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Espoir
Local de Quidditch

By Ysfrael

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« Gabrielle ? » appela doucement Aimée.

« Maman ? » s'enquit Gabrielle d'une voix ensommeillée. « Encore cinq minutes, s'il-te-plaît. Je suis en train de faire le plus merveilleux des rêves. »

Aimée eut un délicieux rire de gorge. « Ma chérie, tu n'as plus douze ans voyons, et je suis davantage encline à croire que la nuit dernière a été bien meilleure qu'un rêve. »

Gabrielle ouvrit ses yeux et battit des cils. « Qu'est-ce que je fais ici ? » questionna-t-elle avec confusion.

« Voilà une question que j'allais te poser. » renvoya Aimée avec un sourire.

« La dernière chose dont je me souvienne c'est que Harry me portait dans ses bras jusqu'à la maison. » dit-elle, « et je me suis endormie. »

« La soirée a donc été si décevante ? » la taquina gentiment Aimée.

« Oh non, Maman, c'était merveilleux. » Elle se sentait bien plus éveillée à présent, et elle se mit en position assise sous ses draps, en s'adossant confortablement contre la tête de lit. « Il était merveilleux. »

« Que s'est-il passé ? »

« Eh bien, j'ai enfin découvert ce que c'était d'être moi-même. » déclara-t-elle lentement, tandis qu'elle essayait de faire appel à ses souvenirs de la nuit passée. « Le Lien s'est mis à fonctionner pour la première fois, et tout s'est naturellement mis en place. Je pouvais ressentir ce qu'il désirait et je pouvais y répondre. »

Elle marqua une pause pendant une seconde avant de poursuivre. « Cela a commencé au restaurant; je l'ai invité à me poser une question, n'importe laquelle, et il s'est exécuté. Il m'a demandée pourquoi j'avais essayé de lui dissimuler l'Union au lieu de simplement lui présenter le problème. Alors j'ai expliqué de nouveau, et je pense qu'il l'a accepté cette fois. Il a accepté le fait que je ne voulais pas le manipuler et que je désirais seulement essayer de lui donner le choix sans qu'il n'ait à s'inquiéter à mon propos ou qu'il n'ait l'impression écrasante que tout reposait sur ses épaules. »

« Voilà qui est bien. » commenta Aimée.

« En effet, Maman. » acquiesça Gabrielle. « Et ensuite nous nous sommes rendus dans une boîte de nuit. » Elle eut un petit rire. « Je pensais avoir la situation en main, mais c'était bien loin d'être le cas. Nous avons fait la queue, et il a lancé un charme de réchauffement sans baguette pour me préserver du froid, mais je ne pense pas qu'il ait vraiment compris la sensation que cela procurait. »

« Et qui était ? »

« C'était comme si sa magie enveloppait tout mon corps. C'était merveilleux. Et ensuite à l'intérieur de la boîte de nuit, les gens ont cédé la place sur son chemin, Maman. Tu sais comment Papa peut marcher au Ministère et que toutes les personnes lui font place nette, parce qu'ils savent qui il est ? »

Aimée hocha la tête.

« Harry peut faire ça avec de parfaits étrangers, et ces personnes-là ne se rendent même pas compte de ce qu'ils font ! Il projetait cette aura autour de lui qui était enivrante à un point tel, que même l'alcool ne soutenait pas la comparaison. Et alors sur la piste de danse, il m'a regardée, Maman, de la même façon que papa quand il te regarde. »

« Et ? »

« Et je me suis laissée aller. J'ai arrêté de réfléchir; j'ai juste dansé au rythme de la musique. Ce n'était aucun des pas que j'avais prévus d'employer; j'ai tout simplement réagit au tempo, et cela a fonctionné Maman, il me regardait comme si j'étais la seule personne au monde, et pour la première fois, ce que Fleur m'a dit a eu du sens. Je suis une Vélane, et je réagissais en tant que telle. Mon compagnon était là, à me contempler, et il appréciait ce que je faisais.

« Mais les choses ont vite changé, Maman, je pouvais sentir d'autres hommes me regarder, et Harry aussi. »

« Qu'a-t-il fait ? »

« Il s'est mis à danser; sa danse était différente de la mienne, plus puissante, plus contrôlée, mais elle était tellement gracieuse. Il sait réellement danser, et il a accordé ses mouvements aux miens. Je me suis retrouvée affectée par sa danse, et je me suis battue, je voulais rester en contrôle. Nous nous sommes mus dans une sublime harmonie, ses mains m'effleurant et me caressant alors que nous dansions, me revendiquant comme sienne, et puis la musique a changé. Elle était plus lente, et je me suis blottie contre ses bras, et ce fut comme si je n'avais plus aucun poids. »

« Tu n'as aucun poids. » soupira Aimée. « J'aimerais vraiment que tu te nourrisses davantage. »

« J'ai un poids parfait pour ma taille. » fit observer Gabrielle avec un léger sourire. Ce sujet était un vieil argument entre elles. « Mais j'ai flotté avec lui et il m'a tenu si fort dans ses bras et pourtant si tendrement en même temps. »

« Alors vous avez dansé puis vous êtes revenus à la maison ? »

« Oh non. » rit Gabrielle. « Papa a envoyé des Aurors pour nous protéger. »

Aimée haussa ses sourcils d'un air inquisiteur.

« Ils ont essayé de se fondre dans la masse, mais alors que nous dansions, Harry m'a indiqué la position de chacun d'entre eux. J'étais censée aller aux toilettes me rafraîchir afin qu'il puisse en aborder un, mais j'ai rebroussé chemin et j'ai suivi Harry pour voir ce qu'il allait faire. J'aurai à raconter à Papa à quel point Mr Canton paraissait terrorisé lorsque Harry s'est entretenu avec lui. »

« Ce n'était pas la faute de ton père ma chérie. » confessa Aimée. « Je lui ai demandé de les envoyer. »

« Pourquoi ? »

« Parce que je craignais un peu que ton ensemble n'attire trop l'attention et que Harry ne s'en irrite. »

« Tu as pensé qu'il ferait exploser quelque chose sous le coup de la colère ? » interrogea Gabrielle d'un air incrédule, et quand elle vit sa mère hocher la tête, elle rejeta sa tête en arrière et éclata de rire.

« Il a tout de même détruit deux acres de notre jardin. » fit très justement remarquer Aimée.

« Il était très en colère à ce moment-là; la colère de quelqu'un qui venait juste de voir une partie de sa vie réduite en cendres. » souffla Gabrielle, sa bonne humeur fondant comme neige au soleil. « Il est toujours en contrôle, il sait à quel point il est puissant, et même lorsqu'il est en colère, il garde un ferme contrôle sur ce qu'il fait. »

« Ceci dit, » l'interrompit doucement Aimée, « nous pensions tout de même que c'était une bonne idée. »

« Harry leur a indiqué certains Moldus qui se livraient à des actes horribles comme le commerce de drogue, et il a demandé aux Aurors Français et Espagnols de s'occuper d'eux. Et lorsqu'ils sont allés les arrêter, Harry a dû lancer sans baguette un sort sur l'une des criminels pour l'empêcher de saisir son arme. »

Aimée eut un petit sourire. « Une soirée excitante, en somme. »

Gabrielle hocha la tête. « Et nous avons dansé pendant la majeure partie de la soirée; c'était comme si nous étions seuls au monde. Et à la fin, il m'a transportée jusqu'à la maison, et m'a mise au lit, comme un vrai gentleman. Mais ceci n'était pas important en soi; ce qui était vraiment important c'est que nous avons été connectés la nuit dernière. Il a pu voir en moi, et j'ai pu voir en lui. »

« Alors tu es optimiste maintenant ? »

« Absolument, Maman, absolument. »

« En ce cas, je te suggérerais de te dépêcher de te changer, parce que tu n'aimerais pas manquer le petit déjeuner de ce matin à l'école. »

Gabrielle jeta un coup d'œil à l'horloge sur le mur qui lui était adjacent et acquiesça. « Merci, Maman. »

« J'aurai à te parler plus tard, ma chérie. » déclara gentiment Aimée alors qu'elle quittait sa chambre.

Gabrielle rejeta ses draps et eut un demi-sourire en baissant les yeux sur son corps. Elle était toujours entièrement vêtue et elle devait s'avouer qu'elle n'en aurait pas attendu moins de son Compagnon. Il définissait à lui seul le terme 'honorable' et ne prendrait assurément jamais avantage de pareille situation.

Elle se dévêtit rapidement et plaça ses habits sur le dossier d'un fauteuil afin qu'un membre du personnel les mène à laver avant de se précipiter sous la douche. En temps normal elle ne laverait pas ses cheveux deux jours consécutifs, mais l'atmosphère de boîte de nuit avait été lourde de ce dégoûtant tabac que les Moldus aiment fumer, et elle ne voulait pas aller prendre son petit déjeuner en trahissant par son odeur le fait qu'elle avait passé la nuit entière à danser dans une boîte de nuit avec le torride Instructeur de vol.

Les cheveux lavés en un temps record, elle passa ensuite une vingtaine de minutes à les sécher à l'aide de sa baguette magique, avant de s'habiller et de retourner à sa chambre de Beauxbâtons.

Elle ne marqua aucune pause en se dirigeant d'un pas ferme vers la Salle principale. Avec un peu de chance, les étudiants penseraient juste qu'elle aurait rencontré quelques difficultés à sortir du lit en cette matinée.

Elle entra dans la pièce et réprima un sourire soulagé. Le bruit de la salle ne diminua aucunement à son apparition, et personne ne la fixait du regard, ou du moins, pas plus que d'ordinaire. C'était à des moments pareils qu'elle souhaitait juste pouvoir se rendre auprès de Harry et l'embrasser afin que tout le monde sache qu'elle lui appartenait, et à lui uniquement.

« Nuit surchargée ? » s'enquit Claude, alors qu'elle s'asseyait avec les étudiants de dernière année.

Elle opina aisément du chef. « Madame Maxime m'a demandée de jeter un coup d'œil aux règles pour le projet final de chaque Maison. »

« Quelles sont les règles ? » interrogea Simone avec avidité.

« Tu sais très bien que je ne vais pas vous le dire. » déclara Gabrielle avec un sourire malicieux tandis qu'elle se servait un croissant.

« Rabat-joie. » sourit Claude.

Elle haussa gracieusement les épaules et prit une bouchée de sa viennoiserie avant de sentir un phénomène magique s'imposer à sa conscience. C'était un sentiment étrange, comme une sorte d'avertissement. Elle mâcha lentement sa nourriture tandis qu'elle l'examinait sereinement avant de réaliser que c'était une impression étrangère. Ce n'était pas sa magie – c'était celle de Harry.

Aussi ne fut-elle pas surprise quand les portes de la salle s'ouvrirent à la volée et que quatre personnes entrèrent. Enfin, deux d'entre elles entrèrent – les deux autres surgirent comme si elles avaient été les projectiles d'un canon particulièrement féroce.

« Hé c'est pas mal ici. » s'exclama l'une des personnes dans le pire accent Français qu'elle eût entendu.

« Ollie. » répondit Harry en anglais, en se mettant sur ses pieds et en allant à son encontre. « Le Français est l'une des langues les plus romantiques au monde, et pourtant on dirait que tu es en train d'égorger un cochon quand tu le parles. »

« Oh pish, » répondit le dénommé Ollie avec un sourire. « Hermione a tout 'sayé, parole; je n'arriv' tout ch'implement pas à repwod'ui le bon 'ccent. »

« Et tu n'as pas non plus besoin de parler comme un paysan Ecossais. » commenta sèchement Harry.

« Gabrielle ? » l'interpella Simone en français. « Qu'est-ce qu'ils disent ? »

A voix basse, Gabrielle se mit à leur traduire la discussion.

« Si tu insistes. » sourit Ollie avant de se mettre à étreindre de façon impressionnante Harry. « C'est bon de te revoir mon vieux; les Cannons ne sont plus les mêmes sans toi. »

« Merci. » sourit Harry. « Katie. » dit-il avec un sourire de bienvenue à la jeune femme qui se tenait à leur côté avant de l'enlacer.

« Je ne peux pas te décrire tous les ennuis que ta requête a suscités. » l'informa-t-elle en Anglais. « Les Harpies n'ont pas été ravies que j'aie accepté de donner un coup de main. »

« Désolé. » s'excusa à demi Harry.

« Ne le sois pas, je n'aurais manqué ça pour rien au monde. Je leur ai dit que si ça ne leur plaisait pas, j'avais déjà deux amis chez les Cannons qui me trouverait probablement une place dans leur club. »

« Et comment ! » s'exclamèrent Harry et Ollie d'une seule voix avant d'échanger un sourire entre eux.

« Quoi qu'il en soit, ils ont plié comme un Malefoy, et me voilà ! »

« Et nous, » commença Fred d'un ton théâtral, « nous sommes tellement, tellement désappointés que tu ais fait appel à nous en tout dernier recours ! »

« Mais tu dois te rappeler, mon cher Fred, que nous ne sommes pas des stars planétaires de Quidditch. » fit remarquer George.

« C'est vrai. » approuva tristement Fred, avant que son visage ne s'éclaircisse de nouveau. « Mais, je parie que nous payons mieux Harry que les Cannons ! »

« Presque. » sourit Harry.

« Mais à combien diable est ton contrat ? » interrogea George dans l'incrédulité la plus complète.

Harry toussota et porta son regard sur les deux joueurs de Quidditch.

« On ne dira rien, pas vrai, Katie ? » assura Olivier d'un air innocent.

« Non. » acquiesça Katie. « Crache le morceau, Potter. »

« Il se peut que j'ai réussi à négocier mes droits d'image à quarante-cinq pourcent. »

« Harry. » commença Olivier, en posant un bras autour de lui. « Mon contrat devra être renouvelé l'année prochaine, je t'en supplie, veux-tu bien le négocier pour moi, par pitié ? »

Harry se mit à rire. « Écoutez, laissez-moi vous présenter au corps enseignant et aux élèves qui sont présents. Nous nous rendrons au terrain et nous discuterons après ça. »

« Ça semble être un bon plan, ô estimé professeur. » déclara sentencieusement George.

Harry se retourna pour faire face à l'école entière. « Mesdames et messieurs. » déclara-t-il, en passant aisément au Français. « Afin de nous aider àremporter le tournoi inter-école, j'ai sollicité l'aide de quelques amis spéciaux. Aussi, sans plus attendre, laissez-moi vous les présenter. Tout d'abord, un de mes coéquipiers des Cannons de Chudley, et ancien membre de l'équipe de Flaquemare. Le gardien de l'équipe d'Angleterre, Olivier Dubois ! »

Il y eut un moment de silence total avant que les élèves et tout particulièrement ceux qui aspiraient à devenir gardiens, ne se mettent à sauter de leur siège et applaudir à tout rompre.

« La charmante brune qui se tient à ma gauche, est une future Poursuiveuse de l'Angleterre, ainsi que la star des Harpies de Holyhead, Katie Bell. » Il y eut une autre ovation, cette fois plus bruyante encore tandis que Katie exécutait une révérence.

« Et finalement, des légendes dans leurs propre domaine, deux amis qui me sont proches, et deux extraordinaires Batteurs, qui ont refusé l'opportunité de devenir professionnels pour rejoindre le monde des Affaires, les propriétaires du mondialement renommé Farces pour Sorciers Facétieux, Fred et George Weasley. »

Comme s'ils avaient attendus leur signal, Fred et George sortirent chacun quelque chose de leurs poches et le jetèrent au sol. Les objets explosèrent avec un tonitruant 'bang' avant de se transformer en publicité géante pour leurs produits qui flotta allègrement jusqu'au plafond, avant d'exploser dans un éblouissant étalage de feux d'artifices. La plupart des élèves applaudirent bruyamment.

« Fanfarons. » marmonna Harry en anglais à leur intention.

Les jumeaux s'inclinèrent dans un parfait ensemble, des sourires fripons sur leurs visages.

« Très bien. » poursuivit Harry en français. « Je veux que toutes les équipes de Quidditch de Maison se présentent sur le terrain dans une heure. Bon appétit. »

Gabrielle les regarda quitter la pièce, hochant la tête lorsque Harry lui lança un bref regard, qu'elle interpréta comme une requête de se joindre à eux.

« Olivier Dubois, Katie Bell, et les fameux Jumeaux Weasley. » s'écria presque Claude sous l'effet de l'excitation, une fois que les portes se furent refermés derrière les nouveaux venus. « Chacun d'entre eux est presque aussi bon que le Professeur Potter. Cela signifie que nous allons avoir une vraie chance de battre Poudlard et Durmstrang ! »

Gabrielle eut un sourire en son for intérieur tandis que tous les élèves lui faisaient écho dans un concert assourdissant de vivats et d'applaudissements. Ils n'avaient peut-être pas les compétences pour l'instant, mais ces élèves avaient un tel désir de gagner qu'elle pouvait presque le ressentir physiquement.

« Très bien. » intervint-elle d'une voix forte. « Que tout le monde termine son déjeuner. Je suis certaine que cela ne dérangera pas le Professeur Potter si tous ceux qui sont intéressés assistent aux exercices depuis les tribunes. »

Il y eut de nombreux hochements de tête, et tout le monde s'en retourna à son repas.


Harry mena ses amis dans son bureau à l'intérieur de 'l'appentis' qui comportait les vestiaires et les placards dans lesquels étaient rangés les balais.

« Wouahou. » siffla Olivier entre ses dents. « C'est bien plus magnifique que nos vestiaires chez les Cannons ! »

« Oui. » approuva Harry. « Toutes les équipes Françaises ont contribué afin de s'assurer que nous ayons du bon matériel avec lequel travailler. »

« Alors. » commença Fred, en saisissant un siège et en s'asseyant sans cérémonie. « A quel niveau de jeu devons-nous nous attendre ? »

Harry soupira et tira la chaise de derrière son bureau afin qu'il puisse leur faire vis-à-vis. « Pas brillant. » avoua-t-il. « Aucun d'entre eux n'a joué à un match de Quidditch auparavant. Et je ne pense pas qu'aucun d'entre eux serait sélectionné pour une équipe de Poudlard. »

« Ouch. » grimaça Katie en poussant un soupir, avant de se figer pendant une seconde et de se mettre à sourire largement. « C'est dans la poche, alors ? »

« Qu'est-ce que tu veux dire ? » interrogea Harry.

« Oh arrête ça Harry. » fit Katie en souriant joyeusement. « Les seules fois où tu perds, c'est lorsque tu es inconscient. Alors, quel est le plan ? »

« Katie a raison, ô estimé meneur. » approuva George. « Tu ne perds jamais. Fais-nous donc part de ton plan faramineux »

« C'est compliqué. » dit Harry avec un autre soupir. « J'ai besoin que vous me promettiez que ce que je vais vous révéler ne quittera pas cette pièce. »

« Nous le jurons, sur notre magie. » clamèrent en chœur Fred et George, et la pièce fut brusquement inondée d'une lumière bleue éblouissante avant qu'elle ne s'éteigne aussitôt après.

« V-vous venez de faire un serment sorcier, » bégaya Olivier, une expression de choc inscrite sur son visage, « juste comme ça ? »

« Bien sûr. » répondit plaisamment Fred. « C'est de Harry dont on parle, et si nous avons appris une chose durant toutes ces années de partenariat et d'amitié extrêmement lucratifs et profitables, c'est qu'il ne vous demande pas ce genre de chose à la légère et qu'il y a forcément une histoire énorme qui se cache derrière»

« Et nous n'aimons pas rester dans l'ignorance, alors quand se présente à nous le choix entre savoir et garder un secret et ne pas savoir tout en sachant que nous ne savons pas, nous préférons de loin savoir et ainsi ne pas avoir à nous soucier de ne pas savoir ce que nous savons être quelque chose qui vaut la peine d'être su. » suppléa George avec un sourire matois.

« Bien dit. » sourit de concert Fred.

« Merci. »

« Sur ma magie, je le jure aussi. » imita Katie. « Je veux aussi savoir. » sourit-elle d'un air complice alors qu'elle complétait son serment. « C'est tellement bon d'être de retour avec vous les amis ! »

« Je ne veux pas être laissé pour compte. » grommela Olivier. « Bien que je suspecte que Harry se serait contenté d'une simple promesse. » pointa-t-il.

Harry hocha du chef en signe d'approbation.

« Mais, j'imagine que nous sommes tous dans le même bateau, et contre notre ancienne école, je serai avec vous aussi. Sur ma magie, je le jure aussi. »

Harry soupira quand ils reportèrent tous leur attention sur lui. « J'imagine que tout a commencé il y a huit ans. »

« Je peux aller chercher du popcorn ? » s'enquit Fred. « Les histoires sont toujours meilleures avec du popcorn. »

« Pas maintenant. » tempéra George, en donnant une petite tape derrière la tête de son jumeau. « Ecoute Oncle Harry nous raconter une histoire. »

« Très bien. » acquiesça Fred. « Continue, Père Harry. »

Harry roula des yeux. « Vous vous souvenez tous de la seconde tâche du Tournoi des Trois Sorciers ? »

« Tu as dû sauver le petit Ronny de ces vils Etres de l'eau. » déclara George.

« Et tu as aussi sauvé la sœur de cette sublime Vélane. » ajouta Olivier de manière quelque peu redondante. Après tout, Harry n'avait encore jamais vu de Vélane qui ne fût pas sublime.

« C'est de la sœur dont il est ici question. » informa Harry. « En gros, lorsque j'ai sauvé Gabrielle Delacour il y a huit ans, elle s'est Unie à moi. »

« Fred. » commença lentement George. « Est-ce que c'est moi, ou tu pouvais carrément sentir le U majuscule dans 'Unie' ? »

« Ce n'était pas que toi, frérot. » répondit Fred. « Alors, Harry, peux-tu nous expliquer ce U majuscule ? »

« Nous avons une Vélane qui joue chez les Harpies. » intervint doucement Katie. « Elle dit que l'Union consiste en une sorte d'esclavage tant émotionnel que physique. La Vélane abandonne littéralement tout ce qu'il y a d'important à propos d'elle à une autre personne. C'est la plus unique forme de confiance qui existe. »

Olivier siffla lentement. « Mais elle avait quoi, huit ans ? »

Harry hocha la tête. « Ce qui est l'âge le plus jeune auquel elles peuvent s'Unir. L'Union a créé un lien entre nous qui expliquait pourquoi je n'ai jamais pu me connecter sur un plan émotionnel avec une autre femme. »

« Attends un peu. » l'interrompit Olivier. « Tu as eu pas mal de petites-amies pourtant, et qu'en est-il de ton Champ Suppresseur ? »

« Champ Suppresseur ? » répéta curieusement Katie, faisant ainsi grogner Olivier avant de rougir d'embarras.

« Désolé, Harry. »

« Essaie de me localiser magiquement. » instruisit Harry à Katie.

Elle dégaina sa baguette et lança un sort. « Tu n'es pas là. » déclara-t-elle d'une voix confuse en analysant les résultats de son sort.

« Je maintiens autour de moi un Suppresseur de Sorts de niveau modéré de façon permanente, ainsi que quelques autres choses. Cela signifie qu'aucun piège magique ne se déclenchera si je les touche et que des maléfices de ce genre ne fonctionnent pas sur moi. La plupart d'entre eux pour tout dire Hermione en connait un qui peut l'outrepasser. »

« Wouahou. »

« Oui, hum, eh bien, ce sort était en place bien longtemps avant que je n'invente le suppresseur, et même une fois ce dernier mis en place, ma magie semblait considérer qu'il faisait partie de moi, et n'a pas jugé bon de m'informer qu'il existait. »

« Le problème avec l'Union, c'est que si je n'accepte pas Gabrielle comme ma Compagne avant le jour de son dix-septième anniversaire, elle perdra l'esprit et mourra. »

« J'ai la désagréable impression qu'une apocalypse se profile. » annonça Fred. « Ca devient pire par la suite, pas vrai ? »

« Bien sûr. » déclara George avec une gaieté quelque peu déplacée. « Continue, Harry. »

« Après avoir essayé de défaire le sort pendant huit ans, et plutôt que de m'en parler directement, Jean-Sébastien, le père de Gabrielle, a demandé conseil et assistance à Ron et Hermione cet été sur la meilleure façon de nous mettre ensemble, Gabrielle et moi. Après discussion, Hermione et Ron ont accepté d'aider à me convaincre d'enseigner à Beauxbâtons afin que Gabrielle puisse essayer de me faire tomber amoureux d'elle. »

« Voilà l'apocalypse. » commenta sombrement Fred. « Si vous permettez que je traduise, Hermione et Ron ont décidé de se mêler de ta vie privée pour sauver cette Cocotte-Vélane ? »

Harry opina du chef. « Malheureusement, ils semblaient avoir oublié que je suis un grand garçon à présent, et que je sais me rendre compte lorsque je suis manipulé. Quand je leur ai mentionné que j'appréciais Gabrielle, qui est de six ans plus jeune que moi, ils étaient pour ainsi dire, assez encourageants. »

George renifla. « Je le parierais. »

« Alors, je me suis rendu au domicile des parents de Gabrielle et j'ai joué le naïf pendant un certain temps – j'ai agi comme si j'étais en train de tomber amoureux de Gabrielle et quand Jean s'est aussi montré encourageant, j'ai fait tombé mon masque et lui ai intimé de me dire la vérité. Il m'a dit de parler à Gabrielle, alors c'est ce que j'ai fait.

« Elle m'a tout révélé, y compris comment tout le monde avait travaillé de concert pour me convaincre de venir ici. »

Olivier siffla une nouvelle fois dans sa barbe. « Qu'est-ce que tu as fait ? »

« J'ai mis le feu à leur verger, a peu près deux acres je crois, j'ai transplané à travers leurs protections, et me suis rendu à mon alcôve à Ilfracombe. J'étais quelque peu agacé. »

Katie renifla légèrement.

« De là, je me suis mis à vérifier son histoire, et je me suis rendu compte que tout était vrai. J'ai touché deux mots à Ron et Hermione, leur exprimant tout mon déplaisir de façon assez vigoureuse, et la nuit dernière, je suis sorti pour la première fois avec Gabrielle, et tout s'est bien passé.

« La raison pour laquelle je vous dis tout ceci, c'est parce que durant les prochaines semaines et mois, Gabrielle et moi allons essayer de définir notre relation, et je veux que vous sachiez tous la vérité, et que vous ne commenciez pas à penser que je fais la cour à une élève, et tout particulièrement celle qui est susceptible d'être l'Attrapeuse de l'équipe. »

« C'est monstrueux. » s'horrifia Katie en secouant sa tête.

« Je ne pensais pas m'être comporté aussi mal. » protesta faiblement Harry.

« Tais-toi Harry, » le coupa Katie sans aucune morgue dans sa voix. « Tu t'es comporté comme un fichu saint. J'ai cependant quelques questions. Comme, étant donné que ses parents ont été au courant de cette situation pendant des années, que fichaient-ils donc durant tout ce temps ? Pourquoi attendre jusqu'à la dernière minute pour te contacter ? »

« Ils essayaient de trouver un remède pour elle. » répondit Harry. « En outre…eh bien, seize ans constitue vraiment la limite que ma morale est prête à accepter de toute façon. Plus jeune, et je n'aurais pas pu faire ce qui est nécessaire. Cela aurait été bien trop comparable à de l'abus d'enfant à mon goût. »

« Je vois. » acquiesça lentement Katie. « J'imagine que c'est sensé. Je n'arrive pas à croire que tu ne leur aies pas dit d'aller voir ailleurs et briser le Lien puis reprendre le cours de ta vie. »

« Cela l'aurait rendue folle. »

« Et alors ? » rétorqua froidement Katie. « Mélissa, mon amie Vélane, m'a dit qu'elle ne considèrerait jamais de s'Unir, pas avec tous les problèmes que cela peut causer; et elle ne l'imposerait certainement pas à un garçon qu'elle croiserait dans la rue. C'est suicidaire pour commencer, et cela détruit la vie du garçon. »

« Je ne dirais pas que ma vie a été détruite. » corrigea mollement Harry. « Mais oui, cela m'a fait me sentir bien seul durant quelques années. »

« Huit. » renifla Olivier. « Presque un tiers de ta vie. Et si nous enlevons le temps que tu as passé chez les Dursley, plus de la moitié de ta vie. »

« Elle a fait une erreur à huit ans. » protesta Harry. « Elle était une enfant gentille et apeurée, qui venait juste d'être secourue par quelqu'un qu'elle considérait comme un héros – et malgré tous les avertissements qu'elle avait reçus, elle a dit que tout lui est subitement venu à l'esprit, et elle a simplement agi. »

« Pourquoi était-elle apeurée ? Ron disait qu'elle était endormie. » s'enquit Fred.

« Je ne le lui ai pas demandé. » admit Harry. « Mais les Vélanes et les Etres de l'eau se détestent depuis des décennies. Les Etres de l'eau prévoyaient de tuer Gabrielle; ils allaient provoquer un accident dès que Fleur aurait échoué la seconde tâche. »

« Ça a du sens. » dit lentement Fred. « Pas beaucoup, mais cela a tout de même un certain sens. »

« Mais comment pourras-tu savoir si tu l'aimes véritablement ? » argua Katie. « Parce que, de mon point de vue, on dirait que tu n'as aucun choix dans cette affaire. Soit tu t'Unies à elle, soit elle perd la raison – et il y a ce Lien… comment sauras-tu si c'est de l'amour ou seulement le Lien qui agit ? »

Harry cligna les yeux de surprise; il n'avait pas vraiment considéré la chose. « Je ne sais pas. » confessa-t-il. « Ce que je sais, c'est que je me sens très bien en sa compagnie. Elle me fait me sentir bien, et hum, elle est jolie. »

« Vraiment ? »

« Oui, et elle approche de la porte en ce moment même. »

« Comment le sais-tu ? » s'ébahit George.

« Je peux savoir, approximativement, où elle se trouve, grâce au Lien.

« Je vois. » comment succinctement Katie.

« Harry. » appela Gabrielle, alors qu'elle posait sa main sur la porte, une expression de nervosité sur son visage.

« Entre, Gabby. » invita Harry d'une voix douce. « Je leur ai tout raconté. »

« Tu me jettes aux lions ? » s'enquit-elle, la plaisanterie faisant quelque peu chou blanc.

« Comme Harry est bien trop gentil pour son propre bien. » déclara George, en reculant pour lui céder de la place pour qu'elle puisse prendre un siège.

« Et comme notre très cher frère semble l'avoir vendu sans le moindre état d'âme. » continua Fred. « Nous, en tant qu'amis de Harry, avons quelques questions pour toi. »

« Attendez une minute. » commença Harry.

« Silence, Harry. » le coupa Olivier, en fronçant les sourcils à son endroit. « Tu te souviens de Nancy ? »

Harry piqua un fard. Elle avait été l'une des filles qui avaient passé la nuit avec lui pour aller ensuite vendre l'histoire aux journaux. Olivier avait tenté de le prévenir, mais il l'avait ignoré.

« Nancy ? » s'enquit Katie.

« Une mégère qui n'en avait qu'après l'argent. » grogna Olivier. « Je te parlerai d'elle plus tard. »

« Harry. » le rassura Gabrielle. « Tout va bien, vraiment; je serai heureuse de répondre à toutes les questions que tes amis peuvent avoir. »

Harry hocha la tête avec hésitation et fit silence. Il ne savait pas comment il était supposé répondre à cela. Il ne s'était pas attendu à ce que ses amis rallient ainsi sa cause, tout particulièrement quand il n'était pas aussi proche d'eux qu'il l'était d'avec Ron et Hermione.

Elle prit un siège à côté de lui, et regarda les autres avec une expression composée. Il sentit une fierté tranquille s'éveiller en lui de par la façon dont elle faisait face aux quatre visages hostiles.

« Juste pour que tu saches, » commença Fred à brûle-pourpoint. « Nous avons tous promis de ne parler à personne de ce que nous discutons ici aujourd'hui. »

« Exactement. » renchérit George. « Et l'histoire de Harry, comme toutes ses histoires, manque cruellement de détails. »

« Tout à fait. Alors, peux-tu nous expliquer ce qui s'est passé à Poudlard avant que tu ne fasses ce truc d'Union ? »

Elle ne répondit pas immédiatement, le temps de rassembler ses esprits. « J'ai été autorisée à faire le voyage jusqu'à Poudlard pour encourager Fleur. Bien que la Coupe fût supposée être seul juge, tout le monde savait que ce serait elle la championne. Tous les élèves n'avait mis qu'un nom – le sien. »

Fred et George grognèrent de concert.

« Pourquoi n'avions-nous pas pensé à payer quelqu'un pour ajouter nos noms ? » se désola Fred.

« Nous étions fauchés, tu te souviens ? »

« Ah oui, c'est vrai; continue, Gabby. »

« Gabrielle, » répondit-elle, en adressant un bref regard à Harry.

« Pardon ? »

« Mon nom est Gabrielle. »

« Mais… »

« Harry est mon Compagnon, et en tant que tel, possède certains privilèges que les autres n'ont pas. »

« Je comprends. » répondit George. « Euh, désolé. Je disais donc, Gabrielle, continue s'il-te-plaît. »

Harry sourit intérieurement et se détendit. Elle pouvait certainement prendre soin d'elle, voilà un sujet dont il n'aurait pas à se soucier à l'avenir, car il en aurait certainement été rendu à se poser la question un jour ou l'autre.

« J'étais très excitée, bien entendu. C'était mon premier voyage que je faisais sans mes parents, et j'ai dormi dans la même chambre que Fleur. La première tâche a été très excitante – je me rappelle m'être assise à côté de Madame Maxime en lui tenant la main. Dis-moi Harry, » dit-elle, en se tournant vers lui. « Je me le suis toujours demandé. Tu avais appris le Sortilège d'Attraction pour la première tâche, n'est-ce pas ? »

Il opina du chef.

« Pourquoi n'as-tu pas simplement attiré l'œuf vers toi ? »

Un silence total s'abattit dans la pièce, tout le monde tournant le cou pour regarder Harry.

« Ça ne nous est pas venu à l'esprit. » dit-il faiblement, un demi-sourire embarrassé sur son visage. « Nous avons juste, eh bien… »

Gabrielle sourit et poursuivit sans plus s'attarder sur la question. Il eut le sentiment qu'elle faisait cela pour détourner l'attention des autres durant son moment d'embarras. « Et ensuite, pour la seconde tâche, Dumbledore. » dit-elle, crachant presque le nom avec dédain.

« Une minute. » se manifesta Katie. « Dumbledore, et pas Professeur Dumbledore ? »

« Cet homme ne devrait pas être professeur. » gronda Gabrielle, ses yeux s'illuminant dangereusement. « Il m'a invitée à son bureau dans lequel Ron, Hermione et Cho patientaient déjà. Il m'a offert un sorbet citron et m'a demandée si je souhaitais aider Fleur dans la tâche suivante.

« J'adore ma sœur, alors bien sûr, j'ai répondu 'oui' avec enthousiasme. Je voulais l'aider à gagner. Il m'a expliquée qu'il lancerait un sort pour me faire dormir, et quand je m'éveillerais, je l'aurais aidé. Il m'a précisée que je serais sous l'eau, mais il n'a pas fait mention des Etres de l'eau. »

Les autres étaient à présent en train de hocher la tête, leurs visages se faisant bien moins austères comparé à l'hostilité marquée dont ils avaient fait preuve plus tôt.

« Et Dumbledore m'a lancée un sort pour m'endormir. Cependant, je suis une Vélane, aussi les sorts d'endormissement ne durent pas très longtemps sur moi. Et lorsque je me suis éveillée, j'étais terrifiée. Les Etres de l'eau sont notre équivalent du croquemitaine et je leur avais été servie sur un plateau par Dumbledore. J'ai fait semblant d'être encore endormie alors que je les entendais discuter des progrès de Fleur dans la tâche et comment ils l'empêchaient de m'atteindre par tous les moyens possibles. Ils étaient très excités quand elle a échoué la tâche. Ils prévoyaient de me tuer. Ils avaient tout arrangé jusqu'au plus petit détail; ils allaient supprimer l'enchantement qui me permettait de respirer sous l'eau, et me laisser me noyer. Ils revendiqueraient que c'était un accident.

« Je ne savais pas quoi faire; si je bougeais, ils me tueraient, mais si je ne faisais rien, j'allais aussi mourir. J'étais complètement tétanisée; c'était comme vivre un cauchemar sans fin. »

Harry se mut légèrement, et se pencha vers elle, plaçant une main sur son épaule. D'une façon assez déconcertante, cela lui était étonnamment familier. Dumbledore lui en avait dit assez pour qu'elle soit rassurée, mais pas assez pour lui permettre de prendre une décision réfléchie.

Elle le gratifia d'un faible sourire avant de reporter son regard sur les autres.

« Je me rappelle avoir prié pour que quelqu'un, tout le monde, n'importe qui, me sauve, mais je savais que ça n'arriverait pas. J'allais mourir ce jour-ci.

« Harry est arrivé et je ne pouvais pas comprendre ce qu'il attendait. Krum a secouru Hermione, et Diggory a secouru Chang; et puis un miracle s'est produit. Le plus jeune participant, quelqu'un qui ne me connaissait pas, a fait quelque chose d'incroyable. Il m'a secourue. Il nous a pris Ron et moi, et nous a amenés à la surface, tout en combattant durant toute son ascension les Etres de l'eau qui étaient plus que furieux de le voir détruire leurs plans.

« Je ne pouvais pas y croire; c'était comme si un cauchemar s'était transformé en mon rêve le plus fou. J'étais en sécurité, j'étais vivante, et j'avais rencontré le plus parfait des princes du monde. Et alors, lorsque l'idée de m'Unir à lui me vint à l'esprit, je le fis, sans penser aux problèmes que cela pourrait me causer, ou la douleur que cela pourrait lui causer. Je voulais juste faire quelque chose en guise de remerciement pour le garçon qui venait juste de sauver ma vie. Pour le garçon qui faisait ce que tous les héros font en disant que ça n'avait aucune importance, que ce qu'il avait fait n'était rien.

« Alors, je me suis donnée à lui, à tous les niveaux qu'il m'était possible de le faire.»

« Comme une Dette de Sorcier ? » s'enquit Olivier.

Elle acquiesça. « Seulement bien plus puissant encore. Je n'avais pas appréhendé à ce moment-là tous les désagréments que cela causerait à Harry. C'était juste que Maman et Nany m'avaient expliquée à quel point l'Union était une bonne chose pour l'homme, comment je ne devais pas le faire à moins d'être vraiment, vraiment sûre, et comment ce faisant je risquerais tout. Mais Harry avait déjà sauvé ma vie, je lui devais déjà tout de tout façon, et j'étais tombée amoureuse de lui en ce jour. »

« Je vois. » fit Katie en hochant la tête. Elle paraissait à présent quelque peu mal à l'aise. « Je pense que je comprends. » dit-elle. « Et Harry a dit qu'en grandissant, tu ne voulais pas l'avoir par défaut, alors tu as cherché un moyen pour qu'il tombe amoureux de toi ? »

Elle hocha la tête.

« Une dernière question. » demanda Katie. « Que se serait-il passé si tu étais morte ? »

« Harry n'aurait jamais su que j'existais, et le Lien aurait rapidement disparu. A un moment, j'ai pensé le faire, mais je n'ai jamais considéré cette possibilité bien longtemps. » Gabrielle releva la tête fièrement. « Je suis convaincue que je peux rendre Harry plus heureux que n'importe quelle femme sur cette Terre. Je l'aime pour ce qu'il est, et non pas pour ce qu'il a fait ou les choses qu'il peut posséder. J'ai mon propre argent, aussi je n'aurai jamais besoin du sien. Je suis raisonnablement jolie, complètement loyale, et assez intelligente pour le garder intéressé; et je suis une Vélane, avec tout ce que cela implique. »

Il y eut un moment de silence avant que Katie ne déclare, « Je suis désolée pour avoir douté de toi. »

« Pourquoi donc ? » s'enquit Gabrielle, perplexe.

« Eh bien, j'ai comme qui dirait pensé que tu n'étais qu'une autre personne convoitant l'argent de Harry et sa célébrité. Et, eh bien, en tant que joueurs de Quidditch, nous en rencontrons beaucoup. »

« Ouais. » approuva Olivier.

« J'aurais aimé que tu nous fasses part du problème. » soupira Fred toute trace d'espièglerie ayant disparu de son visage. « Tu es de la famille après tout, mais je peux comprendre pourquoi tu ne l'as pas fait. »

George hocha la tête en signe d'approbation. « Et, tu sais, tout cette histoire, me donne des frissons. »

« Quoi donc ? » demanda Harry.

« Toutes les frasques que nous exécutions à huit ans, les farces, les blagues, et toutes ces magies illégales. Et si nous avions fait une erreur et fait quelque chose qui aurait eut un impact sérieux sur la vie de quelqu'un ? Aurions-nous au moins essayé d'arranger les choses ? »

« Heureusement, frérot, tout ce que nous avons fait de hautement répréhensible aura été de rendre les cheveux de Percy noir – pas de le tuer. »

« C'est vrai. »

« Alors, est-ce que c'est tout ? » interrogea Olivier.

« Nous avons fait le tour, oui. » sourit Harry.

« Excepté une chose. » déclara George avec un énorme soupir. « Ton vocabulaire. »

« Mon vocabulaire ? » répéta Harry d'un air perplexe.

« Il est atroce. » fit remarquer Fred. « Tu as Gabrielle orbitant autour de toi et tout ce que tu arrives à dire c'est qu'elle est 'jolie' ? »

« As-tu pris des cours d'euphémismes à Poudlard sans que nous n'en sachions rien ? » poursuivit George. « Jolie ? J'ai comme animal de compagnie une grenouille qui est jolie, mais je ne la comparerais pas à Gabrielle. »

Harry eut un petit rire. « Très bien. » lança-t-il en levant ses mains dans un geste de reddition. « La nuit dernière, nous sommes allés dans une boîte de nuit, et Gabby était sur son trente-et-un, et eh bien, elle était d'une beauté si éthérée qu'elle ne paraissait pas appartenir à ce monde, et quand elle dansait, vous pouviez entendre déglutir chaque mâle de la pièce – ou du moins les aurais-je entendu si je n'avais pas été aussi éberlué par sa sublime magnificence. »

Gabrielle était à présent écarlate.

« Voilà qui est mieux. » sourit largement Fred. « Alors, changeons de sujet. Aussi fascinant que tout ceci soit, il n'y a pas grand-chose que nous puissions faire pour vous aider tous les deux avec l'Union pour l'instant. »

George se leva et se déplaça vers la droite, tandis que Fred se déplaçait vers la droite, échangeant ainsi dans une parfaite symbiose leurs sièges.

« Le Quidditch. » dit George. « C'est pour cela que nous sommes là, pas vrai ? Quel est le plan ? »

« Aujourd'hui, nous devons choisir les deux meilleurs joueurs pour chaque position, ceux avec le plus de talent. Je vais travailler avec eux durant la semaine, et lorsque vous pourrez nous joindre, venez, nous prendrons les meilleurs et ferons ce que nous pourrons pour les entraîner. »

« Et l'équipe finale n'a aucune chance, n'est-ce pas ? » demanda Olivier.

« Une faible chance. » précisa Harry. « Cela dépendra de la quantité d'entraînement que je pourrais donner à Gabrielle. »

« Je ferai de mon mieux. » déclara sereinement cette dernière.

Ils hochèrent tous la tête.

« Une dernière chose. » ajouta Harry. « Tout le monde doit être très encourageant, pas de propos défaitiste, ou quoi que ce soit de négatif. Nous voulons que ces enfants entretiennent l'espoir qu'ils peuvent l'emporter, car si c'est le cas, il se peut qu'ils y parviennent, mais s'ils s'attendent à perdre, ils perdront à coup sûr. »

« Ca a du sens. » commenta Olivier. « Vous savez, j'ai toujours voulu être entraîneur. »

« Rappelle-toi juste de parler lentement, Ollie. » grogna Harry, n'appréciant pas trop la lueur qui s'était allumée dans les yeux d'Olivier. C'était une lueur d'un éclat fanatique qui lui rappelait des souvenirs très désagréables.

« Si vous le voulez, » proposa Gabrielle, « je peux travailler avec vous sur vos accents plus tard. »

« Je pense, » répondit Katie avec un sourire, « que ça serait une très bonne idée. Ce sera agréable d'apprendre à te connaître. »


Harry se détendait dans sa chambre, passant en revue les quatorze noms qu'ils avaient choisis, quand on frappa à la porte.

Il alla ouvrir la porte pour trouver le Professeur campé sur le seuil.

« Harry. » commença-t-il d'un ton joyeux. « Serait-ce un bon moment pour avoir une discussion avec vous ? »

« Bien sûr. » sourit Harry. « Entrez, Professeur Bayard. »

« Oh, je vous en prie, appelez-moi Greg. »

« Un verre ? »

« J'ai apporté une bouteille de vin. » répondit Greg, en présentant la bouteille en question.

« Vous désirez donc quelque chose, alors ? » s'enquit Harry, en pouffant.

Greg eut un petit rire et acquiesça. « Je crois savoir qu'Olympe vous a fait mention de mon enthousiasme à l'idée d'avoir votre assistance en classe un de ces jours. »

Harry opina et se rendit dans la cuisine, pour en ressortir avec deux verres à la main. Il saisit la bouteille que lui tendait le professeur de défense, la déboucha magiquement, et remplit les deux verres du délicieux liquide bordeaux.

« Je n'ai jamais vu quelqu'un employer la magie avec autant d'aisance. » commenta doucement Greg, en secouant sa tête de stupéfaction.

Les lèvres de Harry s'étirèrent légèrement. « Il n'y a pas grand chose que je puisse y faire, j'en ai bien peur. » expliqua-t-il. « Elle est là – je ne fais que l'utiliser. »

« La différence, Harry, repose dans la manière dont vous l'utilisez. La plupart d'entre nous accédons aussi à la magie, et quand nous l'utilisons, nous l'approchons de façon très formelle. »

Harry leva ses mains d'un air impuissant. « J'ai autorisé Gabrielle à faire son projet de fin d'études sur ma relation avec la magie. Peut-être devriez-vous l'interroger plus tard à ce propos. »

« Je le ferai. Je suis persuadé que ce sera hautement fascinant. Elle est une excellente élève, bien qu'elle m'ait avoué s'être pétrifiée lorsque vous avez été attaqué à Paris ? »

« Un peu, mais même alors, elle a fait ce qu'il fallait – elle m'a laissé m'en occuper. »

« Ce qui nous amène justement à ma requête. Je me demandais si cela vous dérangerait de venir aux cours de mes dernières années ce Mercredi, pour permettre à certains de mes étudiants de vous attaquer ? »

Harry éclata doucement de rire et haussa les sourcils d'un air curieux.

« Je ne m'attends pas à ce qu'ils vous atteignent. » expliqua Greg. « Là n'est pas le but, mais ce serait un excellent entraînement, sans avoir à se soucier de blesser accidentellement quelqu'un. J'ai vérifié votre emploi du temps et vous avez une période libre durant ce cours. »

« C'est d'accord. » accepta Harry. « Je viendrai. »

« Excellent ! » se réjouit Greg en levant son verre à l'intention de Harry en signe de toast.

Harry retourna son geste et goûta le vin. Il était bien loin d'être aussi bon que celui de Jean, non pas qu'il s'y fût attendu par ailleurs. Il le but néanmoins, pour être poli.

« Alors, comment ont été vos premières semaines en tant qu'enseignant ? »

« Épuisantes. » répondit Harry avec un léger sourire. « Je ne m'attendais pas à ce que soit aussi dur. »

« Ceux qui n'enseignent pas ne s'en rendent jamais compte. » approuva solennellement Greg. « C'est là notre éternelle complainte. »


Harry survola le terrain, observant Claude et Anton alors que Fred et George travaillaient avec eux, leur indiquant le rythme qu'ils devaient avoir pour intercepter les cognards. De façon surprenante, les jumeaux s'étaient avérés être de très bons pédagogues, patients, et usant de beaucoup d'humour pour se faire comprendre de leurs élèves. Ils n'avaient pas peur de se donner en exemple afin de montrer ce qu'être Batteur impliquait vraiment dans le jeu. Ils insistaient sur les bénéfices du travail d'équipe, démontrant à quel point ils avaient été bons en jouant en symbiose.

Olivier était avec les Gardiens, à leur inculquer les rudiments du poste avec son enthousiasme légendaire, au risque d'user ses élèves jusqu'à la moelle. Katie n'avait pas pu venir, les Poursuiveurs avaient donc été graciés d'un congé ce soir-là.

L'attrapeur remplaçant n'avait tout simplement pas le talent requis et lui-même en était conscient, aussi n'avait-il pas fait de difficultés et restait de son propre accord en retrait, tout en essayant de mettre en pratique les conseils prodigués afin de progresser tout seul, tandis que Harry se focalisait sur Gabrielle.

Il vola vers elle et s'arrêta à son niveau, prenant soin de laisser un petit espace entre leurs deux balais.

« Monte. » instruisit-il, en indiquant la place devant lui.

« D'ici ? » s'enquit-elle en se voyant demander une chose pareille à une altitude aussi élevée.

Il se contenta de hocher la tête et attendit, sans plus s'approcher d'elle.

Elle passa sa jambe par-dessus son balai et assura fermement sa prise, avant de sauter sur le sien.

« Très bien. » complimenta-t-il une fois qu'elle eût atterri, de façon quelque peu précaire devant lui. « Ce que nous avons besoin de faire, » lui souffla-t-il, « c'est de te débarrasser de ta peur. »

« Quelle peur ? » questionna-t-elle.

Il inclina le balai vers l'avant et força le balai à toute vitesse, amorçant une descente en piqué de toute la puissance de son balai. Il put l'entendre hurler à travers le mugissement du vent tandis que le sol se rapprochait à une vitesse alarmante.

A la dernière seconde, il redressa, laissant leur pied frôler le sol avant de repartir dans les airs.

Gabrielle se retourna vers lui; son visage était blanc et ses yeux écarquillés. « C-cette p-peur ? » croassa-t-elle.

Il acquiesça.

Elle déglutit avant de redresser son dos. « Encore ? » lui demanda-t-elle.

Harry eut un doux sourire. « Encore, Gabby. » murmura-t-il. « Prends le balais; amène-nous en bas et ensuite redresse. »

« Et si je rate ? »

« Alors nous passerons un peu de temps ensemble à l'infirmerie. »

« Ça me tuerait de te blesser. »

« Alors ne le fais pas. Contente-toi de plonger. »

Elle hocha la tête et avec grande réticence entama la descente, plongeant vers le sol aux trois quarts environ de la vitesse à laquelle Harry l'avait fait. Elle redressa quelques mètres plus tôt et manœuvra pour les remonter dans le ciel.

« Belle première tentative. » la complimenta Harry. « Comment te sens-tu à présent ? »

« Un peu excitée. » avoua-t-elle. « Et effrayée à l'idée de te blesser. »

« Sais-tu qui je suis ? » demanda Harry d'une voix douce.

« Que veux-tu dire ? »

« Je suis Harry Potter. » fit-il observer.

« Je sais. » répondit-elle, légèrement perplexe.

« Non, tu me considère en tant que Harry, ton Compagnon, et tout ce qui en découle, mais tu dois te rappeler que je suis aussi Harry Potter. »

« Qu'est-ce que ça signifie ? »

« Que je suis pratiquement indestructible. » conclut-il avec un sourire malicieux. « A présent recommence, mais plus vite cette fois. »

« Très bien. » obtempéra Gabrielle et elle plongea de nouveau, poussant bien plus son balai cette fois-ci.

Elle redressa, bien plus bas cette fois, mais fit une légère erreur d'appréciation. Le manche du balai se planta dans le sol, et les propulsa violemment dans les airs.

Il s'était attendu à ça, et c'était exactement pour cela qu'il lui avait fait faire ça, avec lui derrière elle. Il exécuta une culbute, leur donnant à tous deux assez d'inertie dans les airs et il la serra contre lui, laissant sa magie les orienter, afin qu'ils atterrissent sur son dos.

« Qu-que s'est-il passé ? » bredouilla Gabrielle en se relevant, les genoux mal assurés. Ses yeux étaient encore plus écarquillés qu'ils ne l'avaient été plus tôt.

« Je ne laisserai jamais rien t'arriver, Gabby. » lui murmura-t-il d'une voix douce. « A présent, la prochaine fois que nous ferons ça, laisse aller ta peur, laisse aller tes inquiétudes, et laisse-toi aller. »

« Pourquoi ne m'as-tu pas dit ça plus tôt ? » questionna-t-elle avec une moue adorable.

« Parce que tu ne m'aurais pas cru. » répondit-il simplement.

« Hé Harry ! » cria Fred – son accent Français était au moins compréhensible. « Est-ce que vous allez bien ? »

« Bien sûr. » cria-t-il à son tour. « Je démontrais quelque chose. »

« Que tu es fou ? »

« Ça te va bien de me dire ça ! » rétorqua Harry d'un air faussement indigné.

Gabrielle se mit à glousser adorablement.

« Voilà ce que j'aime voir. » beugla Olivier depuis le fin fond du terrain. « Nous allons en faire une véritable professionnelle, vous allez voir. N'oublie pas de lui enseigner comment faire s'écraser les adversaires dans les tribunes ! »

Harry lui répondit d'un simple geste qui peut-être n'était pas des plus polis mais qui avait au moins le mérite de convoyer parfaitement son point de vue sur la question.

« Prête à y retourner ? » interrogea-t-il en reportant son attention vers Gabrielle.

Elle hocha fermement la tête. « Et je réussirai cette fois-ci. »

« Oui, je n'en doute pas. » sourit-il.


« Tu sembles épuisée. » constata Fleur lorsqu'elle aperçut sa petite sœur sortir de la cheminée.

« J'ai mal en des endroits dont je ne soupçonnais même pas l'existence. » gémit-elle doucement. « Et j'ai beaucoup plus de respect pour Harry que j'en avais auparavant. »

« En quoi ? »

« La masse de théorie qui va de paire avec le Quidditch professionnel est astronomique. Je pensais qu'ils se contentaient d'aller sur le terrain et jouer. Harry m'a seulement expliqué trois techniques aujourd'hui et j'arrive à peine à les retenir dans le bon ordre. Sais-tu qu'il est supposé aider les Poursuiveurs, distraire les Batteurs, et essayer de brouiller le Gardien ? »

« Brouiller ? »

« Bloquer leur vision du jeu. Et il doit garder un œil sur l'autre Attrapeur, et le Vif d'or. » Elle s'effondra sur un fauteuil. « Je ne pensais pas que ce serait aussi difficile. Je pensais simplement que ça consisterait à voler autour du terrain, et ensuite à chasser le Vif. Et cela ne fait que quatre jours d'entraînement ! »

« Est-ce qu'il te pousse beaucoup ? »

Gabrielle leva des yeux las vers sa sœur. « Notre équipe est catastrophique. » soupira-t-elle. « La plupart des joueurs sont de trois à quatre ans en dessous du niveau de leurs pairs à Poudlard. Tout le monde est soumis à un entraînement draconien en ce moment, et je dois être la meilleure, parce qu'un Attrapeur peu faire remporter ou arrêter un match à lui tout seul. »

Fleur hocha la tête. « Et ton travail scolaire ? »

« Je ne veux même pas y penser. » soupira-t-elle. « Je veux juste m'effondrer. »

La cheminée se mit soudainement à vrombir et Harry en sortit.

« Salut, Fleur. » salua-t-il avec un sourire.

« Harry. » l'accueillit Fleur en lui renvoyant son sourire. « J'ai entendu dire que tu avais réalisé l'impossible et réussi à détourner Gabrielle de ses livres. »

Harry rit doucement. « Si c'était vrai, les autres professeurs seraient en train de faire la queue pour me tuer. Alors je suis là pour faire quelque chose à ce propos. »

« Oh ? » s'enquit Fleur.

« J'ai suivi un cours de physiothérapie l'année dernière. » expliqua-t-il, « afin de me débarrasser d'une douleur à la cheville suite à une foulure. J'ai pensé que si je savais ce qui la provoquait, je pourrais y faire quelque chose. Quoi qu'il en soit, j'imagine que Gabrielle commence à être endolorie ? »

Elle hocha faiblement la tête, trop épuisée pour parler.

« Aussi, je me suis dit que je lui ferais un massage. »

Gabrielle cligna des yeux et leva des yeux dans lesquels l'espoir le plus pur se reflétait.

« Vraiment ? » fit-elle.

Il acquiesça, un léger sourire sur son visage.

« Je suis certaine que ceci est une indication à mon égard visant à me congédier. » déclara Fleur avec un rire ravissant. « Je ne suis qu'une sœur et ne peux donc pas rivaliser avec l'offre d'un massage de la part d'un Compagnon. »

« Bye, Fleur. » dit Gabrielle, ne désirant rien de plus que de se sentir mieux. Elle ne remarqua même pas sa sœur s'en aller.

« Dans la chambre. » informa Harry. « Tu dois être étendue. »

« Tu me portes ? » plaida-t-elle avec espoir.

Il pouffa légèrement et la souleva; la jetant très peu cérémonieusement sur son épaule tel un pompier.

« Ce n'était pas ce que j'espérais. » fit-elle observer.

« Tu faisais preuve de paresse. » Elle pouvait presque entendre le sourire malicieux dans sa voix.

Une fois dans sa chambre, il la déposa sur son lit. « Enlève ton tee-shirt et couche-toi. »

Elle aurait voulu se sentir excitée par ses mots; elle aurait vraiment désiré les prendre différemment, mais elle était bien trop endolorie à cause de son entraînement pour faire autre chose que d'accorder à cette pensée une considération fugace. Elle retira son tee-shirt, et s'effondra tête la première sur le lit, ne se donnant même pas la peine de se soucier de son soutien-gorge.

Elle sentit le lit se renfoncer alors que Harry s'installait à son niveau, appliquant une substance glacée sur ses épaules. Elle sentit une oscillation de sa magie et sut que le soutien-gorge récalcitrant avait disparu; ensuite ses mains la touchèrent et elle se mit à grogner de plaisir.

Elle n'esquissa pas le moindre geste et ferma les yeux, tandis qu'il massait ses épaules puis son dos. Cela ne prit que quelques instants avant qu'elle ne sombre dans un sommeil bienheureux.


Harry entra en compagnie du Professeur Bayard dans la classe de Défense Contre les Forces du Mal, se sentant légèrement nerveux. Il n'aimait pas montrer ses talents exceptionnels de combattant; c'était la seule chose qu'il souhaitait, parfois, ne pas avoir. Il était bien plus fier de ses talents du Quidditch.

« Comme promis. » déclara Greg à sa classe. « J'ai assuré l'assistance du Professeur Potter pour ce cours. »

« Pantin d'entraînement numéro un, à vos ordres. » annonça Harry avec un léger sourire.

La classe se mit à rire.

« Nous allons pratiquer nos compétences de duel. » poursuivit Greg. « Alors déplaçons les bureaux et mettons-nous au travail. »

« Que voulez-vous que je fasse, exactement ? » questionna Harry, alors que les élèves préparaient la salle avant de prendre place autour de la zone dégagée.

« Ne lancez pas de sorts, mais bloquez et évitez tout ce que vous pouvez. »

Harry hocha la tête.

« Simone. » appela Greg. « Tu es la première. »

La jeune fille aux cheveux noirs interpellée acquiesça et sauta sur ses pieds avec enthousiasme. « Riddikulus ! » incanta-t-elle, en dirigeant sa baguette vers Harry.

« Je ne suis pas un Epouvantard. » sourit Harry en contorsionnant son corps au degré exact nécessaire pour laisser le sort le dépasser.

« Comment avez-vous fait ça ? » s'exclama Simone de stupéfaction avant de lui lancer un sort de propulsion.

Il se contorsionna de nouveau et le sort passa à un cheveu de le toucher, mais poursuivit son chemin pour aller s'écraser contre le mur opposé.

« Claude. » appela-t-il. « Pourrais-tu juste me lancer un sort rapidement ? »

« Quel sort ? » s'enquit Claude.

« Diffindo suffira. » répondit avec désinvolture Harry.

Claude haussa les épaules et lança le sort de découpe à Harry, qui l'évita de nouveau.

« Professeur Bayard, est-ce que ça vous dérange si je… ? » demanda-t-il en laissant sa question en suspens.

« Mais je vous en prie. » offrit Greg.

« Très bien. » Harry s'avança vers les deux élèves. « Vous semblez avoir un petit problème d'ordre technique. Vous vous contentez de diriger votre baguette puis de lancer le sort. Cela laisse à votre adversaire quelques secondes pour déduire la direction de votre sort, et il peut alors l'éviter aisément. » Il dégaina sa baguette et créa une série de cibles sur le mur. « Ce que je veux que vous fassiez, c'est de tenir vos baguettes, comme ceci. » Il tint sa baguette devant lui, de sorte que celle-ci pointait vers le plafond. « Et ensuite de lancer le sort comme ceci. »

« Diffindo ! » tonna-t-il, et à la dernière minute, d'un geste acéré, il abaissa sa baguette en direction de la cible.

La cible se fendit en deux lorsque le sort l'atteignit, et il se retourna vers les élèves. « Essayez à présent. » encouragea-t-il. « Pointez à la dernière seconde. »

Simone et Claude hochèrent la tête et lancèrent de nouveau leur sort.

« C'est mieux. » complimenta Harry. « Lorsque vous faites un duel, la meilleure façon de l'emporter, c'est d'éviter d'être touché. Et si votre adversaire peut voir où vous allez lancer votre sort, ils possèdent déjà un avantage sur vous. Simone, lance-moi encore un sort. »

Il se plaça devant les cibles et attendit.

« Diffindo ! » s'exclama Simone, dirigeant sa baguette vers son estomac à la dernière seconde. Incapable d'éviter cette fois-ci, il laissa le sort s'écraser contre un sort de bouclier qu'il avait érigé au préalable. Le bouclier scintilla pendant une seconde, avant de s'évanouir.

« Très bien ! » apprécia Harry. « Le scintillement montre que vous m'avez atteint. Claude, tu peux essayer. »

Quand il eut fini et que tous les élèves furent parvenus à le toucher, il s'assit au bureau. « C'est épuisant. » dit-il avec un léger sourire. « Désolé de m'être accaparé votre classe. »

« Harry. » commença Greg, en lui présentant un verre d'eau. « J'aime à penser que je suis un bon professeur, je peux enseigner, mais je ne suis pas un combattant. J'ai étudié mon métier et ai combattu dans des duels formels, mais je n'ai jamais reçu le genre d'enseignement que vous avez dispensé aujourd'hui. J'apprends à mes élèves à remporter des compétitions relativement insignifiantes; vous désirez leur enseigner comment l'emporter lorsqu'ils font face à de réels dangers. »

Harry acquiesça. « Nous avons eu beaucoup de mauvais professeurs de Défense à Poudlard, alors nous avons dû créer notre propre club. »

« L'association de défense. » acquiesça Greg.

« Si vous voulez apprendre quelque chose, contactez Neville Longdubat. Il officie en tant que Professeur de Défense privé, ces temps-ci. »

« Vraiment. » s'enquit Greg intéressé. « Je n'y manquerai pas en ce cas. »

Harry hocha la tête et sourit. « Je dois me rendre au terrain à présent. Je vous vois plus tard. » dit-il en quittant la salle de classe.

« Essayez de vous joindre à nous pour dîner un de ces jours. » lui cria Greg alors qu'il dévalait déjà les escaliers d'un pas empressé.


Il était sept heures du soir, ce qui correspondait à six heures en Angleterre, et comme réglés tels des montres à gousset, Fred, George, Olivier et Katie arrivèrent par Portauloin. Ils semblaient tous aussi fatigués qu'il l'était. Ils avaient soutenu un tel rythme pendant quatre semaines entières, effectuant leur travail respectif puis travaillant jusqu'à tard dans la soirée, soit avec les élèves ou bien avec Harry à élaborer des tactiques et stratégies pour l'équipe.

« J'ai pensé que ce soir, » commença doucement Harry, « nous pourrions faire quelque chose de différent. »

« Comme quoi ? » rétorqua d'un ton rogue Olivier - que la fatigue avait rendu bougon - avant de lever sa main dans un geste d'excuse.

« Leur donner un match d'entraînement. Nous contre eux. »

Katie se mit lentement à sourire. « J'aime cette idée. » déclara-t-elle. « Ça sera génial de voler avec vous, comme au bon vieux temps. »

« Allez-y doucement avec eux, cependant. » sourit Harry. « Même si nous sommes en infériorité numérique, nous sommes professionnels. »

« Certains d'entre nous le sont. » rectifia Fred avec un sourire. « Mais assez parlé de Quidditch; comment avance ta relation avec Gabrielle ? J'exige d'entendre des potins juteux. »

« On dirait une vieille commère. » renifla Olivier.

« Alors je ne devrais pas répondre ? » s'enquit Harry.

« Je n'ai pas dit ça. » sourit malicieusement Olivier. « J'énonçai simplement un fait. »

« Je vois. » commenta sèchement Harry. « Il n'y a rien à rapporter. Je pense que nous avons tous les deux imaginé que travailler ensemble en tant qu'Attrapeurs serait romantique. Mais ce n'est pas le cas. La seule chose qui pourrait s'apparenter un tant soit peu à de la romance serait les massages que je lui donne, et avant que vos esprits ne s'envolent, ce sont les mêmes que ceux de physio qu'Ollie et moi recevons chez les Cannons, et ils sont aussi sensuels qu'Ombrage en bikini. »

Tout le monde, excepté Olivier, frissonna comme un seul sorcier.

« Alors, qu'est-ce que tu prévois de faire pour y remédier ? »

Harry grogna et jeta un regard au calendrier sur le mur. « Je n'en ai aucune idée. » grommela-t-il. « Elle travaille aussi dur que moi, faisant en sorte de maintenir ses résultats scolaires tout en apprenant à jouer au Quidditch. La pression commence à se faire sentir sur elle aussi, mais il ne nous reste que cinq semaines avant de nous rendre à Poudlard. »

« Vous avez besoin de prendre un jour de repos. » déclara George. « Nous avons tous pris des jours de congé, mais tu n'as pas arrêté une seule seconde. Tu vas finir complètement éreinté à ce rythme. Je sais que tu penses être immortel… »

« Et tu l'es probablement. » ajouta Fred avec un sourire facétieux.

« En effet. » approuva George avant de reprendre. « Mais même toi, tu ressens les effets de la fatigue. Alors, amène Gabrielle quelque part pour une journée, appelle cela de l'entraînement Skeeter, et passe du temps à apprendre à la connaître. »

« Ils ont raison. » approuva Olivier. « Et tant que tu y es, embrasse-là. »

Harry haussa les sourcils d'un air inquisiteur.

« C'est une vraie merveille, elle est plus mature que moi, et c'est une enseignante très patiente. »

« Je suis d'accord. » renchérit Katie. « Tout particulièrement sur le fait qu'elle soit plus mature qu'Ollie. Si tu es sérieux à propos de cette histoire, tu vas devoir l'embrasser à un moment donné. Si tu le fais maintenant et que tu découvres que rien ne se produit, eh bien, tu auras le temps de trouver un moyen de briser le lien tout en lui permettant de vivre – c'est ce que tu veux, n'est-ce pas ? »

Il acquiesça.

« Alors vas-y. »

« Je vais le faire. » sourit Harry. « Demain. »

« Amène-là à cette plage que tu apprécies tant et à cette falaise. » suggéra Fred. « Les poulettes raffolent de ce genre de chose. »

« En ignorant ton langage extrêmement sexiste pendant une seconde, où donc as-tu appris ça ? » interrogea suspicieusement Katie.

« Sorcière hebdo. » sourit-il d'un air gouailleur. « Ils nous ont envoyé une copie pour que nous y placions notre publicité. »

Katie ne put s'empêcher de rouler des yeux à cela.

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