu l'as déjà fait ? »

« Oui, la première fois que les Cannons ont remporté la Coupe de la Ligue. Ollie et moi sommes allés faire la fête et nous avons fini endormis sur le toit d'un bus en plein milieu de Hertfordshire. Nous nous sommes réveillés dans un tel état qu'il nous a fallu quatre tentatives pour transplaner jusqu'à la maison. La gueule de bois que j'ai endurée m'a fait jurer de ne plus jamais boire de ma vie. »

« Et pourtant tu l'as fait. »

« Ne savais-tu pas que les Gryffondor sont inconsciemment braves ? »

Elle éclata d'un rire cristallin. « Bois un peu d'eau, Harry, ça te réhydratera. L'alcool est un diurétique qui draine les fluides de ton corps. Une gueule de bois est généralement causée par le manque d'eau. »

Harry but à grandes gorgées son verre d'eau puis la gratifia d'un petit sourire, avant de saisir une fourchette et de se mettre à manger.

« Qu'est-ce que c'est ? » s'enquit-elle en indiquant avec prudence le contenu du bol qui se trouvait devant elle.

« Pâté de bœuf. » répondit Harry.

« Et c'est mangeable, n'est-ce pas ? »

« Si Dobby l'a préparé, alors oui. »

« Je n'en ai jamais vu auparavant. »

« Ne t'inquiète pas. » sourit Harry. « Cela ne te tuera pas, je te le promets. »

Elle prit délicatement une bouchée.

« Ce n'est pas mal. » commenta-t-elle diplomatiquement, en prenant intérieurement la décision d'emmener Harry à un restaurant digne de ce nom – et d'envoyer Dobby prendre des cours de cuisine aussi vite que possible. Ce mets était loin d'être le plus appréciable qu'elle ait goûté de sa vie, mais il était roborant, et il semblait s'en délecter. C'était probablement les repas déséquilibrés qu'il avait eus étant enfant, de même que les horribles mets dont on les gavait, qui expliquaient pourquoi il n'avait pas développé un palais délicat.

Explorer les limites de la gastronomie avec lui serait hautement amusant, et elle espérait qu'elle pourrait l'amener à apprécier certains de ses mets favoris. Il n'avait eu aucun problème avec la nourriture de l'école jusqu'à présent, et cette dernière était légèrement plus qu'adéquate.

« Je ne comptais pas lui parler ce soir; j'étais trop épuisé. » élabora finalement Harry. « Mais quand il a demandé à sortir de l'âtre, j'ai senti qu'il valait mieux s'en débarrasser au plus tôt. C'est vraiment incroyable à quel point il a mûri. »

« Vraiment ? » s'enquit-elle, ne l'ayant pas réellement connu quand il était plus jeune.

« Oui. » acquiesça-t-il. « Travailler au Ministère lui a été bénéfique. Il tend à présent à solliciter son cerveau avant de parler, et il aime réellement Hermione. »

Elle hocha la tête, prenant une autre bouchée du pâté – qui commençait à lui plaire de plus en plus soit dit en passant.

« Il voulait s'assurer que je n'allais pas pousser les choses trop loin, et il m'a donné la permission de le frapper. »

Elle eut un petit rire. « Je ne pense pas qu'il aurait eu besoin de t'en donner la permission si tu le désirais vraiment. »

Il acquiesça en signe d'approbation. « Mais c'était une bonne idée, tout de même. »

Il termina son bol et prit un autre verre d'eau, puis il lui sourit. « Merci. »

« Quand tu veux. » répondit-elle simplement. « C'était intéressant. »

« J'imagine. » rit-il doucement. Il tenta de se lever et trébucha. « Un peu d'aide ? » plaida-t-il, en la regardant à travers ses cils.

Elle se leva et enroula un bras autour de lui, l'aidant à s'avancer en direction de la porte.

« Non, Cheminette. » déclara-t-il.

« Je ne peux pas y accéder. » lui rappela-t-elle.

« Il est temps que j'y remédie. » soupira-t-il. « Viens, Gabby. »

Elle sourit et obtempéra, marchant avec lui jusqu'à la Cheminée.

« Quartiers Potter. » scanda Harry. « J'accepte Gabrielle Delacour de façon permanente. »

Les flammes les enveloppèrent, et elle se sentit projetée avec force de la Cheminée de la chambre de Harry et s'accrocha instinctivement à lui. Ils terminèrent leur vol plané sur le sol, Gabrielle étendue sur sa poitrine.

« Désolé. » marmonna-t-il. « J'ai oublié de mettre en place le sort d'équilibre. Trop de pouvoir magique me fait voyager trop vite. »

« Cela a du sens. » commenta-t-elle, tentant de décider si elle désirait bouger ou pas. La manière dont son bras était enroulé autour de sa taille, lui rendait difficile de penser à une simple raison qui justifierait qu'elle se lève.

Il se déplaça quelque peu et entreprit de s'asseoir, et avec un soupir intérieur, elle se dégagea de lui.

Il se leva et alla s'affaler dans le fauteuil le plus proche. « Merci. » dit-il d'une voix douce.

« Toujours, pour toi. » répondit-elle d'une voix douce avant de revenir sur ses pas et d'entrer dans la Cheminée. Une seconde plus tard elle disparaissait.

Une fois dans sa chambre, elle se déshabilla, enfila un t-shirt de grande taille et monta dans son lit.

Elle frappa son coussin à plusieurs reprises; elle n'appréciait vraiment pas cette politique de 'prendre-les-choses-lentement'. Cette situation où elle s'était retrouvée étendue sur lui aurait pu être le parfait moment pour quelques baisers. Et il n'avait fichtrement pas la moindre idée à quel point il l'affectait, à quel point elle se sentait à sa place lorsqu'elle était avec lui, dans ses bras, à prendre soin de lui.

C'était autant une bénédiction qu'une malédiction. Une malédiction parce qu'il se pouvait qu'elle ne parvienne pas à l'avoir, que quelque chose se passe mal, parce qu'elle ne l'avait pas encore. Mais une bénédiction dans le sens où elle avait une chance, une grande chance, de gagner son cœur.

Previous Next