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Gabrielle ferma les yeux et se laissa enivrer par l'intense sentiment qui parcourait tout son être. Elle ne pouvait se rappeler exactement depuis quand elle était éveillée et ne s'en souciait nullement par ailleurs. Des années passées à en rêver étaient bien loin de se rapprocher du sentiment que le fait d'être réellement étreint par son Compagnon suscitait en elle.

Elle pouvait sentir son cœur battre dans sa poitrine, qui était pressée fermement contre son dos. Son bras était autour de sa taille, la pressant contre lui, et chaque inspiration apaisante qu'il prenait était exhalée en une douce brise sur ses cheveux.

Son Compagnon la tenait dans ses bras.

Son Compagnon était en train de lui dire sans avoir recours à la parole, qu'il la voulait près de lui, qu'il la désirait. Ce constat faisait naître en elle un grisant sentiment de joie et d'euphorie. Tous les fantasmes qu'elle avait eus en grandissant s'étaient toujours focalisés sur des actes de passion et de désir – en aucun d'entre eux ne s'était-elle arrêtée à considérer ce que ce serait que de simplement être avec lui. Comme une enfant qu'elle était alors, elle avait outrepassé la construction de leur relation pour en venir directement à ce qu'elle avait pensé être les choses les plus intéressantes, comme une enfant ne réalisant pas la joie que la véritable intimité entre deux êtres pouvait apporter; une intimité qui ne reposait pas dans des actes charnels, mais dans une communion mentale et une confiance qui constituaient les bases d'une véritable relation.

Cela ne signifiait pas pour autant qu'elle n'aspirait pas à la passion; elle y aspirait de toute son âme. Elle appréciait seulement les nouveaux sentiments nés de la volonté de son Compagnon à prendre les choses lentement.

Elle s'était attendue à ce que, une fois ensemble d'une quelconque façon, le reste survienne rapidement. Après tout, elle était une Vélane, une race légendaire pour bien des raisons, la principale d'entre elles étant leur ouverture d'esprit et leurs habilités pour tout ce qui avait attrait au domaine privé de la chambre à coucher. Et pourtant il semblait faire fi de cette réputation et insistait avec fermeté afin d'employer le temps dont ils jouissaient encore pour apprendre à la connaître en tant que personne.

Une personne qui était une complète contradiction, et qui, selon les lois de la magie, ne devrait pas, ne pouvait pas exister telle qu'elle était.

En ce qui la concernait, elle était un paradoxe à elle seule. Son Compagnon désirait une femme indépendante – aussi s'était-elle assurée de l'être. Et conformément aux prescriptions de l'Union, elle était une femme indépendante, totalement inféodée.

Les premiers mois qui succédèrent sa décision inconsidérée de se Lier à Harry n'étaient plus qu'une flopée de vagues souvenirs inaccessibles dans sa mémoire. Elle ne se rappelait presque de rien excepté le fait d'avoir éprouvé la plus extrême forme de désir qu'elle eût jamais expérimenté de sa jeune existence. Chaque partie d'elle, tant physique que magique, désirait se rendre auprès de son Compagnon et être acceptée de celui-ci.

Elle ne se rappelait de rien que quiconque ait pu lui dire ni même si elle leur avait répondu. Tout son esprit était alors concentré sur son Compagnon et le fait terrible qu'elle était loin de lui.

Mais alors Maman lui avait déclaré que Harry ne désirerait jamais avoir une esclave; qu'il désirerait une fille indépendante, et cela avait attiré son attention.

Cela l'avait plongée dans un accès de terreur indescriptible; et si elle n'était pas ce que son Compagnon désirait ? Ce n'était pas censé être un problème. Sa magie Vélane était supposée s'assurer qu'elle fût exactement ce qu'il désirait, qu'elle ferait toujours ce qu'il dirait. Alors elle avait passé une certaine période de temps – elle ne savait pas combien de temps exactement – à y réfléchir, pour arriver finalement à la décision de se servir du Lien pour vérifier les dires de Maman.

Cet acte l'avait épuisée – le Lien n'était pas destiné à être employé sur une si grande distance – mais elle s'était battue et avait jeté toutes ses forces pour y parvenir malgré tout; c'était pour son Compagnon, alors ce que cela lui en coûtait importait peu.

Ce qu'elle avait découvert avait presque empiré les choses. Son Compagnon était malheureux. Quelque chose n'allait pas pour lui durant sa cinquième année; il était plein de ressentiment et de frustration. Mais elle devait ignorer cela pour le moment; elle devait découvrir ce qu'il désirait chez une femme. Avec l'assistance du Lien elle parvint à aller assez loin dans son esprit pour trouver ce qu'il désirait.

Maman avait eu raison. Il avait besoin de quelqu'un qui pût se tenir à ses côtés, combattre à ses côtés, et non pas une personne qui aurait ployé sous les terribles pressions qui semblaient être son lot dans la vie. La perspective d'une esclave personnelle, le désir de bien des hommes, lui était tout bonnement exécrable. Ce qu'il désirait plus que toute autre chose en ce monde était une partenaire – quelqu'un avec qui il pourrait tout partager, et quelqu'un qui l'aimerait pour ce qu'il était et qu'il aimerait en retour.

En raison de la manière dont il avait été élevé, il n'était même pas certain de savoir ce qu'était l'amour, mais il y aspirait avec le plus ardent des désirs.

Ainsi elle eut connaissance de ce qu'il désirait, et ce qu'elle devait être; ce qui la força à devenir cette contradiction : une femme indépendante, totalement soumise. Si son Compagnon désirait de l'indépendance, alors il l'obtiendrait.

Sa magie l'avait aidée dans cette tâche. Elle lui avait signifiée qu'elle appartenait à son Compagnon, et comme elle n'avait aucun désir de détruire cela – tout ce qu'elle désirait après tout était d'être la meilleure Compagne possible – sa magie lui avait octroyée la liberté nécessaire afin d'outrepasser la nature passive du sort et regagner une liberté totale pour redevenir la fille qu'elle devait être originellement – avec seulement en plus une couche de soumission à la volonté de son Compagnon.

Cette entorse aux règles de la magie exécutée avec l'aide de la magie elle-même avait fonctionné. En mettant de côté son inquiétude constante à l'égard de Harry – sa vie et le danger permanent dans lequel il semblait être – et en ignorant son appréhension à l'idée de ne pas être acceptée de ce dernier, elle avait grandi aussi normalement que possible, compte tenu des circonstances. Elle s'était donnée tout le mal possible afin d'être ce qu'il désirait.

Elle n'en avait fait part à personne, bien que Nanny s'en fût rendue compte par elle-même. Et bien mieux que quiconque, Nanny l'avait comprise. Nanny comprenait toujours. Elles avaient parlé pendant de longues heures durant bien des soirées alors qu'elle essayait de faire ce qu'elle devait faire, et Nanny l'avait encouragée tout du long. C'était Nanny à qui elle avait révélé en première son idée de persuader le reste de la famille de ne pas parler de l'Union afin qu'elle pût essayer de gagner son cœur honnêtement.

Nanny lui avait dit qu'elle devait faire les choses à sa propre façon et ne pas se laisser influencer par les autres; qu'elle devait se tenir sur ses propres pieds et prendre une décision par elle-même, même si elle s'avérait par la suite être mauvaise. Elle avait besoin d'être sa propre personne. Comment donc pourrait-elle être indépendante si elle ne parvenait même pas à faire ça ?

Cela avait constitué tout l'encouragement dont elle avait eu besoin pour avancer et essayer de faire les choses à sa façon. Elle était décidée à obtenir ce qu'elle voulait ou à échouer selon ses propres termes, et non pas selon ceux des autres.

Elle avait échoué, bien sûr, à gagner son cœur sans lui parler de l'Union. Tout avait été mis à nu à présent. Il savait tout et pourtant, il avait quand même choisi d'être auprès d'elle. Il avait quand même choisi de lui laisser la chance de lui montrer à quel point elle avait besoin de lui et à quel point il avait besoin d'elle, s'il voulait bien s'autoriser à le voir.

Elle esquissa un sourire. A présent qu'elle avait eu un aperçu de la vie qu'elle pourrait avoir avec lui, elle le désirait encore plus si telle chose était possible. Il faisait paraître normales les choses les plus incroyables qui fussent. Il l'avait amenée à Paris, à Barcelone, à Milan, comme si cela n'était pas grand-chose, et pour lui en effet c'était le cas. Bien qu'elle eût beaucoup voyagé de par le monde avec ses parents, la perspective de se rendre à l'étranger simplement pour un repas lui était presque étrangère. Cela était étranger à la plupart des personnes. Harry ne voyait pas les choses ainsi, cependant. Si c'était une idée à la fois réalisable et prometteuse, pourquoi donc ne pas le faire ?

Toute la question avait pour élément de réponse l'étendue ses pouvoirs. Il se savait puissant, mais il ne réalisait pas à quel point tous les autres faisaient pâle figure en comparaison. La simple idée de créer un trou dans les champs de protection de Poudlard était bien au-delà de l'imagination de la plupart des gens, et pourtant il s'était tenu là, enclavé par un feu pourpre tellement magnifique et glorieux qu'elle avait éprouvé le vif désir de le rejoindre à l'intérieur, et avait créé un tel trou.

Certes, ce pouvoir l'avait placée devant un choix des plus cornéliens et lui avait fait réaliser qu'elle allait devoir faire deux projets de fin d'études à présent. Ce qu'elle avait appris à propos de Harry était bien trop dangereux pour qu'elle pût jamais considérer de laisser quelqu'un d'autre le lire. Elle allait finir ce projet pour lui, et pour lui seulement.

Techniquement, Harry était un Sport, une variation génétique qui ne pouvait être expliquée par le principe de sélection naturelle. Ce n'était pas un mot qu'elle appréciait, mais la définition lui allait bien.

Toutes les créatures magiques avaient une chose en commun : leur magie provenait des tréfonds de leur être. Elle provenait d'un pouvoir qui faisait partie du processus de la vie. Une baguette ou un balai ou quelque chose d'équivalent leur permettait de concentrer ce pouvoir afin de changer légèrement leur environnement pour mieux assouvir leurs desseins.

Bien que ce ne fût pas un réel secret, il ne semblait pas être de notoriété publique que les incantations et les mouvements de baguettes étaient tout ce qu'il y avait de plus inutile. S'ils étaient réellement importants, tout le monde lancerait des sorts dans la même langue, et pourtant ce n'était pas le cas. Les Anglais semblaient préférer employer le Latin pour leurs sorts, tels que Diffindo, alors qu'on lui avait enseigné que le même sort avait pour incantation Découpe. Ils signifiaient la même chose – découper – et avaient exactement le même effet. Mais le mot était différent.

Ainsi le mot agissait comme un point de concentration pour l'expression de la volonté du sorcier. Il tirait le pouvoir nécessaire de cette volonté et le dirigeait à travers la baguette avec le désir clair d'exécuter quelque chose de spécifique.

Une fois que vous aviez compris le principe de base, vous devriez être en mesure de dépasser ce niveau et contrôler la magie directement. Mais ce n'était pas aussi simple. La plupart des gens n'avaient pas assez de pouvoir pour le faire sans un niveau élevé de concentration. La magie provenait du tréfonds de leur être et pour cette raison était difficile d'accès sans une grande discipline de l'esprit.

Harry était différent. Sa magie ne venait pas de lui-même, elle provenait d'en-dehors de lui. Pour une raison qu'elle ne s'expliquait pas, il s'était vu accorder l'habilité d'utiliser la magie ambiante de son environnement. Et c'était cela, plus que toute autre chose, qui le rendait presque imbattable. Parce que si vous ne l'emportiez pas rapidement, vous perdiez alors toute chance de le faire, étant donné que Harry pouvait se servir du pouvoir infini de la vie. C'était cette habilité qui avait été la raison de sa victoire sur Voldemort.

Voldemort avait usé de sorts pour augmenter son propre niveau de magie. La Marque des Ténèbres avait drainé le pouvoir de tous ses Serviteurs. Ces derniers n'avaient pas remarqué qu'ils étaient légèrement diminués. Cela avait aussi constitué une autre raison expliquant l'emploi prodigue par Voldemort du Doloris; le maléfice avait dissimulé la véritable raison des occasionnelles sensations de faiblesse et de fatigue éprouvées par les Mangemorts.

Ainsi, lorsqu'ils s'étaient finalement affrontés, Voldemort avait été en mesure d'utiliser sa magie afin d'infliger une douleur indicible à Harry, mais ce dernier avait tout de même possédé les plus grandes réserves magiques et avait donc disposé du moyen de prendre l'ascendant sur le Mage noir, à condition qu'il fît preuve de courage afin d'endurer assez longtemps la douleur pour se voir présenter l'occasion de le démontrer.

Elle se mut légèrement dans le lit et étreignit doucement le bras de son Compagnon. Durant la guerre, elle avait détesté savoir que son Compagnon se battait pour le monde entier, mais avait accepté le fait qu'il n'avait d'autre choix que de le faire. Il ne serait pas la personne qu'il était s'il s'était caché derrière la foule. Elle lui avait déclaré que son héroïsme était une partie de lui qui était profondément ancrée, et c'était le cas. Elle suspectait que d'autres personnes de par le passé avaient possédé un pouvoir similaire au sien, mais elle était certaine qu'ils n'en avaient pas usé avec le même sens irréprochable de bien et de mal que Harry possédait. C'était cette qualité qui allait faire de lui une légende, et la raison pour laquelle elle ne révélerait jamais son secret.

Son travail scolaire signifiait à présent bien plus pour elle qu'il ne l'avait fait auparavant. Cela avait été un moyen pour servir une fin auparavant – il l'avait aidée à être ce qu'elle pensait que Harry désirait et lui avait permis de se plier aux jeux imposer par la société afin de pouvoir quitter l'école une année plus tôt. A présent, cependant, elle voulait aussi que Harry soit fier d'elle. C'était un nouveau concept pour elle, le fait que son Compagnon la veuille sous les feux de la rampe pour ce qu'elle pouvait faire, et elle ne l'en aimait que davantage pour cela. Elle avait été prête à quitter l'école sur le champ si tel était son désir, mais avait espéré qu'il la laisserait continuer. Elle n'avait jamais osé rêver qu'il la pousserait à être la meilleure possible, bien qu'elle s'en fût quelque peu doutée.

C'était ce qui la rendait si fière d'être sa Compagne. Parmi toutes les personnes au monde, elle était parvenue à choisir la personne qui l'obligeait à être cette unique créature, qui la forcerait à vivre à son plein potentiel, et qui l'aimait pour cela. Les pouvoirs de Vélane et l'Union faisaient en sorte d'assurer le bonheur de la Vélane dans la vie – à un point tel que c'en était délirant – peu importait sa situation, la plupart étaient heureuses d'être aimées et de demeurer à la maison pour n'être qu'un pâle satellite orbitant perpétuellement autour de l'ombre de leur Compagnon. Ce n'était pas du tout ce que Harry désirait, il désirait le parfait opposé.

Elle sentit sa respiration changer tandis qu'il commençait à se réveiller et elle se tourna dans ses bras afin de lui faire face. Il roula sur son dos et s'étira consciencieusement. Elle prit quelques secondes pour remercier silencieusement la Déité qui avait eu la bonté de veiller sur elle tandis qu'elle le contemplait. Sa poitrine, cuivrée par le bronzage était imberbe et musclée d'une façon qui transpirait la vitesse, l'endurance, et la force. Son ventre avait une rangée visible de muscles sous la fine peau douce et une légère trainée de poils noirs qui disparaissait sous le short qu'il portait. Ses bras étaient si magnifiques qu'elle se surprit à souhaiter avoir davantage de talents artistiques afin de les capturer à jamais dans le marbre.

Il se mut dans le lit et ouvrit finalement les yeux. « Hey. » souffla-t-il.

Elle lui adressa un sourire rayonnant. « Bien dormi ? »

Il bâilla de nouveau et hocha la tête, et tendit le bras vers le chevet pour s'emparer de ses lunettes.

« Attends. » lui intima-t-elle avec douceur. « Est-ce que je peux… ? »

Il lui adressa un regard et hocha la tête dans une simple démonstration de confiance qui lui en coupa presque le souffle. Elle se mut, plaçant une jambe par-dessus son corps alors qu'elle s'asseyait à califourchon sur son ventre. Elle se figea perceptiblement lorsqu'une douloureuse vague de désir s'abattit sur elle sans crier gare, menaçant de lui faire perdre toute forme de contrôle sur sa propre personne. La dernière fois qu'elle avait été en pareille posture, elle s'était retrouvée assise sur son dos afin de le masser et le désir avait alors été contrôlable. Ceci était différent; elle baissa le regard vers lui et une série d'images s'imposa insidieusement à son esprit : d'elle dans le plus simple appareil, son corps ondulant contre le sien, sa tête rejetée en arrière tandis que les mains de son Compagnon s'appropriaient sa poitrine. Elle se mordit les lèvres et se fit violence pour se concentrer sur ce qu'elle désirait faire pour son Compagnon, plutôt que sur ce qu'elle désirait que son Compagnon fît pour elle.

Elle fit courir ses mains sur la poitrine de Harry, tout en faisant appel à ses pouvoirs de Vélane. Sans se l'être vu demander, elle put le sentir désactiver son Champ Suppresseur et elle continua de parcourir son corps de ses mains graciles, remontant doucement son épaule et son cou pour atteindre son visage.

Elle se pencha en avant de sorte que ses mains puissent recouvrir les yeux de son Compagnon et ferma à son tour les siens. Elle laissa son pouvoir se manifester et le sonder. Elle se dit à elle-même que son Compagnon était blessé et qu'il lui fallait trouver un moyen de le guérir – elle avait besoin de le guérir. Des images défilèrent dans son esprit tandis que sa magie lui indiquait ce qui n'allait pas avec ses yeux ainsi que la manière de corriger le problème.

Elle se redressa et frémit légèrement. « J'ai besoin de parler à Hermione. » déclara-t-elle finalement d'une voix douce.

« Pourquoi donc ? »

« Parce que je peux faire la même chose pour tes yeux que ce que j'ai fait pour ton épaule. » murmura-t-elle. « Je peux me servir de ta magie pour corriger tes yeux de façon permanente. »

« Mais ? » s'enquit-il, comme s'il s'attendait à entendre un bémol qui ternirait toute la beauté de la proposition.

« Mais j'ai bien trop peur de le faire sans son avis. » admit-elle. « Il ne s'agit pas là d'une épaule que d'autres peuvent guérir si j'en venais à faire une erreur; il s'agit de ta vue. C'est bien plus important. »

Il hocha lentement la tête et lui décocha un sourire malicieux. « Je n'ai jamais pensé à faire une chose pareille. »

« Qui y penserait ? » demanda-t-elle d'un ton rhétorique. « Mais tu es mon Compagnon, et si quoi que ce soit ne va pas dans ton corps, je veux être en mesure d'y remédier. Les pouvoirs de Vélane ne sont pas assez puissants en eux-mêmes, mais avec l'aide de ta magie, cela est réalisable. »

Le regard de Harry changea légèrement, et elle sentit son cœur se mettre à palpiter. Il la regardait de manière différente, comme s'il était en train de l'évaluer. Elle voulut laisser s'exprimer ses pouvoirs de Vélane pour s'assurer d'être au paroxysme de sa beauté mais parvint à réprimer ce réflexe. La main de son Compagnon se déplaça légèrement et se mit à jouer avec les mèches dorées de ses cheveux. L'atmosphère de la pièce avait changé de façon drastique, et elle retint sa respiration de peur de briser cet instant.

La main monta jusqu'à son visage et elle se pressa contre sa paume. Il plaça avec douceur son autre main contre le cou de Gabrielle et la fit descendre vers lui, un geste qu'elle était plus qu'heureuse d'exécuter, et il l'embrassa tendrement. C'était un baiser bien différent de ceux qu'ils avaient partagés auparavant. Il était plus ouvert, moins passionné, et bien plus prometteur que tous les autres. Comme s'ils avaient atteint un tout autre niveau d'intimité, un niveau qu'il ne se sentait pas encore prêt à reconnaître directement, mais dont il était conscient.

« Tu es vraiment magnifique. » murmura-t-il en interrompant le baiser.

Elle lui sourit et se pencha de nouveau pour l'embrasser. Elle pouvait sentir sa main sous son tee-shirt, pressée contre la peau de son ventre, et pria avec la plus grande ferveur pour qu'elle continue de se déplacer sur sa peau afin qu'elle pût être touchée par le seul homme au monde dont elle désirait les caresses.

La main de Harry continua de se mouvoir, traçant lentement un chemin remontant son corps, bifurquant jusqu'à ses côtes. Elle gémit son plaisir du plus profond de sa gorge et l'embrassa avec davantage de fougue tout en gémissant en signe d'encouragement.

C'était à la fois la pire torture et la plus incroyable sensation qu'elle eût jamais expérimentées de sa vie tandis qu'il poursuivait sa lente exploration. Ses doigts s'écartèrent et sa main se mit à monter jusqu'à ce qu'il y ait peut-être environ un millimètre entre la peau de sa paume et la courbe du sein de Gabrielle; une distance qui parut être infinie pour la jeune Vélane. Elle ne voulait rien d'autre que de précipiter le contact en se pressant d'elle-même contre sa main, mais toutes les fibres de son corps lui disaient qu'il désirait lui-même faire le dernier geste.

« Je t'en prie. » le supplia-t-elle contre ses lèvres.

Il y eut un cognement à sa porte.

« Nooon. » grogna-t-elle avec une incrédulité mêlée du plus absolu désespoir. Elle se sentit l'envie de pleurer lorsque sa main redescendit jusqu'à ses hanches, et qu'il sembla soudainement réaliser qu'il se trouvait dans le lit de Gabrielle, dans le château transporté qui s'était établi dans le voisinage de Poudlard.

Eh bien, s'il désirait que sa femme fît preuve d'indépendance, c'était là sa chance de le lui montrer.

« Attends ici. » dit-elle, en se faisant violence pour ignorer les virulentes protestations de sa magie au fait qu'elle se permettait de donner des ordres à son Compagnon. « Nous continuerons cela dans un instant. »

Elle descendit du lit, lissa son tee-shirt contre son corps, et sortit de sa chambre pour se rendre à sa porte d'un pas rageur. Elle l'ouvrit avec une telle violence que les jointures pourtant parfaitement huilées de la porte en grincèrent de protestation. « Quoi ! »

Devant elle se trouvait Simone, la préfète de septième année qui, de droit, aurait dû être Préfète-en-Chef , en compagnie de Claude, Anton, Henri et le reste de l'équipe de Quidditch représentant Beauxbâtons.

« Gabrielle, » commença Simone, en secouant sa tête et en roulant des yeux. « Nous avons besoin de te parler; est-ce que tu peux, s'il-te-plaît, réfréner tes pouvoirs de Vélane ? »

Elle poussa un soupir; elle n'avait même pas réalisé qu'elle les avait activés, bien que les expressions asthéniques des six autres garçons faisant partie de l'équipe constituaient une preuve éloquente quant à la véracité des propos de Simone.

« Pourquoi êtes-vous là ? » demanda-t-elle encore, après avoir supprimé ses pouvoirs.

« Il faut qu'on parle. » répondit Claude, en réussissant à éviter de bégayer en parlant d'une voix lente et en prenant grand soin d'éviter de la regarder.

« Simone l'a déjà dit. » rétorqua Gabrielle d'un ton impatient, son esprit toujours concentré sur le Harry chaleureux et irrésistiblement désirable qu'elle avait été obligée d'abandonner. « Est-ce que ça ne peut pas attendre? »

« Non, c'est sérieux. » dit Claude avec fermeté. « Nous ne pourrons pas tous rentrer dans ta chambre, alors pouvons-nous aller dans la salle de classe de Défense ? » C'était la salle la plus proche de sa chambre.

« Très bien. » grogna-t-elle en mettant le pied hors de ses quartiers.

« Gabrielle ! » croassa Henri. « Peux-tu s'il-te-plaît mettre plus de vêtements ? »

« Pourquoi ? » s'enquit-elle, en baissant le regard sur sa personne. Le tee-shirt recouvrait tout ce qui était nécessaire, et aller se changer signifierait perdre des secondes de plus à se déshabiller avant de rejoindre Harry.

« Parce que tu es sublime. » déclara Simone avec une pointe de jalousie. « Et nous n'arriverons à rien si les garçons sont trop occupés à te regarder d'un air niais. »

Gabrielle roula des yeux. Pourquoi tout le monde ne pouvait-il pas voir qu'elle avait son Compagnon auprès d'elle et qu'elle ne désirait pas le moins du monde leur attention, était quelque chose qui la dépassait complètement. Elle se retourna, saisit un jean qu'elle avait laissé sur le dos d'un fauteuil et l'enfila prestement. « C'est mieux maintenant ? »

« Pas vraiment. » soupira Claude. « Mais ça fera l'affaire. »

Elle hocha la tête et marcha pieds-nus jusqu'à la salle de classe de Défense. Une fois arrivés elle se hissa sur le bureau du Professeur et croisa les jambes. « Alors, qu'est-ce qui est si important pour que vous jugiez bon de me réveiller à une heure aussi indue ? »

« Pour commencer, » dit Claude, « il est neuf heures et demie, ce qui n'est pas si tôt que ça. Deuxièmement, nous avons besoin de te parler. »

« Vous l'avez déjà dit. » fit-elle de nouveau remarquer. « A quel propos ? »

« As-tu une aventure avec le Professeur Potter ? » interrogea Simone.

« Comment ? » s'écria-t-elle.

« Nous ne sommes pas stupides, Gabrielle. » soupira Claude, en s'affalant sur une chaise. « Mais que sommes-nous censés penser quand le Professeur Potter t'appelle Gabby ? Et que tu l'appelles Harry en retour, et c'est sans mentionner la façon dont il a ordonné de ne pas le décevoir. »

« Et nous nous rappelons tous de ce que tu as fait à ce sixième année qui t'a appelée Gabby durant ta première année à l'école. » ajouta Henri.

« Oui. » renchérit Simone. « Est-ce que tu es folle ? Il ne fait que se servir de toi ! »

« Je n'ai pas d'aventure avec le Professeur Potter. » déclara-t-elle lentement et sincèrement. Une aventure était le mot le plus inapproprié qui fût pour décrire l'Union. Et Harry ne se servait pas d'elle, et était d'ailleurs bien loin de se servir d'elle, quoique s'ils n'avaient pas interféré…

Henri renifla d'incrédulité, et les autres hochèrent la tête pour signifier qu'ils partageaient le même sentiment que ce dernier.

« Tu ne nous dis pas la vérité, Gabrielle. » déclara Claude d'un ton ferme. « Et tu nous dois la vérité. Tout particulièrement s'il abuse de toi. Nous avons enduré beaucoup de choses pour toi durant ces cinq dernières années. J'ai même cédé mon titre de Préfet-en-Chef et Simone celui de Préfète-en-Chef lorsque tu as sauté une classe. Tu nous es redevable à tous, Gabrielle, et tu nous es redevable à Simone et moi. A présent, la vérité, je te prie, que se passe-t-il entre toi et le Professeur Potter ? »

« Et si tu ne nous le dis pas. » acheva Simone. « Notre prochaine destination sera la presse. »

Gabrielle émit un sifflement imperceptible et se fit violence pour garder son calme. « Ne me menace pas. » gronda-t-elle.

« Simon, tais-toi ! » s'exclama Claude avec fermeté, en observant Gabrielle avec inquiétude. « Gabrielle, calme-toi. Personne n'ira se rendre à la presse, je te le promets. »

Elle perçut ses mots à travers l'épais brouillard qui semblait l'entourer, et elle se mit lentement à se détendre. Quelqu'un avait menacé son Compagnon, et elle voulait se battre pour le protéger. Tout l'instinct qui était en elle lui enjoignait de les arrêter – afin de s'assurer qu'ils ne seraient pas en mesure de lui porter atteinte.

Elle ferma ses yeux et frissonna. « Savez-vous ce qui se passe quand une Vélane est contrariée ? » demanda-t-elle doucement.

« Des oiseaux géants et des boules de feu. » répondit Henri.

Elle acquiesça tout en gardant ses yeux fermés, tandis qu'elle tentait toujours de se recentrer.

« Qu'est-ce que ce monstre t'a donc fait ! » s'insurgea Simone en voyant l'état de son amie.

Gabrielle émit un profond grondement et brandit son bras d'un geste acéré. Simone s'envola violemment dans les airs et alla s'écraser contre le mur du fond de la salle d'où elle resta collée.

« Qu'est-ce que c'est que CA ! » hurlèrent presque à l'unisson Henri, Anton et les autres.

« Silence ! » s'écria à son tour Claude alors que Gabrielle foudroyait ces derniers du regard. « Laissez-moi faire. Gabrielle, relâche-là, s'il-te-plaît. Ecoute-moi, Gabrielle, écoute-moi. Simone ne cherchait pas à insulter Harry; elle ne se soucie que de toi; elle ne pensait pas ce qu'elle a dit, sincèrement. »

Gabrielle leva les yeux vers Simone. « Elle l'a insulté. » gronda-t-elle.

« Est-ce que ça pourrait aider si je disais que j'étais désolé ? » demanda une Simone apeurée depuis le mur.

Gabrielle agita sa main, et la jeune fille s'écrasa au sol.

« Tu es Liée, n'est-ce pas ? » devina Claude.

Elle hocha fièrement la tête, ses yeux toujours concentrés sur Simone.

« Liée ? » croassa cette dernière. « Tu plaisantes. C'est de la folie ! »

« Harry est mon Compagnon. » confirma-t-elle de nouveau.

« Comment l'as-tu su ? » demanda Simone à Claude tandis qu'elle les rejoignait d'un pas prudent et prenait un siège tout en prenant soin de garder une certaine distance entre elle et Gabrielle.

Claude se mit à rougir furieusement. « Le projet de fin d'études sur lequel je travaille est sur les Vélanes. » avoua-t-il. « Les Vélanes ne peuvent pas faire de magie sans baguette, alors Gabrielle n'aurait pas dû être en mesure de faire ça – mais d'après une rumeur, elles sont capables d'emprunter le pouvoir magique de leur Compagnon. Et qui avons-nous vu exécuter ce même sort récemment ? »

« Le Professeur Potter. » répondit Henri à la question rhétorique. « La nuit dernière au Professeur Idiote. »

« Exactement. » approuva Claude. « Ajoutez à cela la demie-vérité de Gabrielle, et cela devenait une évidence. »

« Mon Compagnon n'a pas encore été intime avec moi. » siffla-t-elle à travers ses dents. « Un fait que j'aurais été en mesure de rectifier si vous ne nous aviez pas interrompus ce matin ! Avez-vous la moindre idée à quel point il est difficile de se retrouver dans une situation où il accepterait de me toucher comme chacune des cellules de mon corps aspirent à l'être? »

Claude, Henri et les autres déglutirent audiblement tandis qu'un filet de sueur se mettait à couler de leur front.

« Gabrielle. » l'interpella Simone.

Elle se retourna pour adresser un regard peu amène à la jeune fille.

« Tes pouvoirs. » dit Simone sur un ton d'excuse, en positionnant sa main sur son front telle une visière pour protéger ses yeux de l'éblouissante lueur qui enveloppait le corps de Gabrielle.

Gabrielle émit un léger grognement. « Je n'ai pas besoin d'être aussi circonspecte avec Harry. » soupira-t-elle. « Je peux être moi-même. »

Un silence s'abattit sur le groupe tandis que les garçons se remettaient de leurs émotions.

« Harry n'est pas un monstre. » déclara Gabrielle avec douceur, et elle se mit à leur raconter une version édulcorée de ce qui s'était passé durant les huit dernières années.

Claude fut le premier à poser une question. « Alors tu ne mentais donc pas ? »

Elle lui adressa un regard curieux, et il se mit à rougir de nouveau.

« Que ce n'était pas moi; que c'était toi. » ajouta-t-il rapidement.

Elle eut un léger sourire. « Ou pour être plus précis, c'était lui. »

Claude hocha la tête.

« De quoi diable êtes-vous en train de parler ? » les pressa Simone.

« Lorsque Claude a demandé à Gabrielle de sortir avec lui, elle a dit 'non' et que c'était elle, et non lui, le problème. » informa Anton avec un petit sourire. « Elle m'a dit la même chose quand je lui ai fait ma demande moi aussi. »

Simone balaya du regard le reste de l'équipe de Quidditch. « Vous tous ? »

Les garçons se trémoussèrent d'un air mal à l'aise et hochèrent la tête avec embarras.

« Attends un peu. » se manifesta Henri en fronçant les sourcils. « Tu dis que tu es Liée à lui, et vous n'avez encore rien fait ? »

« Exact. » soupira Gabrielle.

« Il est gay ou quoi ? » s'étonna Henri.

Gabrielle se mit de nouveau à émettre un grondement.

« Désolé. » dit précipitamment Henri, en levant sa main dans un geste d'excuse. « Je ne voulais pas l'insulter. »

« Non, je ne suis pas gay. » dit Harry depuis le fond de la pièce, forçant tout le monde à faire volte- face et lui lancer des regards choqués. « Non pas que ce soient vos affaires. »

Harry leva ses mains et parut amusé. « Quoi ? Je créé un trou dans des champs qui sont restés inébranlables pendant des milliers d'années et tout le monde reste de marbre. Je réussis simplement à demeurer inaperçu au font d'une pièce, et tout le monde est surpris ? »

« Je suis désolée. » se reprit Simone la première. « Je ne savais pas. »

Harry haussa les épaules. « Je suis habitué à ce que les gens émettent des jugements hâtifs. » déclara-t-il d'un ton serein. « Cela arrive très fréquemment. J'ai appris à ne pas me soucier de ce que les gens pensent à moins qu'ils soient des amis proches. »

Simone, Claude et les autres se mirent tous à grimacer, presque à l'unisson.

« Je suis intrigué cependant, par le fait que vous ayez tous deux cédé le poste de Préfet et Préfète en Chefs ? » Harry s'avança jusqu'au bureau et s'appuya avec désinvolture contre le meuble, assez près de Gabrielle pour qu'elle pût le toucher.

Alors c'est ce qu'elle fit. Elle se déplaça de quelques centimètres vers la gauche et s'appuya contre lui, souriant de béatitude lorsqu'il glissa son bras autour d'elle et la pressa contre lui. Cela requit toute la force de volonté de la jeune Vélane pour s'empêcher de ronronner de plaisir – très bruyamment.

« Gabrielle a été semblable à une force de la nature durant sa scolarité. » déclara Claude, en s'adossant à sa chaise et on posant ses pieds sur le pupitre qui se trouvait devant lui. « Lorsqu'elle est entrée à Beauxbâtons pour sa première année, nous avons tous pensé que nous recevions une autre Fleur. Nous étions tous en première année durant la dernière année de Fleur, alors nous avons pu la connaître.

« Fleur était adorée, mais était aussi une véritable enfant capricieuse, alors nous nous sommes attendus à la même chose lorsque Gabrielle a posé les pieds à Beauxbâtons pour la première fois. Gabrielle était différente, plus calme et plus réservée, mais une élève affreusement brillante. Nous sommes tous tombés amoureux d'elle, et elle était toujours là pour nous. Excepté lorsque nous lui demandions de sortir avec nous, nous nous rendions presque toujours auprès d'elle lorsque nous avions besoin de conseils d'amour. Elle était toujours de bon conseil, et cela nous a rendus tous beaucoup plus proches. Au lieu de nous battre et de nous quereller, nous semblions tous être plus matures que nos camarades.

« Bien sûr, ce n'est que bien plus tard que nous avons réalisé que c'était son influence qui nous faisait grandir. En jetant un œil à mes recherches, cela me semble à présent évident que Gabrielle était Liée. Elle n'avait jamais fait preuve des sautes d'humeur qui avaient rendu Fleur si célèbre et était toujours incroyablement dévouée à un but qui nous échappait. Pour être honnête, nous avons tous pensé qu'elle avait décidé de devenir Ministre de la Magie et qu'elle travaillait à cette fin. »

Gabrielle cligna des yeux puis éclata de rire. « Cela ne m'est jamais venu à l'esprit. »

« Est-ce que cela te plairait ? » s'enquit Harry.

Elle secoua sa tête en signe de dénégation. « Papa trouve la Politique amusante et drôle, ce n'est pas mon cas. »

« Quoi qu'il en soit, » poursuivit Claude, « lorsque Madame Maxime est venue nous informer l'année dernière qu'elle faisait sauter une année à Gabrielle, nous avons eu une réunion entre nous au cours de laquelle nous avons décidé qu'elle devrait être Préfète-en-Chef, et qu'il n'y aurait pas de Préfet-en-Chef. Nous savions tous que Gabrielle n'accepterait d'être touchée par personne, et cela semblait plus simple ainsi.

« Par ailleurs, » sourit-il subitement, « elle peut être vraiment intimidante quand l'envie lui en prend. »

« Vraiment ? » s'enquit-elle, légèrement surprise.

« Oh oui. » renchérit Simone. « Quand quelque se comporte comme un parfait idiot, tu as cette expression sur ton visage qui donne l'impression aux gens qu'ils ont de nouveau six ans. »

« Oh. » fit Gabrielle avant d'esquisser un sourire. « Je tiens ça de Maman. »

« Tu m'en diras tant. » acquiesça Henri. « J'ai toujours l'impression d'avoir six ans lorsque tes parents viennent à une réunion scolaire. »

« Bref. » poursuivit Claude, en reprenant le fil de la conversation. « Ceci explique pourquoi tu es autorisée à faire des choses avec le Professeur Potter qui sont interdites à la plupart des élèves. »

« Est-ce que cela va poser un problème ? » interrogea Harry.

« Juste par pur intérêt. » dit Simone, « et je dis bien que je fais seulement preuve de curiosité. » précisa-t-elle en lançant un regard nerveux en direction de Gabrielle. « Que feriez-vous si nous décidions de porter cette affaire à la presse ? »

« Je vous arrêterais. Je ne vous laisserai pas faire de mal à Gabby. » statua-t-il d'un ton glacial.

Claude, Henri, Simone et les autres déglutirent cette fois dans un parfait ensemble.

« C'est une bonne chose que ce ne soit pas notre intention. » murmura Claude. « Vous êtes vraiment effrayant. »

Harry hocha la tête. « Je ne prends aucun plaisir à cela. » expliqua-t-il. « Mais ma vie privée et ma famille compte bien plus pour moi que toute autre chose en ce monde. »

« Cela va éclater au grand jour un jour ou l'autre. » fit observer Henri.

« Je sais. » acquiesça Harry. « Mais je préférerais que cela reste secret pour un certain temps. Gabrielle et moi avons encore beaucoup de points sur lesquels travailler concernant notre relation. Lorsque les bases seront saines, alors je n'aurais pas autant d'objections à ce que cela soit porté à la connaissance du grand public. Mais je ne veux pas que quiconque en vienne à penser que je fais cela par pitié. Je mérite la chance de tomber amoureux de Gabby, et j'ai décidé de saisir cette chance. »

Gabrielle sentit son cœur s'emplir de fierté et d'amour aux mots de son Compagnon.

« Très bien. » dit Clause. « Nous avons besoin d'une histoire pour le reste des élèves. Les évènements de la nuit dernière ont constitué une annonce publique du fait que vous vous connaissiez tous les deux. »

« Vous savez j'imagine que Fleur est fiancée au frère de mon meilleur ami ? » demanda Harry. « Et que Jean et Aimée sont de très bons amis à moi ? J'ai combattu aux côtés de Jean durant la guerre. »

Claude frappa des mains avec satisfaction. « Parfait ! Le fait que vous soyez un vieil ami de la famille devrait suffire à expliquer la situation pour l'instant – du moins c'est assez pour empêcher les autres élèves de devenir trop suspicieux. Nous nous assurerons de faire passer cette histoire au reste des élèves – cela constituera une excellente couverture. »

Harry jeta un coup d'œil à sa montre. « Je pense qu'il est temps pour vous tous d'aller vous changer; la cérémonie commence dans une heure. »

« Pouvons-nous demander ce qui va se passer ? » interrogea Henri avec curiosité.

Gabrielle leva les yeux vers Harry, qui hocha la tête.

« Nous allons entrer normalement et nous asseoir aux tables. » déclara-t-elle clairement. « Pas de danse, ni de jet de papillons comme la dernière fois. »

Claude et les autres acquiescèrent.

« Nous laisserons Durmstrang faire leur entrée. »

« Et ? » pressa Simone. « Nous ne pouvons pas les laisser nous apparaître supérieurs. »

« Après l'entrée de la nuit dernière, je pense vraiment que nous n'avons nul besoin de nous soucier de ça. » répondit sèchement Harry. « Ensuite le Préfet et la Préfète en Chefs de Poudlard nous accueillerons, Durmstrang répondra, de même que Gabrielle, et le banquet commencera. »

« Ca semble un peu faible tout de même. » remarqua Henri. « Et vous avez fait preuve de beaucoup de panache jusqu'à présent, que se trame-t-il donc ? »

Harry eut un sourire espiègle. « Mais qu'est-ce qui vous fait bien penser que quelque chose se trame ? »

Claude eut un petit rire. « Très bien, laissons-les donc faire et délectons-nous du spectacle. » déclara-t-il. « Venez allons nous préparer pour faire sensation auprès des autres écoles. »

Les élèves quittèrent la pièce dans un calme ensemble ordonné.

« Simone ne semble pas m'apprécier. » constata tranquillement Harry.

« Si c'était seulement ça, cela ne serait pas un problème. » soupira Gabrielle. « Elle avait un énorme béguin pour toi, qui ce matin, vient juste d'être réduit en cendres. »

« Oh. » fit Harry en rougissant légèrement. « Je ne savais pas. »

Gabrielle haussa légèrement les épaules. « Je lui parlerai plus tard pour m'assurer qu'elle ne fasse rien d'inconsidéré. »

« Ramenons donc ta personne dans ta chambre. » déclara-t-il avant de les transplaner tous deux jusqu'à la Chambre de Gabrielle.

« Comment peux-tu faire ça ici ? » s'étonna-t-elle.

« Je me sens bien plus puissant ici. » dit-il. « C'est un peu étrange, mais cela a toujours été le cas. »

Elle hocha lentement la tête en signe d'acceptation et rangea l'information dans un coin de sa tête pour une étude ultérieure.

Il se dirigea vers la porte et marqua une pause avant de sortir. « Gabby ? »

Elle lui renvoya un sourire pour toute réponse.

« Eblouis-les tous. »

Elle opina du chef. Cela avait été formulé comme un conseil, mais elle décida de le prendre comme un ordre. La montre qui se trouvait sur son manteau de cheminée lui indiqua qu'elle avait exactement une heure pour se préparer. Elle sortit un peu de nourriture de son réfrigérateur et se prépara un petit déjeuner léger avant d'aller prendre une douche.

Il était bien plus facile d'utiliser ses pouvoirs de Vélane afin d'être propre, mais cela ne renvoyait pas le même sentiment que lorsqu'on le faisait par soi-même. Comme c'était le cas pour bien des raccourcis, faire quelque chose comme il se devait était souvent bien plus gratifiant que l'emploi de la solution plus pragmatique. Par ailleurs le fait de sécher ses cheveux elle-même lui donnait le temps de réfléchir.

Elle se dirigea vers sa garde-robe et en sortit sa plus belle robe d'école. L'uniforme de Beauxbâtons n'avait pas changé depuis la fondation de l'école. Elle sortit du meuble une jupe tombant jusqu'aux genoux ainsi qu'une blouse blanche qui se trouvait en dessous, avant de s'emparer de la robe d'un bleu ciel. La seule chose qu'elle ne fit pas fût de mettre le béret traditionnel. Elle n'avait nul besoin de se dissimuler sous l'ombre de mystère qu'il procurait. Les élèves étaient déterminés à montrer à tous qu'ils étaient en droit de marcher la tête haute cette-fois ci.

Elle chaussa une paire de chaussures de sport – ils ne faisaient pas partie de l'uniforme officiel et étaient généralement vus d'un mauvais œil, mais elle savait aussi qu'elle allait passer la plus grande partie de la journée sur ses pieds, aussi préférait-elle avoir tout le confort possible pour endurer une telle ordalie.

Elle boutonna le devant de sa robe et se regarda dans le miroir. Elle eut un léger sourire; elle était aussi à son avantage qu'il lui était possible de l'être. Et avec les derniers mots de Harry raisonnant dans son cœur et son esprit, elle marcha d'un pas assuré jusqu'à la Salle Principale pour rejoindre les autres élèves.


Albus se dirigea vers un coin de son bureau et porta son regard vers les profondeurs argentées de sa Pensine. Elle avait été sa fidèle amie depuis si longtemps. Avec l'expertise consommée de nombreuses années de pratique, il sortit de son esprit le souvenir de l'arrivée de Beauxbâtons de la nuit précédente et le déposa dans la Pensine. C'était là un souvenir qu'il ne désirait aucunement garder dans son cerveau.

Malheureusement, il ne pouvait rien faire contre le rappel constant de cet évènement qui se dressait majestueusement sur un coin du lac.

« M. Le Directeur ? » l'appela Rogue en entrant dans le bureau. « Les invités sont en train de se rassembler. » lui informa-t-il de son habituel ton dédaigneux.

« J'arrive à l'instant. » l'informa Albus en fermant le placard de la Pensine. Peut-être aurait-il une occasion de parler à Harry aujourd'hui. Voilà qui serait agréable.


« Comment te sens-tu ? » lui demanda Fred.

« Nerveux. » soupira Harry. « J'aimerais vraiment ne pas avoir à être ici. »

« Tu n'es pas seul. » lui rappela George avec gravité.

Harry opina du chef. « Mais d'un point de vue positif, Gabrielle va tous les éblouir aujourd'hui. »

« Tu es fière d'elle, n'est-ce pas ? »

Il hocha de nouveau la tête. « Oui, je le suis. Durant les dernières semaines, elle s'est entraînée à pratiquer son discours, et toute la pression est concentrée sur elle. Elle se retrouvera toute seule devant la foule. »

« Je ne prétends nullement être un expert, » déclara joyeusement Fred. « Mais je pensais que vous partagiez tous les deux un Lien, je me trompe ? »

« Oui ? »

« Alors utilise-le, idiot, et fais en sorte qu'elle ne se sente pas seule. »

Harry sentit ses joues s'embraser d'embarras. « Merci les gars. »

« Pas de soucis, les conseils d'amour sont notre point fort après tout. »

« Harry, si tu as besoin de leurs conseils d'amour alors c'est que tu cours aux devants de grands ennuis. » dit Oliiver en les rejoignant. « Tu devrais venir m'en faire part – je pourrais te donner des conseils bien plus avisés. »

« C'est ça. » railla Alicia. « Laisser tomber Gabby et aller passer la nuit avec une pimbêche quelconque qui sera tellement éperdue d'extase à l'idée de sortir avec un célèbre joueur de Quidditch qu'il ne lui viendrait même pas à l'esprit de dire non, je me trompe Olivier ? »

« Cela a toujours fonctionné pour moi. » approuva ce dernier.

« Espèce de porc. »

« Oink. » rétorqua Olivier avec un sourire serein sur son visage.

« Alors, » intervint Katie, « sommes-nous tous prêts ? »

Harry acquiesça. « Vous six allez devoir aller vous asseoir avec les invités à présent. » leur instruisit-il, en leur fournissant six tickets d'entrée pour le banquet d'ouverture. « Ce sont les meilleures places pour des personnes ne faisant pas partie du corps enseignant ni du corps étudiant. » Il adressa un regard à Fred et George. « Je sais que vous êtes des professeurs assistants, mais nous désirons garder cela secret pour l'instant. »

« Voilà que tu redeviens obscur et énigmatique. » nota Fred avec un pur ravissement. « Voilà un merveilleux talent que tu sembles posséder. »

« Merci, j'imagine. Je vous vois tout à l'heure les amis. »

Devant eux les élèves se regroupaient par année en impeccables files indiennes. Gabrielle et Madame Maxime se tenaient aux avants-postes, mais il éprouva quelques difficultés à détourner ses yeux de Gabby. Elle était tout simplement sensationnelle dans son uniforme, le bleu ciel de la robe mettait ses yeux en valeur d'une telle façon qu'ils en faisaient pâlir le ciel en comparaison.

« Elle est magnifique, n'est-ce pas ? »

Harry esquissa un sourire. « Bonjour, Aimée. Oui, en effet, elle est sublime. »

« Jean et moi nous assiérons à côté de vous. » poursuivit-elle. « Nous ne pensions pas que vous désireriez vous retrouver seul en cet endroit. »

« Je vous remercie. » répondit Harry quelque peu touché par leur prévenance.

Aimée haussa délicatement les épaules. « Jean est au paradis occupé comme il l'est à s'adonner à ses jeux politique, aussi me suis-je résolue à partir à la recherche d'une conversation intelligente. »

« Alors pourquoi êtes-vous donc ici ? » plaisanta Harry.

« Harry. » rit doucement Aimée. « Vous ne devriez pas vous rabaisser ainsi. »

« Ah en effet, Fred et George s'en chargent déjà merveilleusement bien. » acquiesça-t-il.

Aimée se mit de nouveau à rire. « En effet, ils forment une paire des plus imaginatives. Je n'envie nullement Molly Weasley d'avoir eu à les élever. »

« Vous avez eu vos propres soucis. » fit-il observer. « Fleur et Gabrielle. »

Elle secoua sa tête en signe de dénégation. « Pas vraiment. Je les aime toutes les deux plus que tout, et ce fut une expérience pour le moins intéressante. »

« Je pense que Molly en dirait de même. »

« En effet. »

« Harry ! » s'exclama Jean en s'avançant vers eux d'un pas guilleret. Aimée et lui étaient tous deux revêtus de robes à l'apparence dispendieuse. « Le professorat vous va comme un gant. »

« Bonjour. » répondit Harry.

« Et n'est-ce pas en effet une magnifique journée ? » renchérit Jean avec gaieté.

« Vraiment ? »

« Absolument j'ai reçu des messages de la part du Ministre nous signifiant à quel point le Gouvernement est fier de l'arrivée de Beauxbâtons de la veille. Les journaux en France ont consacré des unes hautes en couleur de chacune des étapes du voyage, et ils le qualifient comme un fait dont on se souviendra avec émerveillement jusqu'à la fin des temps. Qui plus est je me suis vu congratulé de tous côtés par mes pairs Anglais comme Germaniques. Nous avons gagné bien plus de crédit politique avec cet évènement que nous aurions pu en espérer dans nos rêves les plus fous.

« Et bien sûr, le fait que ma fille ait été prépondérante dans la réalisation de tout cela n'ait que la cerise sur le gâteau. » conclut-il fièrement.

« Comment donc ont-ils su tout cela, Harry ? » s'enquit Aimée.

« J'ai tenu un discours à Hermione. » dit-il avec un haussement d'épaules. « Et il s'est simplement avéré que ma voix était à portée d'oreille des journalistes. »

« Il s'est simplement avéré ? » répéta Aimée, un sourire sceptique sur son visage.

« Exactement. » sourit malicieusement Harry. « Et avant que vous ne m'interrogiez plus avant, permettez-moi de vous informer qu'il est temps de suivre les autres à l'intérieur. »

Harry, Jean et Aimée se trouvaient en queue du peloton alors que les élèves et les professeurs quittaient Beauxbâtons dans un parfait ensemble aligné pour se diriger d'un pas cérémonieux vers Poudlard.

La Grande Salle de l'école de Sorcellerie Britannique avait été profusément agrandie pour accueillir tous les élèves et invités supplémentaires. Au centre se trouvaient les quatre tables de Poudlard, de même que huit nouvelles autres destinées aux élèves de Durmstrang et Beauxbâtons. Sur des plateformes surélevées de chaque côté, semblables à des tribunes, se trouvaient nombre de rangées de tables installées à l'intention des dignitaires, politiciens et autres invités qui étaient venus assister au banquet d'ouverture de l'évènement sportif à la dimension internationale.

Il put aviser Fred, George, Olivier, Katie, Angelina et Alicia assis aux meilleures places et hocha la tête à leur intention. A sa droite, installés à des places un peu moins avantageuses, se trouvaient Scrimgeour, Percy, Ron, et les autres politiciens de haut rang. Il eut un petit sourire satisfait; Percy avait eu la charge de distribuer les places et par mégarde, il était 'accidentellement' parvenu à donner à Harry les meilleures places disponibles.

A présent que Harry savait que l'ancienne A.D était toujours active et s'était même étendue, il était plus que disposé à user de cette ressource pour obtenir ce qu'il désirait.

Il avait été légèrement soucieux de l'impact négatif que ces actions auraient pu avoir sur la carrière de Percy, mais ce dernier ne s'en était aucunement formalisé. Il avait informé Harry, par voie de cheminette, qu'il en connaissait bien trop sur ce qui se tramait réellement pour que Scrimgeour pût envisager le fait de le licencier – et même si c'était le cas, les rentes qu'il se ferait grâce aux mémoires qu'il ne manquerait pas d'écrire rendraient Percy extrêmement riche.

Harry s'assit silencieusement à côté d'Aimée, qui se trouvait quant à elle aux côté de Jean et du Professeur Bayard, et il se mit à patienter. Les élèves de Poudlard étaient déjà en place, et avaient poliment applaudi tandis que les élèves de Beauxbâtons prenaient solennellement place aux tables qui leur étaient dévolues. Les portes de la Grande Salle s'ouvrirent à la volée laissant un étrange martellement rythmé se faire entendre de tous.

Deux élèves, revêtus des robes rouge sang de Durmstrang entrèrent d'un pas impérieux et allèrent flanquer les portes de la Grande Salle. Ils portaient d'épais bâtons de bois qu'ils martelaient de façon rythmée au sol.

« Mesdames et Messieurs. » s'écrièrent-ils dans un Anglais fortement accentué. « Les élèves de Durmstrang ! »

Les martellements augmentèrent de tempo et huit élèves se précipitèrent dans la Grande Salle, chacun courant à toute vitesse, avant de sauter et d'exécuter d'impressionnantes figures acrobatiques au rythme des martellements. Et alors qu'ils se réceptionnaient au sol, des étincelles magiques jaillirent pour magnifier davantage l'impact des figures acrobatiques des élèves.

Les acrobates s'accroupirent ensuite, en se figeant sur place, et le martellement se fit martial tandis que le reste des élèves pénétraient la Grande Salle, leurs visages impassibles tandis qu'ils gagnaient à leur tour leurs places.

Lorsqu'ils se furent tous assis, les acrobates coururent tout droit jusqu'à la table de Gryffondor, en sautant par-dessus la table et les élèves qui y étaient assis. Ils atterrirent de l'autre côté de la table, exécutèrent un salto et sautèrent de nouveau par-dessus la tables de Poufsouffles pour atterrir dans un parfait ensemble synchronisé jusqu'à leur propre table.

Il y eut un moment de silence, avant qu'un rugissement d'approbation n'éclate des visiteurs et des autres élèves. Harry se dressa sur ses pieds et applaudit avec force. Leur entrée n'avait pas beaucoup changé depuis le Tournoi des Trois Sorciers.

« Je ne peux m'empêcher de remarquer, » dit Jean avec une certaine nervosité, « que leur entrée était bien meilleure que la nôtre. »

« S'ils parlent toujours de leur entrée après le discours de Gabby, je veux bien manger mon chapeau. » lui marmonna Harry en retour.

« Chers amis, collègues, et honorables invités, » déclara Albus Dumbledore en s'approchant vers un lutrin qui avait été installé en face de la table des Professeurs de Poudlard. « Je vous souhaite la bienvenue à Poudlard. » Il marqua une pause tandis que les élèves de Poudlard se faisaient fort d'appuyer ses propos en applaudissant et en acclamant leurs invités. « Ce tournoi représente le début d'une nouvelle ère de coopération internationale. »

« Cela ne se fera certainement pas sous son mentorat. » grommela Jean.

« Aussi aimerais-je souhaiter la bienvenue à Beauxbâtons et Durmstrang. »

Gabrielle, en compagnie de deux élèves vêtus des robes de Poudlard et deux autres arborant le pourpre de Durmstrang, s'avancèrent devant Albus avant de se retourner pour faire face aux élèves et à l'audience.

« Mais comme vous n'êtes pas ici pour m'entendre parler, je vais passer le relais à la prochaine génération. »

Et Dumbledore se rassit sous une volée d'applaudissements polis. Le Préfet et la Préfète en chefs de Poudlard s'avancèrent jusqu'au lutrin. Ce fut avec une légère surprise que Harry se rendit compte qu'il ne les connaissait pas. Cela ne faisait pourtant pas si longtemps qu'il avait quitté Poudlard. Le garçon portait la cravate de Serpentard, et la fille celle de Serdaigle.

« Bienvenue à Poudlard, chers amis. » déclara la fille d'une voix crispée. « Au nom de Poudlard, nous vous souhaitons la bienvenue dans notre école, et nous espérons que vous apprécierez votre visite en ces lieux. »

« Et ne nous en voulez pas trop lorsque nous vous aurons battus au Quidditch. » ajouta le Serpentard avec un sourire confiant qui suscita une vague de rire parmi la foule.

Les élèves de Durmstrang s'avancèrent ensuite jusqu'au lutrin. Dans un Anglais plus que passable, ils remercièrent Poudlard de l'invitation et leur assurèrent que toute victoire serait âprement remportée.

Harry ferma ses yeux tandis que Gabrielle se dirigeait seule vers le lutrin. Il se concentra pour atteindre le Lien et envoya par son biais la fierté qu'il éprouvait. L'effet que cela eu sur Gabrielle était presque imperceptible pour quiconque ne la connaissant pas bien. Son dos se redressa légèrement, et ses joues acquirent un peu plus de couleur.

Il reporta son regard vers Dumbledore, qui surveillait le déroulement des évènements tel un monarque. Il y avait presque une expression condescendante de supériorité sur son visage.

« Mes chers amis de Poudlard, je vous remercie du plus profond de mon cœur pour l'accueil que vous nous avez donné jusqu'à présent. » déclara Gabrielle dans un Anglais parfait. « Je ne doute pas de parler pour tous mes collègues lorsque je dis que jusqu'à présent, l'accueil s'est révélé être bien plus chaleureux que ce à quoi nous nous étions attendus. La grâce et le respect avec lesquels nous avons été traités font honneur à votre école et à votre pays. »

Une salve d'applaudissements retentit depuis les tribunes.

« Regardez-ça. » souffla Harry à l'intention de Jean et Aimée.

Gabrielle marqua une pause et répéta le même discours dans un Allemand parfait, en se tournant légèrement afin de faire face aux élèves de Durmstrang. Les élèves affichaient tous des regards surpris alors qu'ils l'écoutaient.

En retournant une fois de plus à l'anglais, Gabrielle poursuivit. « Comme marque de notre respect, nous aimerions offrir à nos amis un présent. » Sans marquer de pause, elle réitéra ses dires en Allemand, tout en s'approchant du Professeur Andropov.

« Au nom de Beauxbâtons, j'aimerais vous offrir ce télescope. » Elle plongea la main dans sa poche et en retira sa baguette.

Harry sentit un léger tiraillement au niveau de sa magie tandis que le présent apparaissait dans les mains de Gabrielle. Elle n'avait pas lancé de sort formulé.

Avec une grâce absolue, Gabrielle fit la révérence et présenta le cadeau. « Il a été confectionné par Marcus Klein, le premier Préfet-en-Chef de Durmstrang, alors qu'il était encore à l'école; ce trésor mérite de retourner à l'école. »

Elle marqua une petite pause et répéta les détails en Anglais.

« Mes chers Amis de Poudlard. » poursuivit Gabrielle. « A vous, j'apporte un présent dont j'espère que vous ainsi que vos visiteurs apprécierez la fonction pour un long moment à venir. »

Il y eut une autre sollicitation de la magie de Harry, tandis qu'un sceptre pourvu d'une sphère dorée apparaissait dans ses mains. Elle le brandit dans les airs et se tourna lentement afin que tout le monde pût le voir.

« Ce sceptre a été spécialement enchanté par les élèves de l'académie de Beauxbâtons. Pour l'activer, placez-le simplement dans une quelconque classe vide de Poudlard. Il créera un point sécurisé de Transplanage à sens unique, qui permettra à n'importe quelle personne douée de cette habilité de quitter Poudlard sans avoir à marcher jusqu'aux portes. »

Elle marqua une pause et traduisit une fois de plus ses propos en Allemand, avant de présenter le sceptre au Directeur de Poudlard, qui la regardait avec un sourire forcé.

Gabrielle retourna au lutrin et fit face à la foule qui se tenait devant elle. « Pour terminer, » déclara-t-elle d'une voix ferme, « nous sommes impatients d'avoir l'occasion d'éprouver nos capacités contre des équipes renommées que sont celles de Poudlard et Durmstrang. Et que la meilleure équipe gagne ! »

Il y eut une brève seconde de silence absolu, avant que les élèves de Durmstrang ne se dressent sur leurs pieds et ne se mettent à applaudir et acclamer à tout rompre. Ils furent vite rejoints par les élèves de Beauxbâtons et ceux de Poudlard, et bien vite par tous les invités. Le niveau de bruit produit par les acclamations s'éleva encore davantage pour atteindre son paroxysme lorsque Gabrielle fit une élégante révérence et alla rejoindre les autres Préfets-en-Chefs qui paraissaient à présent légèrement embarrassés.

Harry, qui applaudissait de toutes ses forces avec tout le monde, se sentit quelque peu désolé pour eux. Les Professeurs de Poudlard auraient dû anticiper le fait qu'un évènement pareil appellerait à des échanges de cadeaux.

« Ai-je envie de connaître la raison derrière la soudaine habilité de ma fille à pratiquer la magie informulée ? » s'enquit Aimée d'une voix douce.

« Elle peut utiliser la mienne. » lui murmura Harry. « Mais personne ne le sait encore. »

Elle hocha la tête avec grâce et se remit à applaudir.

« Sans plus atermoyer, » annonça Dumbledore depuis son fauteuil, « que le festin commence. »


« Oh, voilà qui promet d'être extrêmement amusant. » se délecta Drago avec un regard concupiscent. « J'accorderai une chose à Potter, il a du goût. »

« Soyez un peu prudent, cependant. » le conseilla Rogue. « Son père deviendra peut-être le prochain Ministre de la Magie Français. »

« Encore mieux. » répondit Drago. « Ils devraient être en mesure de reconnaître les bénéfices qu'i avoir le nom de Malefoy attaché à leur famille. Je verrai si je peux l'aborder seule demain pour la confronter au charme des Malefoy. »


« Ma chère Olympe. » dit Picup Andropov alors qu'il s'approchait d'Olympe et d'Albus. « Permettez-moi de vous féliciter de la performance de votre Préfète-en-Chef. » s'enthousiasma-t-il. « C'est un réel honneur pour mon école que de se voir déférer un tel respect, et son Allemand était tout simplement époustouflant.

« Je crains qu'elle ait dérobé bien des cœurs aujourd'hui. » continua-t-il. « Je vous en prie, dites-moi qu'elle ne joue pas aussi au Quidditch ? »

« J'ai bien peur, mon cher Picup, qu'elle soit notre Attrapeuse. » l'informa joyeusement Olympe.

« Alors mes élèves se sentiront obligés d'accorder leur support à Beauxbâtons plutôt qu'à Poudlard. » répondit-il. « Sans vouloir vous offenser, bien sûr, Albus. »

« Il n'y a là pas lieu d'être offensé. » répondit sèchement Albus.

« Et où a-t-elle trouvé ces antiquités à la valeur inestimable ? »

« J'ai bien peur de ne pas le savoir. » dit Olympe, en levant ses mains dans un geste d'excuse. « Je lui ai attribuée un budget et l'ai autorisée à choisir elle-même ses propres présents. »

« Un budget des plus généreux. » continua Andropov. « Il n'avait même jamais été porté à ma connaissance que des Sceptres pareils existaient, mais je n'ai aucune difficulté à jauger le coût de ce genre d'antiquités. Bien sûr, vous auriez dû me prévenir au préalable que vous prévoyiez d'offrir des présents. »

« J'ai bien peur d'avoir présumé que c'était là une pratique à laquelle nous nous soumettrions tous. » dit-elle sur un ton d'excuse, tout en se faisant une note mentale de s'enquérir du prix réel des présents, étant donné qu'il semblait que la facture de trois cents gallions qu'elle s'était vue présenter pour les deux articles était bien loin de représenter leur coût réel.

« N'ayez aucune inquiétude. » la rassura Andropov avec un haussement d'épaules. « Je sais que mes élèves sont déjà en train de chercher à l'instant même où nous parlons un moyen approprié de vous remercier. »

« A présent, si vous voulez bien m'excuser, je dois aller rencontrer la presse. » Il fit volte-face et s'éloigna en direction de la zone d'effervescence créée par les journalistes, le télescope tenu fermement dans sa main.

« Vous disiez Albus ? » l'incita Olympe en reprenant leur conversation là où elle s'était interrompue à l'arrivée du Directeur de Durmstrang.

« Vous avez certainement fait bien du chemin en seulement quelques années. » dit jovialement Albus. « Cependant, ce n'est pas ce dont je voulais vous parler. » continua-t-il. « Il est parvenu à ma connaissance que mon garde-chasse est des plus ravis de votre retour. »

« Albus, je vous saurais gré, » l'interrompit Olympe d'un ton acéré, « de garder votre nez hors de mes affaires personnelles. »

« Lorsque cela affecte mon corps enseignant, il ne s'agit plus simplement de vos affaires personnelles. »

« Oh mais si ça l'est, Albus, et je ne tolérerai plus vos immixtions. » Elle tourna vivement les talons et quitta le Directeur de Poudlard d'un pas ferme, en comptant jusqu'à vingt dans sa tête dans trois langues différentes.

Elle n'avait même pas pensé à Hagrid depuis plusieurs années. Leur romance avait été comparable à un fétu de paille. Autant elle aurait voulu qu'il en aille autrement, ils n'avaient pas été complémentaires l'un pour l'autre. C'était agréable d'avoir un autre demi-géant à qui parler, mais cela avait constitué le principal problème – elle ne pouvait pas vraiment lui parler. Leurs centres d'intérêts étaient bien trop différents, et bien que cela pût paraître injuste, elle ne pouvait tout simplement pas le laisser l'accompagner aux nombreuses réunions auxquelles elle était tenue de participer.

Elle était déjà mariée, d'une manière que Hagrid ne pourrait jamais comprendre. Diriger une école comme Beauxbâtons était extrêmement épuisant et monopolisait toutes ses émotions.

Même en cette journée, elle avait été aussi fière de Gabrielle que si elle avait été sa propre fille. Elle pouvait voir l'influence de Harry sur la jeune Vélane et l'approuvait de tout son cœur. Gabrielle s'était révélée cette année, et bien plus important encore, avait fait en sorte que Beauxbâtons surclasse complètement Poudlard, et aussi puéril que cela pût être, cela ne lui en mettait pas moins du baume au cœur.

Mais elle était consciente qu'il lui faudrait s'occuper de Hagrid tôt ou tard. Elle avait ressenti une affection sincère pour lui, mais rien de plus, et certainement rien qui valut la peine de perdre tout ce pourquoi elle avait travaillé tant d'années durant et qui l'avait élevée au rang de Directrice de l'école.

Pour le véritable amour, elle aurait pu s'y résoudre; pour une attraction et un compagnonnage, cela n'était pas le cas.

C'était aussi simple que cela. Elle aspirait au conte de fées, et Hagrid n'était pas vraiment fait pour être son prince, ni même son 'petit grain de folie' qui aurait apporté une nouvelle dimension à sa vie et qui l'aurait rendue heureuse pour le restant de ses jours.


Il se déplaçait parmi les couloirs de Poudlard avec une aisance qui témoignait d'une longue pratique. Il connaissait exactement la forme des ombres que projetaient chaque statue ainsi que comment se fondre parmi elles. Le fait qu'il n'avait nullement besoin de se faufiler ainsi semblait avoir été relégué au rang de considération des plus dérisoires.

Il frappa fermement sur un tableau et entra dans la pièce que révéla ce dernier lorsqu'il coulissa.

Avec un large sourire, il se pencha vers l'avant et étreignit avec force la femme qui se trouvait devant lui.

« Faites-moi descendre, espèce de rustre. » ordonna Minerva McGonagall avec un soupir, le sourire sur son visage contredisant cependant ses propos acerbes.

« Je vous ferais savoir que je ne suis pas un rustre. » fit remarquer Harry tandis qu'il s'affalait sur un fauteuil des plus moelleux. « J'ai vécu ces dernières semaines en France. Je suis tout ce qu'il y a de plus sophisti-ma-qué à présent. »

« Et pourtant vous parvenez toujours à écharper la langue comme personne. » soupira Minerva. « Du thé ? »

« S'il-vous-plaît. »

« Alors, avez-vous apprécié mettre Poudlard dans l'embarras ? »

« J'ai apprécié mettre Albus dans l'embarras. » corrigea Harry. « C'est une chose tout à fait différente. Il aurait dû savoir que, selon la tradition, ce genre d'évènements implique un échange de présents. »

« En effet. » approuva Minerva tandis qu'elle s'affairait dans sa petite cuisine. « Je suis pour le moins surprise qu'il n'ait rien fait à ce sujet. »

« Je savais qu'il n'en ferait rien. »

« Ahh oui, votre fameux réseau d'espions. » renifla Minerva, « qui infecte insidieusement notre école. »

« Si vous me l'aviez dit par vous-même, je n'aurais pas eu besoin d'y faire appel. » contra Harry avec un sourire espiègle. « Et si cela peut aider à prévenir toute inimitié, je n'ai été mis au courant de leur existence que l'autre jour. »

« Je sais. » acquiesça Minerva. « Et vous savez aussi que ma loyauté ira toujours à Poudlard en premier lieu. »

« Comment va-t-il, en toute sincérité ? »

Minerva marqua une pause et retourna dans son salon avant de lui présenter une tasse.

« C'est confus. » admit-elle. « Il n'est plus le même homme qu'il était autrefois, et je n'arrive pas à en comprendre les raisons. »

« Démence ? »

McGonagall se pinça les lèvres. « Oui et non. » admit-elle avec un profond soupir. « Il y a des symptômes qui correspondent, mais il est régulièrement examiné médicalement, et rien de concluant n'est jamais sorti à cet égard. Je les ai fait rechercher tous les signes habituels, et les résultats se sont toujours avérés négatifs. »

Harry soupira à son tour. « J'avais vraiment espéré qu'avec mon départ, il retournerait à la normale. »

« Cela n'a pas été le cas. Severus et Drago ont bien trop de liberté, et bien qu'en temps normal l'idée d'intervenir ne me viendrait pas à l'esprit, je ne laisserai pas mes enfants vivre dans la peur sans rien faire. Je fais tout ce que je peux pour réduire leur influence, mais c'est chose difficile. L'école est scindée en deux. Filius est fermement de mon côté, et je me repose énormément sur lui. »

Harry opina du chef. « Je ne peux pas laisser les choses en l'état, Min. »

« Non. » acquiesça-t-elle. « J'imagine que non. »

« Il a tiré toutes les ficelles qu'il avait à sa disposition pour me faire venir ici, et cela commence à avoir des répercussions au niveau international. Je ne laisserai pas la paix pour laquelle nous nous sommes tant battus être perturbée simplement pour satisfaire son caprice de s'adonner à des petits jeux avec moi. Autant je déteste être de retour à cause de lui, je garde néanmoins bon nombre de merveilleux souvenirs de Poudlard.

« Jean est ici pour garder un œil ferme sur lui, et vous savez que là où la France se rend, l'Allemagne ne manque pas de suivre. Et quand deux puissances économiques s'accordent, beaucoup d'autres pays Européens ne tardent pas à se mettre dans le rang, ce qui pourrait bouleverser l'équilibre entre les Américains et les Asiatiques. Après les dommages infligés par notre Ministère lorsque du retour au pouvoir de Voldemort, nous ne pouvons pas nous permettre d'être isolés; notre économie se mettrait à stagner en un instant. »

« Une économie dont vous semblez posséder la majeure partie. » déclara Minerva avec un sourire malicieux.

Harry eut un petit rire. « Eh bien, peut-être bien, mais là n'est pas la question. J'ai bien trop d'amis ici pour penser à abandonner complètement le pays. Malgré tout l'attrait qu'il m'arrive parfois d'avoir pour cette possibilité lorsque cette fichue presse refuse de me laisser en paix. »

« Eh bien, si cela peut vous rasséréner, des questions sont à présent en train d'être soulevées ici, sur la raison expliquant le fait que vous êtes bien plus heureux en France que dans votre propre pays. Les membres du Magenmagot sont en train de considérer la question de réformer certaines lois afin de rendre la presse responsable de ce qu'elle imprime. A ce jour, ils n'essuient aucune répercussion pour leurs calomnies les plus scandaleuses. »

Harry eut un faible sourire. « Ce serait agréable. Il est juste dommage que je ne sois pas parvenu à acheter la Gazette du Sorcier. »

« Vous avez essayé ? »

« Oui, cela avait du sens, vous voyez ? Malheureusement le propriétaire est un misanthrope obstiné. Il a refusé catégoriquement de vendre, peu importe les prix que mes avocats lui ont proposé. «

« Pourquoi pas fonder un journal rival ? »

« Je n'en ai pas le temps. » dit Harry avant de se figer tandis qu'une idée s'imposait à lui. « Mais peut-être que… » finit-il d'une voix lente.

« Harry ? »

Il sourit et haussa les épaules. « Juste une idée. »

« Eh bien, comme vous désirez manifestement changer de sujet, changeons en donc. Quand vais-je donc être présentée à Miss Delacour ? »

« Bientôt. » promit Harry. « N'était-elle pas sublime tout à l'heure ? »

« Elle est en partie Vélane, Harry. » fit observer McGonagall d'un ton raisonnable. « Bien sûr qu'elle est sublime. »

« Min. » la chapitra Harry avec une moue de petit enfant.

« Elle est très belle, Harry. » concéda Minerva. « Et elle est polyglotte, ce qui est un signe d'intelligence. »

« Elle parle l'Allemand, l'Italien, et l'Espagnol, en plus de l'Anglais et de son Français maternel. » sourit Harry de toutes ses dents tout en se levant et en esquissant de grands moulinets de la main pour mieux appuyer ses dires avec un enthousiasme enfantin. « Elle est aussi Préfète-en-Chef une année plus tôt que la normale, et excellente sur un balai, et ne sera pas loin d'obtenir des résultats à ses examens similaires à ceux de Hermione. »

« Vous êtes en train de vous vanter. » dit Minerva avec un sourire.

« Un petit peu. » concéda-t-il. « Je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de le faire. Tous les autres sont bien trop concernés par la situation pour que je puisse me permettre de simplement parler d'elle comme une personne normale. »

« Vous ne serez jamais normal. »

« Vous savez ce que je veux dire. » dit Harry en se rasseyant. « Alors vous ne pensez pas que je suis fou d'accepter cette relation ? »

Minerva s'interrompit avant de baisser la tasse de thé qu'elle portait à ses lèvres et le regarda avec le plus grand sérieux.

« Comme vous, j'ai fait mes recherches à propos de votre situation, et bien qu'avec une certaine réticence, je pense que vous faites la bonne chose. » lui déclara-t-elle.

« J'ai décelé un changement en vous, Harry, durant ces derniers mois. Vous êtes plus détendu et heureux, et si cela est dû à Miss Delacour, alors j'approuve de tout cœur. Je comprends votre inquiétude quant à la différence d'âge et je la partagerais moi aussi, si elle était humaine. Et puisque elle ne l'est pas, cela fait toute la différence.

« Je vous avouerai que j'abhorre le fait qu'un professeur et une élève soient amenés à entretenir une quelconque relation. Le séduisant jeune professeur sera toujours le sujet de béguins, et il ne devrait jamais abuser de sa position.

« Mais votre situation, encore une fois, est tout ce qu'il ya de plus unique. Sans prendre en considération votre habilité à enseigner, l'une des raisons pour lesquelles vous vous êtes vu octroyé le poste était de vous permettre d'être à proximité de Miss Delacour. La relation émotionnelle mentionnée précédemment a été formée bien avant que vous ne deveniez professeur, aussi, bien que cela ne me plaise pas outre mesure, je peux néanmoins l'accepter.

« Et au final, Harry, j'admettrai être bien plus soucieuse de votre bonheur que de n'importe quelle autre règle. Si Miss Delacour est aussi bénéfique pour vous qu'elle semble l'être, alors vous avez ma bénédiction, non pas que vous en ayez besoin. »

Harry expira lentement et lui adressa un sourire. « Merci. » dit-il avec douceur. « Votre approbation signifie bien plus pour moi que je ne peux l'expliquer en de simples mots. »

Elle porta sa tasse de thé à ses lèvres et se mit à boire silencieusement.

« Alors, » reprit Harry avec un sourire. « Comment diable trouvez-vous le temps d'enseigner avec tout cette fichue paperasse dont ils nous incombent ? Ou peut-être que les institutions Anglaises sont différentes à cet égard ? »

Minerva l'observa pendant une seconde, avant de rejeter sa tête en arrière et d'éclater d'un rire qu'il ne lui avait jamais entendu de toute sa vie.

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